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Frappes aériennes turques contre le PKK en Irak après l'attentat suicide à Ankara

Un attentat revendiqué par le PKK a frappé la capitale turque Ankara, le jour de l'ouverture de la session parlementaire
Un attentat revendiqué par le PKK a frappé la capitale turque Ankara, le jour de l'ouverture de la session parlementaire / 19h30 / 1 min. / le 1 octobre 2023
La Turquie a mis en garde dimanche les "terroristes" et mené des frappes aériennes contre le PKK au Kurdistan irakien. Ces bombardements interviennent quelques heures après un attentat suicide de l'organisation au coeur de la capitale, Ankara, qui a fait deux blessés parmi les policiers.

L'attaque, qui a fait deux blessés parmi les policiers, a été perpétrée par deux hommes dont l'un s'est fait exploser et l'autre a été abattu "d'une balle dans la tête", a précisé le ministre de l'Intérieur, lors d'une déclaration à la presse à la mi-journée devant son ministère.

Elle visait le siège de la police et le ministère de l'Intérieur, se trouvant dans le même complexe dans le centre d'Ankara, à proximité du Parlement.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) considéré comme "organisation terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux dont l'UE, a revendiqué l'attaque auprès de l'agence de presse ANF qui lui est proche.

Le PKK est au coeur de la controverse entre la Turquie et la Suède, à propos de l'entrée de cette dernière dans l'Otan que le Parlement turc, qui reprenait dimanche ses travaux, est supposé valider après dix-sept mois d'attente.

L'explosion de forte puissance a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde: une vidéo enregistrée par une caméra de surveillance montre un véhicule gris qui se gare lentement devant le siège de la police. Le passager avant en sort et s'avance arme à la main, tire et se fait exploser devant la guérite du policier en faction.

Un deuxième homme s'élance à son tour mais disparaît de l'image, avalé par les fumées et la poussière soulevées par l'explosion qui provoque également de hautes flammes. Il a été abattu, a précisé le ministre qui a appelé la presse à cesser les diffusions d'images de l'attentat sur les réseaux sociaux.

Frappes turques contre le PKK

C'est la première attaque dont le PKK revendique la responsabilité depuis septembre 2022 où il avait tué un policier. Des frappes turques ont visé dimanche soir plusieurs secteurs du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, a indiqué à l'AFP un responsable local, Ankara confirmant avoir visé "20 cibles" utilisées par des combattants kurdes turcs du PKK.

"Les avions de l'armée turque ont bombardé des secteurs ... de la région de Bradost aux environs de 21H20 (18H20 GMT), tout comme ils ont bombardé le village de Badran", a indiqué à l'AFP Ihsan Chelabi, maire de la localité de Sidakan, située non loin des frontières avec la Turquie et l'Iran. Dans un communiqué, le ministère turc de la Défense a reconnu une "opération aérienne" dans le nord de l'Irak pour "neutraliser le PKK".

Entrée de la Suède dans l'Otan

Le Parlement qui va entamer sa session est entre autres appelé à valider l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique.

Depuis mai 2022, la Turquie fait patienter le pays scandinave en arguant de sa clémence envers les "terroristes" et les mouvements kurdes.

Le président Erdogan maintient une position ambigüe en faisant valoir que le Parlement est souverain et que lui seul peut décider, ou non, de lever ce véto.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a rapidement assuré dans un communiqué que son pays "confirme une fois de plus son engagement en faveur d'une coopération à long terme avec la Turquie dans la lutte contre le terrorisme".

De nombreux responsables étrangers ont également apporté leur soutien à la Turquie, exprimant leur "solidarité" et condamnant l'attaque, à commencer par l'Union européenne: Charles Michel le président du Conseil européen, s'est dit "choqué".

L'Allemagne, le Royaume Uni, la France et l'Arabie Saoudite, ainsi que l'ambassade des Etats-Unis à Ankara ont également condamné l'attentat.

agences/lan/edel/fgn

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Erdogan met en garde l'UE et les "terroristes"

Le président turc Recepp Tayyip Erdogan a mis en garde dimanche les "terroristes" et l'Union européenne, qui le fait "patienter depuis 40 ans", quelques heures après un attentat suicide non revendiqué qui a fait deux blessés au coeur de la capitale, Ankara.

"La Turquie n'attend plus rien de l'Union européenne qui nous fait patienter à sa porte depuis 40 ans", a affirmé le chef de l'Etat devant la séance inaugurale du Parlement.

En revanche, il n'a fait aucune mention du processus d'adhésion de la Suède à l'Otan, que les députés sont supposés valider lors de cette législature.

Le président s'est également exprimé sur l'attentat suicide visant le siège de la police et le ministère de l'Intérieur, lors duquel les deux assaillants ont trouvé la mort.

"Les scélérats qui menacent la paix et la sécurité des citoyens n'ont pas atteint leurs objectifs et ne les atteindront jamais", a-t-il martelé.

Nombreux attentats

Ankara a été le théâtre de très nombreux et violents attentats au cours des années 2015-2016 revendiqués par les séparatistes kurdes du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan ou par le groupe Etat islamique.

Lors du dernier en date, en mars 2016, une voiture piégée dans le quartier central de Kilizay, avait fait 38 morts et 125 blessés. L'attaque avait été attribuée au TAK, un petit groupe radical proche du PKK.

En octobre 2015, un attentat devant la gare centrale d'Ankara attribué au groupe EI avait fait 109 morts.

L'attaque de dimanche est la première dont le PKK revendique la responsabilité depuis septembre 2022 où il avait tué un policier à Mersin.

Le dernier attentat enregistré sur le territoire turc le 13 novembre 2022 , dans une artère commerçante d'Istanbul (six morts, 81 blessés), n'avait pas été revendiqué mais avait été attribué au PKK par les autorités.