Publié

Donald Trump, qui assiste à son procès civil pour fraude, dénonce un "simulacre"

La surévaluation du patrimoine de Donald Trump est au cœur d’un nouveau procès visant l’ex-président américain
La surévaluation du patrimoine de Donald Trump est au cœur d’un nouveau procès visant l’ex-président américain / 12h45 / 1 min. / le 3 octobre 2023
Donald Trump, accusé avec deux de ses fils d'avoir surévalué de manière colossale dans les années 2010 leur patrimoine immobilier, assiste lundi à New York à son procès civil pour fraudes. Un procès qualifié de simulacre par le favori des républicains à la présidentielle 2024.

L'ancien président américain a d'emblée adopté un air défiant. En arrivant au palais de justice de Manhattan, il a accusé devant une forêt de caméras la procureure en chef de l'Etat de New York Letitia James, plaignante dans cette affaire, d'être "raciste" et d'être un "spectacle d'horreur".

A la mi-journée, il est sorti du prétoire pour dénoncer devant la presse une "situation scandaleuse" et s'attaquer à un "juge voyou". Ce procès au civil, qui a commencé par les déclarations préliminaires des avocats, pourrait menacer l'empire économique de l'homme d'affaires, surtout son groupe familial Trump Organization.

"Fraudes répétées"

La première magistrate de l'Etat de New York, Letitia James, une élue afro-américaine démocrate, a assuré devant le palais de justice de Manhattan que la "justice allait prévaloir" et accusé le magnat de l'immobilier de "fraudes répétées" et d'avoir "triché" pendant des années.

La fraude a déjà été établie juridiquement et les personnes visées par la plainte civile "avaient surévalué leurs actifs entre 812 millions et 2,2 milliards de dollars par an" de 2014 à 2021, selon l'un des membres de l'équipe de la magistrate. Donald Trump aurait donc fraudé lorsqu'il était président des Etats-Unis, soit de 2017 à 2021.

Diverses inculpations

L'homme politique de 77 ans, qui a bouleversé les équilibres institutionnels de son pays depuis 2016, ne sera pas condamné à de la prison dans cette affaire au civil. Cependant, son procès va offrir un avant-goût des échéances judiciaires susceptibles de perturber sa campagne pour l'investiture républicaine.

Inculpé au pénal dans quatre dossiers, qui n'ont pour l'instant pas entamé sa popularité auprès de la base républicaine, Donald Trump doit comparaître à partir du 4 mars devant un tribunal fédéral de Washington. Il est accusé d'avoir tenté d'inverser le résultat de la présidentielle de novembre 2020 remportée par Joe Biden.

>> En lire plus : Donald Trump sera jugé dès mars 2024 pour ses actions lors de l'élection de 2020

Licences commerciales en jeu

Le procès de New York a brusquement pris un enjeu considérable la semaine dernière lorsque le juge Engoron, qui le préside, a estimé dans une ordonnance en référé que des "fraudes répétées" étaient établies et que le parquet général de l'Etat de New York avait d'ores et déjà démontré la "surévaluation" du patrimoine des Trump.

En conséquence, ce juge a ordonné le retrait des licences commerciales dans l'Etat de New York à Donald Trump et ses fils Eric Trump et Donald Trump Jr, dirigeants de la Trump Organization, ainsi que la confiscation des sociétés visées par la plainte, pour qu'elles soient confiées à des liquidateurs.

Si les sanctions sont appliquées, le milliardaire perdrait le contrôle sur plusieurs étendards de son groupe, comme la Trump Tower sur la 5e avenue de Manhattan. Ces propriétés sont au coeur des accusations de Letitia James: la surface du triplex de l'homme d'affaires dans la Trump Tower aurait été triplée et l'immeuble du 40 Wall Street surévalué de 200 à 300 millions de dollars dans des déclarations financières.

La luxueuse résidence Mar-a-Lago en Floride et plusieurs golfs de la Trump Organization apparaissent également dans le dossier. La procureure réclame aussi que soient reconnues d'autres violations de lois financières et une amende de 250 millions de dollars.

Des dizaines de témoins

Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a fait valoir que les banques prêteuses avaient été remboursées, "totalement, avec les intérêts, sans défaillances et sans victimes". La défense compte aussi se battre pied à pied sur les évaluations des actifs.

Le procès s'annonce technique et des dizaines de témoins sont attendus, dont trois des enfants Trump, Eric, Donald Jr et Ivanka, initialement visée par la plainte mais finalement non poursuivie, ou l'ancien directeur financier de la Trump Organization, Allen Weisselberg, qui a fait de la prison après avoir plaidé coupable de fraude fiscale dans un autre dossier visant le groupe.

Parmi les témoins figurent aussi l'ancien avocat de Donald Trump, Michael Cohen, devenu l'un de ses ennemis jurés, ainsi que des employés des banques prêteuses ou du cabinet d'experts-comptables Mazars, qui avait décidé en 2021 de ne plus travailler avec la Trump Organization.

>> Ecouter aussi l'épisode "Democracy ! Démocratie !" :

Democracy! Démocratie! (Logo Play)
Trump inculpé ET candidat : l’équation improbable ? / Democracy ! Démocratie ! / 19 min. / le 8 septembre 2023

ats/vajo/mera

Publié