D'après les chiffres officiels, environ 120'000 Arméniens vivaient dans l'enclave avant l'annonce de sa spectaculaire dissolution plus tôt dans la semaine. Les appels de l'Azerbaïdjan à rester semblent sans effet.
"Il reste tout au plus quelques centaines de fonctionnaires, d'urgentistes, de bénévoles et de personnes ayant des besoins spéciaux, qui se préparent également à partir", a écrit sur X l'ancien médiateur des droits du Haut-Karabakh, Artak Beglarian, précisant que ces informations ne sont "pas officielles".
L'ONU a annoncé l'envoi ce week-end d'une mission au Haut-Karabakh pour évaluer principalement les besoins humanitaires, alors que l'organisation n'avait pas eu accès à cette région "depuis environ 30 ans".
Manifestation en Arménie
Le flux chaotique a ravivé les accusations d'un "nettoyage ethnique", l'Arménie ayant lancé un nouvel appel à la Cour internationale de justice (CIJ), réclamant des mesures urgentes pour protéger les habitants de l'enclave.
Et les opposants au Premier ministre Nikol Pachinian, jugé responsable de la débâcle, ont prévu d'organiser un rassemblement samedi après avoir mis en sourdine ces derniers jours leurs critiques pour accueillir les réfugiés.
L'Arménie rejette la faute sur la Russie, une alliée traditionnelle censé garantir depuis 2020 le plein respect du cessez-le-feu et qui n'est pas intervenue.
Sécession de l'Azerbaïdjan
L'enclave a décrété jeudi la dissolution "de toutes les institutions gouvernementales (...) au 1er janvier 2024", signant la fin de l'existence de "la République du Haut-Karabakh" autoproclamée il y a plus de trois décennies.
>> Relire : La république autoproclamée du Haut-Karabakh annonce sa dissolution
En quelques jours, plus de 80% des 120'000 habitants officiels ont quitté leur foyer par peur des représailles en brûlant leurs effets personnels avant de s'engager dans la colonne des réfugiés.
Cette région à majorité chrétienne, qui avait fait sécession de l'Azerbaïdjan à majorité musulmane à la désintégration de l'URSS, s'est opposée pendant plus de trois décennies à Bakou, notamment lors de deux guerres entre 1988 et 1994 et à l'automne 2020.
agences/lan