Parmi les disparus figurent 22 soldats, a indiqué l'armée. Un vingt-troisième a pu être secouru. La zone touchée, une région montagneuse et isolée de l'Himalaya, se trouve près de la frontière avec le Népal et la Chine.
Le lac Lhonak, qui a débordé, entraînant d'importantes destructions dans une vallée en aval, est situé au pied d'un glacier proche du Kangchenjunga, le troisième plus haut sommet du monde.
"Sérieuses destructions"
Un véritable mur d'eau, déversé en aval, s'est ajouté à une rivière déjà gonflée par les pluies de mousson. Les eaux ont détérioré un barrage et emporté des maisons et des ponts entre autres "sérieuses destructions", a déclaré le gouvernement de l'État du Sikkim.
Des dégâts considérables s'étendent à plus de 120 kilomètres en aval, les routes de la région ont été "gravement" endommagées et 14 ponts détruits, selon les autorités. Le Premier ministre indien Narendra Modi a promis "tout le soutien possible" aux populations affectées.
Selon des images satellite publiées par l'Organisation de recherche spatiale indienne, le lac Lhonak a rétréci des deux tiers, perdant une superficie d'eau d'environ 105 hectares, l'équivalent de 150 terrains de football.
Fréquence accrue
Les inondations et les glissements de terrains sont relativement fréquents en Inde et y causent de nombreux dégâts, notamment pendant la mousson, de juin à septembre. Mais, en octobre, la mousson est d'habitude quasiment terminée.
La montée des eaux, provoquée par les débordement de lacs glaciaires et souvent accompagnée par des chutes de roches, est plus fréquente à mesure que les températures mondiales augmentent et que la fonte des glaces s'accentue.
Selon les experts, le changement climatique a augmenté l'intensité des tempêtes tropicales, avec notamment des pluies plus abondantes, provoquant de soudaines inondations.
Fonte des glaciers
La fonte des glaciers himalayens accroît également le volume des cours d'eau tandis que les constructions non réglementées dans les zones sujettes aux inondations peuvent exposer les populations locales à des catastrophes.
Entre 2011 et 2020, les glaciers de l'Himalaya ont fondu 65% plus vite que dans la décennie précédente, selon un rapport publié en juin par le Centre international pour le développement intégré des montagnes.
Si l'on se fonde sur les trajectoires d'émissions actuelles, les glaciers pourraient perdre jusqu'à 80% de leur volume actuel d'ici à la fin du siècle, a estimé cette organisation intergouvernementale dont le siège est au Népal.
afp/ami