L'Ukraine dit avoir abattu 25 des 33 drones d'attaque lancés par Moscou

"Cet hiver, les terroristes russes tenteront à nouveau de détruire notre système électrique", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message quotidien diffusé sur les réseaux sociaux, ajoutant que les responsables ukrainiens étaient "pleinement conscients du danger".

Il a ajouté que les Ukrainiens se préparaient à "la protection des installations de production et à la fourniture d'électricité et de chaleur, à la restauration de tout ce qui a été endommagé par les frappes".

"Il est très important de gagner cet hiver, de surmonter toutes les difficultés et d'assurer la protection de notre peuple", a encore martelé Volodymyr Zelensky.

L'hiver dernier a été marqué par une campagne de bombardements russes sur les infrastructures ukrainiennes qui a régulièrement plongé des millions de personnes dans le froid et le noir.

Les modalités imaginées par les autorités suisses pour mettre fin au permis S, accordé en urgence aux réfugiés ukrainiens, ont été présentées cette semaine. Selon le scénario envisagé par le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM), les Ukrainiennes et Ukrainiens au bénéfice d'un permis spécial seront tout simplement renvoyés.

Seules quelques exceptions sont prévues par le SEM, notamment pour les apprentis et les personnes qui travaillent et peuvent être considérées comme des spécialistes. La Confédération pourrait aussi différencier les réfugiés en fonction de leur proximité avec la ligne de front.

C'est le débat de Forum avec Karyna Pavlova, membre de la société des Ukrainiens de Genève, Michaël Buffat, conseiller national UDC (VD), et Etienne Piguet, professeur de géographie à l’Université de Neuchâtel et vice-président de la Commission fédérale des migrations.

>> Ecouter le débat de Forum :

Près de 600 jours après le début de la guerre en Ukraine, les stocks d'armes et de munitions occidentaux se tarissent et atteignent pour certains pays des lignes rouges. En plein développement, les capacités de production des industries de défense sont encore loin d'être suffisantes pour Kiev.

>> Plus d'informations : Indispensable à l'Ukraine, le matériel militaire occidental se tarit

Un bombardement russe a tué vendredi un enfant de 10 ans et sa grand-mère et blessé au moins 28 personnes à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, au lendemain de l'une des frappes les plus meurtrières de la guerre pour les civils.

Le gouverneur régional Oleg Synegoubov a fait état d'un bébé blessé. L'enfant de onze mois fait partie de la même famille que les deux personnes tuées.

Deux immeubles ont été endommagés et un bâtiment résidentiel de trois étages a été détruit, la police indiquant que deux missiles balistiques Iskander ont frappé ces édifices.

La veille, au moins 52 personnes, dont un enfant de six ans, sont mortes dans le bombardement à Groza, dans la région de Kharkiv, où les habitants étaient rassemblés en marge des funérailles d'un soldat, selon un nouveau bilan du gouverneur.

Le Danemark a annoncé vendredi reprendre sur son sol la production de munitions, en raison de l'invasion russe de l'Ukraine, qui a diminué les réserves.

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie (...) a mis la production de munitions en Europe sous forte pression, (...) cette situation critique m'a fait comprendre que nous devions rétablir la production de munitions au Danemark", a indiqué dans un communiqué le ministre de la Défense Troels Lund Poulsen.

Le Danemark, qui n'a qu'une petite industrie de la défense, avait cessé la production de munitions en 2020.

Les réserves occidentales ayant été réduites par l'aide fournie à l'Ukraine, "l'approvisionnement en munitions est une question de sécurité nationale", a souligné M. Lund Poulsen.

Le Kremlin assuré vendredi ne frapper que des "cibles militaires", malgré le carnage de la veille dans le village ukrainien de Groza, où au moins 52 personnes, des civils selon Kiev, sont mortes.

"Nous continuons à réaffirmer que l'armée russe ne frappe pas de cibles civiles, mais des cibles militaires", a indiqué le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. Plus tôt, l'ONU a jugé que "tout porte à croire" qu'un missile russe a frappé Groza.

La guerre n'en finit pas de créer de tensions avec les pays voisins de l'Ukraine. Depuis la fin de l'accord avec la Russie sur l'exportation de céréales ukrainiennes, le port roumain de Constanța est devenu l'unique voie de sortie des précieuses denrées sur la mer Noire. Conséquence: le trafic dans ce port est en forte hausse et ses infrastructures sont sous pression, tout comme les agriculteurs roumains.

"Avant le 28 mars 2022, aucune céréale ukrainienne ne passait par là", explique Dan Dolghin, directeur des opérations de l'un des plus gros opérateurs de silo du port, vendredi dans La Matinale. Son entreprise charge le grain sur des bateaux qui rallieront, entre autre, des pays d'Afrique du Nord.

>> Le reportage sur place de Virginie Gerhard :

AP Photo/Keystone - Vadim Ghirda

Et depuis la guerre en Ukraine, il a fallu investir pour absorber la nouvelle masse de travail. Mais selon le responsable, ces investissements seront sûrement à perte pour le futur.

"Nous faisons de notre mieux pour aider l'économie, les agriculteurs et les habitants de l'Ukraine", explique Dan Dolghin. "Mais nous sommes très conscients qu'une fois la guerre finie, ce trafic de céréales ukrainiennes cessera d'exister au port de Constanța, car cela ne sera plus viable pour nous."

Reste que pour l'heure, la situation perturbe également l'activité des agriculteurs roumains qui, eux, se sentent abandonnés face aux perturbations logistiques dans le port, mais aussi à la baisse des prix de leurs céréales. Une baisse des prix qui a déjà mis le feu aux poudres en Pologne. Désormais, une réaction du gouvernement roumain mais aussi de l'Union européenne est attendue.

Pour l'heure, le statut de protection S est activé en faveur de la population ukrainienne jusqu'en mars 2024. Mais le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) planche déjà sur une stratégie de renvoi des personnes réfugiées en Suisse lorsque la guerre sera terminée, ou lorsqu'elle aura baissé en intensité.

En principe, lors de la levée de la protection provisoire, toutes les personnes réfugiées seront tenues de quitter le territoire suisse, moyennant un délai de départ. Des exceptions pourraient toutefois être accordées, par exemple à celles et ceux ayant débuté un apprentissage ou à certaines personnes considérées comme plus "qualifiées".

Arrivée en Suisse au début de la guerre, Natallia Shaparieva est actuellement enseignante à Vallorbe et, à l'heure actuelle, ne sait pas si elle pourrait être concernée par une levée de son statut S.

>> Son témoignage recueilli par Gabriela Cabré :

AP Photo - Michal Dyjuk

À noter que si le conflit devait se poursuivre plus longtemps, de sorte à ce que le statut de protection S ne soit levé qu'après 2025/2026, on se rapprocherait du délai au terme duquel les personnes concernées obtiendraient d'office un permis de séjour valable, selon le document publié par le SEM.

>> Plus d'informations : Un plan de mise en œuvre de la levée du statut S élaboré par la Confédération

Moscou a affirmé avoir abattu huit drones ukrainiens dans l'ouest de la Russie jeudi soir. Le ministère russe de la défense n'a pas mentionné d'éventuels dégâts ou de blessés.

Jeudi vers 23h30 locales, "les systèmes de la défense aérienne en service ont détruit cinq véhicules aériens ukrainiens sans pilote au-dessus de la région de Belgorod", frontalière de l'Ukraine, a précisé le ministère russe sur Telegram tôt vendredi.

Plus tôt dans la nuit, le ministère avait dénombré deux autres engins abattus sur ce même territoire. Un huitième appareil a connu le même sort dans la région de Koursk, également limitrophe de l'Ukraine.

Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé jeudi que des "morceaux de grenade" ont été trouvés dans les corps des victimes du crash en août de l'avion du patron de Wagner Evguéni Prigojine, qui n'a "pas subi d'impact extérieur".

"Le chef du Comité d'enquête m'a fait un rapport il y a quelques jours. Des fragments de grenades ont été retrouvés dans les corps des victimes de la catastrophe aérienne. Il n'y a pas eu d'impact externe sur l'avion", a déclaré Vladimir Poutine lors du forum international de Valdaï, en Russie.

Le patron du groupe paramilitaire Wagner est mort le 23 août dans le crash de son jet privé qui le transportait de Moscou à Saint-Pétersbourg aux côtés de certains de ses lieutenants.

>> Retrouvez notre suivi de mercredi et jeudi : Volodymyr Zelensky au Canada, qui lui promet un "soutien indéfectible"