Parmi les personnes en garde vue figurent plusieurs membres de la famille de l'assaillant: sa soeur, sa mère, son oncle et deux de ses frères, dont l'un a été extrait de la cellule où il est détenu pour "association de malfaiteurs terroristes".
Deux Biélorusses "avec qui l'assaillant était lors de son contrôle par la police la veille des faits" font aussi partie des gardés à vue, a précisé une autre source policière, "mais rien ne dit qu'ils soient mêlés" aux faits.
Également en garde à vue, l'attaquant, âgé d'une vingtaine d'années, était "fiché S" pour radicalisation et sous écoute. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) l'a interpellé la veille de l'attaque "pour vérifier s'il n'avait pas d'arme sur lui" et pour "regarder son téléphone et notamment les messageries cryptées", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Soldats déployés
À l'occasion de la réunion de sécurité qui s'est tenue à l'Elysée vendredi autour d'Emmanuel Macron après l'attaque, "le président de la République a décidé que nous allions mobiliser jusqu'à 7000 soldats de la force Sentinelle, qui seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre", a indiqué la présidence, confirmant une information de RTL.
Sur fond de crainte d'importation du conflit entre Israël et le Hamas, la France est passée vendredi en alerte "urgence attentat", le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate, qui permet la mobilisation exceptionnelle de moyens dans un temps limité.
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Contexte tendu
Invité du 20 heures de TF1 vendredi soir, Gérald Darmanin a évoqué "une atmosphère extrêmement négative" en France, faisant le lien "entre ce qui s'est passé, sans doute, dans le Proche-Orient et le passage à l'acte" de l'assaillant d'Arras.
Le bulletin Vigipirate, dont l'AFP a obtenu une copie, souligne que le renforcement du niveau de sécurité intervient "dans une période de forte exposition" avec la Coupe du monde de rugby et les événements au Proche-Orient, "qui s'ajoutent à une situation géopolitique internationale déjà fortement dégradée".
Meurtre de Samuel Paty
L'attaque d'Arras intervient aussi alors que sera commémoré lundi l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.
L'opération Sentinelle avait été déployée pour la première fois en 2015 par François Hollande, après les attentats visant Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher.
Agents de sécurité dans les écoles
Le ministre de l'Education Gabriel Attal, qui a annoncé le déploiement de 1000 agents de sécurité dans les établissements scolaires, est attendu samedi à Arras dans la matinée. Il doit également réunir les recteurs et des parlementaires.
Dans toute la France, 500 établissements seront ouverts samedi et un "moment d'union et de recueillement" est prévu lundi, a indiqué Gabriel Attal.
Pas de possibilité d'expulsion
Né, selon l'administration française, dans la république russe à majorité musulmane d'Ingouchie, l'auteur de l'attentat est, selon une source policière, de nationalité russe et est arrivé en France en 2008.
Son père, également fiché S, a été expulsé en 2018, selon Gérald Darmanin. L'attaquant, lui, ne pouvait légalement pas être expulsé, car il est entré en France avant l'âge de 13 ans.
La droite a exhorté le gouvernement à instaurer "l'Etat d'urgence", tandis que l'extrême droite a pointé des "failles" et appelé à la démission du ministre de l'Intérieur.
afp/ami
Hommage rendu dimanche
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies dimanche à Arras, dans le Nord de la France, en mémoire de Dominique Bernard, le professeur de français poignardé à mort vendredi par un jeune homme radicalisé, un attentat islamiste qui a conduit le pays à renforcer la sécurité du pays. Depuis son acte, il ne s'est pas expliqué.
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Rendez-vous a été donné sur la place centrale de la ville, non loin de la cité scolaire Gambetta, théâtre de l'attaque, survenue dans un contexte marqué par les craintes d'importation en France du conflit au Proche-Orient. La sirène de la ville a retenti à plusieurs reprises sur la place, noire de monde, dans un silence de plomb.
Une minute de silence sera aussi respectée lundi à 14h dans les établissements scolaires de France en hommage aux victimes d'attentats contre l'école, a annoncé samedi le ministre de l'Education Gabriel Attal.