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Le centre-droit en passe de remplacer les travaillistes au gouvernement néo-zélandais

Le Parti national de Christopher Luxon sort vainqueur des élections en Nouvelle-Zélande et met fin à six ans de gouvernement travailliste. [Reuters - David Rowland]
Fin d'un gouvernement travailliste en Nouvelle-Zélande / Le Journal horaire / 14 sec. / le 14 octobre 2023
Le gouvernement travailliste néo-zélandais, en difficulté depuis la démission de l'ex-Première ministre Jacinda Ardern, a concédé sa défaite samedi aux élections législatives face à une coalition de centre-droit. Christopher Luxon, l'ancien PDG d'Air New Zealand, devrait prendre les rênes de l'exécutif.

Chris Hipkins, qui a remplacé Jacinda Ardern au poste de Premier ministre, a déclaré "ne pas être en position de former un gouvernement" et a félicité le chef du Parti national Chris Luxon.

Selon les projections, la coalition du Parti national et du parti ACT devrait obtenir 65 sièges, soit plus de la majorité des 120 sièges que compte le Parlement du pays.

Le Parti travailliste, qui avait obtenu une victoire écrasante lors des dernières législatives en 2020, se dirigeait vers une défaite sévère, avec une projection de 32 sièges.

Dans l'ombre de Jacinda Ardern

Chris Hipkins a eu du mal à sortir de l'ombre de Jacinda Ardern, star de la politique à la renommée mondiale, après sa démission surprise en janvier 2023.

Christopher Luxon, l'ancien PDG de la compagnie aérienne Air New Zealand, est largement pressenti pour lui succéder.

Chris Hipkins a remplacé Jacinda Ardern après sa démission en janvier du poste de Première ministre. [Reuters - David Rowland]
Chris Hipkins avait remplacé Jacinda Ardern après sa démission en janvier du poste de Première ministre. [Reuters - David Rowland]

Doutes et inquiétudes

Samedi à Wellington, la capitale néo-zélandaise, de nombreux électeurs s'attendaient à une alternance, mais tous n'étaient pas enthousiasmés par cette perspective. "La situation est tellement sombre que les gens sont tentés de voter pour le changement, juste pour le plaisir du changement", a estimé la fonctionnaire Olivia Eaton.

Jacqui Barber, une habitante de Wellington qui travaille dans l'industrie pharmaceutique, s'est dite "remplie d'inquiétude" sur le résultat de cette élection. "Aucun des principaux partis n'est disposé à s'attaquer de manière adéquate au problème le plus important: le besoin d'une politique décisive sur le climat", a-t-elle observé.

Pour Terry McKee, boucher de la petite ville de Waikanae, à environ une heure de route au nord de Wellington, la hausse vertigineuse du coût de la vie est l'enjeu électoral le plus important. "Les choses sont difficiles pour tout le monde, les taux d'intérêts, le prix du carburant... tous les prix sont en hausse, mais je ne sais pas ce que va faire un autre gouvernement", a déclaré l'homme de 56 ans.

Promesse d'une baisse d'impôts

Le parti travailliste avait accusé un sévère recul dans les sondages du fait d'une succession de scandales au sein du gouvernement et de la hausse des prix alimentaires et du carburant, avec une inflation qui devrait dépasser 6% cette année.

Chris Luxon a promis une baisse d'impôts d'environ 280 euros par mois pour une famille de la classe moyenne, disant vouloir la financer par une taxe sur les maisons de luxe possédées par des étrangers.

L'ex-dirigeant d'entreprise espère pouvoir parvenir au pouvoir avec les députés de son Parti national ou en s'alliant avec la formation conservative ACT. Il pourrait aussi devoir solliciter l'appui de New Zealand First, un petit parti populiste dirigé par Winston Peters, 78 ans.

Fermeture des frontières

Le Parti travailliste s'est maintenu au pouvoir depuis six ans, dirigé d'abord par la Première ministre Jacinda Ardern. Son gouvernement de centre gauche avait été plébiscité notamment pour avoir rapidement fermé les frontières début 2020, protégeant le pays de la pandémie de Covid-19.

Elle avait également été félicitée pour sa gestion des catastrophes de 2019: une éruption volcanique ayant fait 22 morts et l'attaque de la mosquée de Christchurch, où 51 personnes avaient été tuées.

Mais Jacinda Ardern a démissionné en janvier pour passer plus de temps avec son compagnon et sa fille. Le court mandat de son successeur a été marqué par d'autres catastrophes naturelles - inondations dévastatrices et cyclone Gabrielle - ainsi que par des problèmes internes qui l'ont contraint à quatre remaniements en quelques mois.

afp/ami

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