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Le président tunisien Kaïs Saïed refuse la "charité" de l'Union européenne

La Tunisie ne veut pas de la charité de l'Union européenne, a déclaré lundi soir le président Kaïs Saïed en parlant des fonds alloués dont il juge le montant dérisoire. [Quirinale Press Office]
Le président tunisien Kaïs Saïed refuse la "charité" de l'Union européenne / Le Journal horaire / 28 sec. / le 3 octobre 2023
Le président tunisien, Kaïs Saïed, a indiqué lundi soir que son pays refusait des fonds alloués par l'Union européenne à la Tunisie, qui s'apparentent, selon lui, à de la "charité". Le montant "dérisoire" proposé irait à l'encontre de l'accord conclu en juillet entre les deux parties, a-t-il ajouté.

La Commission européenne avait annoncé le 22 septembre qu'elle commencerait à allouer "rapidement" les fonds prévus dans le cadre de l'accord avec la Tunisie. Elle a précisé que sur les 105 millions d'euros d'aide prévue quelque 42 millions d'euros allaient être "alloués rapidement". S'ajoutent 24,7 millions d'euros déjà prévus dans le cadre de programmes en cours.

"La Tunisie, qui accepte la coopération, n'accepte pas tout ce qui s'apparente à de la charité ou à la faveur, car notre pays et notre peuple ne veulent pas de la sympathie et ne l'acceptent pas quand elle est sans respect", a déclaré Kaïs Saïed, selon un communiqué de la présidence. "Par conséquent, la Tunisie refuse ce qui a été annoncé ces derniers jours par l'UE".

Graves difficultés économiques

Il a expliqué que ce refus n'était "pas en raison du montant dérisoire [...] mais parce que cette proposition va à l'encontre" de l'accord signé à Tunis et "de l'esprit qui a régné lors de la conférence de Rome" en juillet. Selon la Commission européenne, l'aide doit servir en partie à la remise en état de bateaux utilisés par les gardes-côtes tunisiens et à la coopération avec des organisations internationales à la fois pour la "protection des migrants" et pour des opérations de retour de ces exilés depuis la Tunisie vers leurs pays d'origine.

Ce protocole d'accord entre la Tunisie et l'UE prévoit en plus une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, alors que le pays est confronté à de graves difficultés économiques. Kaïs Saïed a ajouté enfin que son pays "met tout en oeuvre pour démanteler les réseaux criminels de trafic d'êtres humains". La Tunisie est, avec la Libye, le principal point de départ pour des milliers de migrants qui traversent la Méditerranée centrale vers l'Europe et arrivent en Italie.

afp/br

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