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Un enseignant tué au couteau dans un lycée à Arras, dans le nord de la France

Attaque au couteau dans un lycée en France: un enseignant tué.
Attaque au couteau dans un lycée en France: un enseignant tué. / 19h30 / 2 min. / le 13 octobre 2023
Un homme d'origine tchétchène a poignardé à mort un enseignant et blessé grièvement deux personnes vendredi dans un lycée à Arras, dans le nord de la France. D'après les premiers éléments de l'enquête, l'auteur de l'attaque a crié "Allah Akbar" et est fiché pour radicalisation.

L'assaillant, interpellé par la police, âgé d'une vingtaine d'années est d'origine tchétchène, selon des sources policières. Selon l'une d'elles, il est de nationalité russe, arrivé en France en 2008. Selon deux syndicats d'enseignants, l'assaillant était "un ancien élève".

L'individu, fiché pour sa dangerosité potentielle pour la sûreté de l'Etat, était sous la surveillance des services de renseignements français (DGSI) et avait été contrôlé jeudi, a indiqué à l'AFP une source du renseignement.

Sous surveillance

L'homme "était sous écoute et faisait l'objet de surveillances physiques", "depuis cet été", a précisé la même source, ajoutant que "ses conversations téléphoniques n'avaient pas mis en évidence, ces derniers jours, d'éléments permettant d'annoncer un passage à l'acte".

L'un de ses frères avait "été interpellé à l'été 2019 par la DGSI dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué puis de faits d'apologie et est écroué", selon cette source.

L'enseignant tué a reçu un coup de couteau à la gorge ainsi que dans le thorax. La victime est un professeur de français du collège, une information confirmée à l'AFP par la secrétaire générale du Snes-FSU, un syndicat d'enseignants.

Parmi les deux blessés figurent un agent de sécurité qui a été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant. Selon une source proche du dossier, l'agent de sécurité est "très gravement blessé, entre la vie et la mort".

Aucun lycéen n'a été blessé

Cette attaque survient trois ans presque jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty, un enseignant de 47 ans décapité le 16 octobre 2020 près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, une dizaine de jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression. A l'époque, l'assaillant de 18 ans, un réfugié russe d'origine tchétchène, avait été tué par la police.

Le parquet national antiterroriste a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête.

Autre attaque déjouée

Le président français Emmanuel Macron s'est rendu en début d'après-midi sur les lieux de l'attaque. Il a marqué une pause devant le corps de l'enseignant recouvert d'une couverture, avant d'aller rencontrer des élèves. Une intervention policière a empêché vendredi une autre attaque dans une autre région, a ensuite déclaré Emmanuel Macron.

"Cibler l'école, les professeurs, les agents, c'est s'attaquer à la République", a de son côté déclaré Elisabeth Borne sur X.

"Face à l'attentat terroriste perpétré à Arras, la Nation est sous le choc", a ajouté la Première ministre en transmettant ses "pensées (...) aux familles et proches des victimes, et à toute la communauté éducative, à nouveau si durement éprouvée".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé vendredi qu'il existait un lien entre la situation au Proche-Orient et cette attaque au couteau.

"D'après nos informations, il y a un lien malheureusement entre ce qui s'est passé, sans doute, au Proche-Orient et le passage à l'acte", a-t-il déclaré sur TF1.

Sécurité renforcée

Le gouvernement a demandé de renforcer immédiatement la sécurité de tous les établissements scolaires.

Depuis l'attaque qui a fait 12 morts en janvier 2015 au siège parisien de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une vague d'attentats djihadistes a fait plus de 260 morts en France.

Ce nouvel épisode violent survient alors que la guerre fait rage en Israël, faisant craindre à l'exécutif une importation du conflit en France.

>> Voir les explication de Raphaël Grand au 19h30 :

Les précisions de Raphaël Grand, correspondant en France.
Les précisions de Raphaël Grand, correspondant en France. / 19h30 / 1 min. / le 13 octobre 2023

afp/ami

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