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Succès du décollage de la première fusée privée espagnole

La fusée espagnole privée Miura-1 a réussi son décollage depuis l'Andalousie. [afp - Cristina Quicler]
L'Espagne à l'assaut de l'espace avec le lancement de sa première fusée privée / Le Journal de 7h / 18 sec. / le 7 octobre 2023
Décollage réussi pour la première fusée privée espagnole: après plusieurs reports, la start-up PLD Space est parvenue samedi à faire voler depuis l'Andalousie son prototype Miura-1, première étape d'un mini-lanceur censé faire entrer l'Espagne dans le club des nations spatiales.

Ce tir inaugural, retransmis en direct, a eu lieu à 02h19 depuis une base militaire de la province de Huelva, en Andalousie (sud). Il s'est déroulé "avec succès" et a permis d'attendre "tous les objectifs techniques" recherchés, a assuré l'entreprise dans un communiqué.

La fusée de 2,5 tonnes s'est élevée à son apogée à 46 kilomètres au-dessus du golfe de Cadix, soit suffisamment haut pour s'éloigner de l'atmosphère mais pas assez pour se mettre en orbite autour de la Terre.

Après cinq minutes de vol, elle a fini sa course comme attendu dans l'océan Atlantique, où l'entreprise a prévu de dépêcher une équipe pour récupérer l'appareil.

"Ce lancement est le fruit de plus de douze années de travail", a souligné le co-fondateur et PDG de PLD Space Raul Torres, en saluant un tir "historique". Avec ce vol, "l'Espagne devient le dixième pays au monde à disposer d'une capacité spatiale directe", insiste l'entreprise.

Plusieurs reports

Le lancement de Miura-1, une fusée de 12 mètres de hauteur, avait été suspendu une première fois le 31 mai en raison de fortes rafales de vent en altitude, puis une deuxième fois le 17 juin, à cause d'un problème sur l'un des tuyaux d'alimentation en énergie.

Pour respecter la réglementation en matière de prévention des feux de forêt, dans un contexte de températures élevées et de forte sécheresse, PLD Space avait finalement annoncé le report à l'automne de ce vol suborbital, le premier de l'histoire de l'Espagne.

Pour placer des satellites en orbite

La fusée Miura-1, qui fera l'objet d'un second vol, doit servir de première étape dans le développement de Miura-5, un mini-lanceur de deux étages et 35 mètres de haut conçu pour placer en orbite des satellites de moins de 500 kilos, selon PLD Space.

En vertu d'un accord signé avec le Centre national français d'études spatiales (CNES), ce mini-lanceur décollera du Centre spatial de Kourou, en Guyane française, et non plus de Huelva. D'après l'entreprise, 70% des composants mis au point pour Miura-1 seront utilisés pour Miura-5.

Vols à partir de 2025

La start-up, qui se prépare à passer à l'échelle industrielle avec une usine capable de produire 50 moteurs par an et une seconde pouvant fabriquer cinq à six fusées par an, prévoit deux vols de démonstration en 2025 et une entrée en service commercial l'année suivante.

Il s'agit d'un calendrier "raisonnable", a expliqué Raul Verdu, autre co-fondateur de PLD Space. "Nous ne voulons pas sous-estimer les défis posés par le lancement d'un satellite" car "si vous arrivez sur le marché et commencez à échouer, vous disparaissez", a-t-il expliqué.

A plus long terme, la start-up compte rendre Miura-5 réutilisable, en récupérant dans l'océan l'étage principal de la fusée, dont la retombée sera ralentie par un parachute. L'entreprise conçoit ces développements avec cette idée en tête mais n'en fait pas un prérequis.

Face aux gros lanceurs comme le Falcon 9 (SpaceX) ou Ariane 6 (ArianeGroup), ces petites fusées offrent une flexibilité d'emploi: embarquant un seul satellite, elles peuvent être tirées rapidement pour répondre à un besoin urgent, remplacer un satellite défaillant ou compléter une constellation.

juma/agences

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Le lancement de la fusée de l'Agence spatiale européenne Vega reporté

La 23e mission de la fusée légère Vega, qui devait emporter vendredi soir douze satellites à son bord, a été annulée à quelques secondes de son lancement au centre spatial guyanais, à Kourou. Le tir a été reporté sine die.

A 22h36 (03h36 samedi en Suisse), au moment de l'annonce de la chronologie finale, le tir a été avorté suite à "un élément de l'ensemble de lancement qui n'était pas prêt", a précisé Arianespace.

Ce troisième et dernier lancement européen de l'année 2023 devait placer en orbite basse deux satellites d'observation de la Terre et dix autres petits satellites, pour un poids total de 1,2 tonne de charge utile.

Avec ce lancement avorté, il reste aux Européens à tirer deux fusées Vega, une version antérieure à la fusée italienne Vega-C, clouée au sol depuis l'échec de son premier vol commercial en décembre.