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Fouilles frénétiques pour trouver d'éventuels survivants au séisme en Afghanistan

Le bilan suite au séisme en Afghanistan a franchi la barre des 2000 morts, dont deux tiers de femmes et d'enfants. [Reuters - Stringer]
Les fouilles se poursuivent en Afghanistan pour trouver d'éventuels survivants au séisme qui a fait plus de 2000 morts / Le Journal horaire / 21 sec. / le 9 octobre 2023
A la recherche de survivants, des villageois et volontaires continuaient désespérément lundi à déblayer les décombres des habitations détruites par le puissant séisme qui a tué plus de 2000 personnes dans l'ouest de l'Afghanistan ce week-end.

"Les gens essaient de chercher et de sortir leur famille des débris", a déclaré à la presse le porte-parole du ministère de la Gestion des catastrophes en décrivant une "situation très mauvaise".

Des camions remplis de nourriture, d'eau et de couvertures ont atteint les villages isolés à environ 30 kilomètres au nord-ouest de la ville de Hérat, les plus sévèrement touchés par le séisme de magnitude 6,3 et les huit fortes répliques qui ont frappé samedi la région. Des volontaires en sortent, munis de pioches et pelles, encore animés par le mince espoir de pouvoir sauver quelqu'un.

Barre des 2000 morts franchie

Les autorités locales et nationales ont donné des chiffres parfois contradictoires sur le nombre de personnes tuées et blessées. Mais le Ministère de la gestion des catastrophes a fixé dimanche le bilan à 2053 morts et parlé d'un "tremblement de terre sans précédent".

De son côté, l'Organisation mondiale de la Santé a estimé que 11'000 personnes venant de 1655 familles avaient été affectées par le séisme et ses répliques. Et l'ONU a indiqué que "100% des maisons" dans 11 villages étaient entièrement détruites.

>> Relire : Au moins 2000 morts en Afghanistan après un séisme de magnitude 6,3

Relations compliquées avec les organisations humanitaires

Les talibans, qui ont repris le pouvoir en août 2021, vont être confrontés à un défi logistique majeur: reloger les habitants à l'approche de l'hiver. Ils entretiennent des relations compliquées avec les organisations humanitaires internationales, ayant interdit aux femmes de travailler pour l'ONU et les ONG, ce qui rend difficile l'évaluation des besoins des familles dans les régions les plus conservatrices du pays.

>> Lire aussi : Dix-huit membres d'une ONG chrétienne basée en Suisse arrêtés en Afghanistan

Save the Children a évoqué "une crise qui s'ajoute à une autre crise". Selon son directeur pour le pays Arshad Malik, "l'étendue des dégâts est terrifiante. Le nombre de personnes affectées par cette tragédie est vraiment bouleversant".

"Tout est devenu du sable"

Dans le village de Sarboland, près de l'épicentre du séisme, un journaliste de l'AFP a vu les maisons détruites, d'où émergent des effets personnels battant au vent. Des hommes déblaient les gravats. "Dès la première secousse, toutes les maisons se sont effondrées", a témoigné un habitant de 42 ans. "Ceux qui se trouvaient à l'intérieur des maisons ont été ensevelis. Il y a des familles dont nous n'avons aucune nouvelle".

Un autre homme, âgé de 32 ans, se trouvait au travail lorsque la première secousse a frappé. "Nous sommes rentrés chez nous et avons constaté qu'il ne restait plus rien. Tout était devenu du sable", explique-t-il, ajoutant qu'environ 30 corps ont été retrouvés. La plupart des maisons rurales du pays sont constituées de briques de terre séchées au soleil et de poteaux de support en bois. Plusieurs générations vivent généralement sous le même toit.

>> Des images des villages dévastés :

La recherche de survivants se poursuit en Afghanistan
La recherche de survivants se poursuit en Afghanistan / L'actu en vidéo / 52 sec. / le 9 octobre 2023

Ce nouveau drame survient alors que l'Afghanistan souffre déjà d'une grave crise humanitaire, avec le retrait généralisé de l'aide étrangère depuis le retour au pouvoir des talibans. La province d'Hérat, qui compte 1,9 million d'habitants selon les données de la Banque mondiale, est également frappée depuis des années par une sécheresse qui a paralysé de nombreuses communautés agricoles déjà en proie à d'innombrables difficultés.

agences/vic

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Deux tiers des victimes sont des femmes et des enfants

Parmi les victimes du récent séisme en Afghanistan affichant des blessures graves, deux tiers sont des femmes et des enfants, a déclaré lundi le chef de l'intervention d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le pays, le Docteur Alaa Abouzeid.

"Le tremblement de terre s'est produit vers 11h du matin, alors que les hommes étaient hors des maisons, donc la majorité des blessés et des morts sont des femmes et des enfants qui se trouvaient à l'intérieur à ce moment-là", a-t-il expliqué, se disant "dévasté" de voir le nombre d'enfants hospitalisés dans un état critique.

L'attention mondiale se détourne de l’Afghanistan

Davantage de pédiatres sont arrivés dimanche dans les centres de santé pour soutenir ceux déjà sur le terrain et le financement des opérations humanitaires reste crucial malgré le fait que l'attention mondiale se détourne de l’Afghanistan, a ajouté Alaa Abouzeid.

Le système de santé afghan, qui dépend presque entièrement de l'aide étrangère, a été confronté à d'importantes coupes budgétaires depuis la prise du pouvoir par les talibans il y a deux ans.

La Suisse réagit au tremblement de terre en Afghanistan

La Suisse réagit au tremblement de terre dévastateur en Afghanistan en versant de l'argent supplémentaire à un fonds d'aide des Nations unies. La contribution de la Confédération s'élève désormais à 3,8 millions de francs.

La Direction du développement et de la coopération (DDC) a déjà contribué à l'Afghan Humanitarian Fund à hauteur de 1,5 million de francs, indique lundi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Keystone-ATS. La contribution suisse à ce fonds, géré par l'ONU depuis 2014, sera désormais augmentée.

Selon le site internet du DFAE, le budget de l'aide suisse à la population afghane s'élève à environ 30 millions de francs pour l'année en cours. Près de la moitié de l'argent va à l'ONU, au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à des institutions financières internationales comme la Banque mondiale. Au total, 53% de la somme va à des organisations non gouvernementales.