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La France se recueille après le meurtre d'un enseignant à Arras

Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale, dénonce les multiples alertes à la bombe dans les établissements scolaires
Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale, dénonce les multiples alertes à la bombe dans les établissements scolaires / L'actu en vidéo / 48 sec. / le 16 octobre 2023
Trois ans jour pour jour après l'assassinat d'un autre professeur, Samuel Paty, la France a rendu hommage lundi à Dominique Bernard, tué par un ex-élève radicalisé la semaine passée à Arras. Le collège-lycée où il officiait a par ailleurs été évacué dans la matinée en raison d'une alerte à la bombe.

Elèves et enseignants dans tous les collèges et lycées de France ont observé à 14h une minute de silence pour les deux enseignants.

Le président Emmanuel Macron a de son côté appelé à être "impitoyable" face aux "idéologies terroristes". Le chef de l'Etat a promis que l'école resterait un "rempart contre l'obscurantisme" et un "sanctuaire" pour les élèves et les enseignants, sur fond de sécurité renforcée en France face à la menace d'attentats.

Alerte à la bombe dans le collège d'Arras

Le collège-lycée du professeur tué à Arras a été évacué dans la matinée en raison d'une alerte à la bombe. [AFP - Denis Charlet]
Le collège-lycée du professeur tué à Arras a été évacué dans la matinée en raison d'une alerte à la bombe. [AFP - Denis Charlet]

Au collège-lycée d'Arras, l'hommage rendu à Dominique Bernard a été terni par une alerte à la bombe dans son établissement qui a contraint élèves et enseignants à évacuer les lieux en milieu de matinée. Elle a été levée à la mi-journée. Une cellule psychologique a été mise en place.

L'alerte faisait suite à un message reçu via internet, a précisé la préfecture du Pas-de-Calais. Des démineurs se sont rendus sur place.

De nombreux élèves, certains accompagnés de leurs parents, s'étaient réunis lundi matin devant la cité scolaire, où aucun cours n'a été dispensé lundi, pour rendre hommage à l'enseignant.

Dominique Bernard, professeur de français au collège, âgé de 57 ans, a été poignardé à mort vendredi par un ancien élève radicalisé de 20 ans, lors d'un attentat qui a également fait trois blessés.

Depuis son arrestation, l'assaillant, qui aurait crié "Allah Akbar" selon des témoins, "ne s'est pas exprimé", a indiqué une source policière. Huit autres personnes étaient encore en garde à vue dimanche. Gabriel Attal a précisé que "cet élève et sa fratrie, avaient fait l'objet depuis plusieurs années de signalements de la part des enseignants".

>> Relire : Un enseignant tué au couteau dans un lycée à Arras, dans le nord de la France

Recueillement

Pour ce jour de recueillement, le ministre de l'Education Gabriel Attal était aux côtés de la Première ministre Elisabeth Borne à Conflans-Sainte-Honorine, au collège de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie lui aussi assassiné dans un attentat islamiste il y a trois ans jour pour jour, le 16 octobre 2020 et à qui la journée est aussi dédiée.

"Trois ans plus tard, la douleur est encore forte. Trois ans plus tard, la barbarie et l'obscurantisme ont à nouveau frappé" mais "jamais la barbarie ne l'emportera face aux savoirs, jamais la République ne pliera face au terrorisme", a déclaré Elisabeth Borne.

"Libérer la parole des jeunes"

Déterminée à retourner au collège, Claire, une professeure de français dans le nord de la France, estime qu'il est important de libérer la parole des élèves. "Pour lutter contre les images qu'ils ont pu voir, contre la violence que ça peut leur apporter, c'est quand même bien de les faire verbaliser ce qu'ils ressentent pour faire sortir des choses", affirme-t-elle dans La Matinale de la RTS.

Pour la secrétaire générale du syndicat d'enseignant UNSA Elisabeth Allain-Moreno, il est également important d'expliquer les raisons précises de ce recueillement. "Pourquoi est-ce qu'on rend hommage? C'est parce que derrière la mort d'un homme, il y a toute une attaque de ce que représente aujourd'hui la liberté comme on la conçoit en France", dit-elle. "Et ça c'est important qu'on en parle avec nos élèves parce que ce sont nos citoyens de demain".

"Anxiogène"

Après l'attaque d'Arras et face au risque d'importation en France de la guerre entre Israël et le Hamas, la France a été placée vendredi en alerte "urgence attentat" et prévoit de déployer 7000 soldats sur son territoire.

>>> Relire: Sept mille soldats déployés en France après l'attentat à Arras

Le ministre de l'Education nationale, qui a demandé le renforcement de la sécurité autour de tous les établissements, a annoncé aussi le déploiement de 1000 personnels de sécurité du ministère.

Le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin, prônant l'"expulsion systématique de tout étranger (...) considéré comme dangereux par les services de renseignement", a évoqué un possible "lien" entre l'attaque et le conflit dévastateur en cours entre Israël et le Hamas.

edel avec afp

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Obsèques célébrées à la cathédrale d'Arras

Avec émotion et sous haute surveillance, la ville d'Arras, dans le nord de la France, a rendu jeudi un dernier hommage à Dominique Bernard. Les obsèques du professeur de français ont été célébrées à la cathédrale d'Arras en présence du président français Emmanuel Macron, de son épouse Brigitte et du ministre de l'Éducation Gabriel Attal.

"Sensible et discret, il n'aimait pas le bruit et la fureur du monde", a déclaré son épouse Isabelle, elle-même enseignante, devant un millier de personnes rassemblées dans la cathédrale.

Présidée par l'évêque d'Arras Mgr Olivier Leborgne, la cérémonie a été retransmise devant près de 600 personnes sur grand écran sur la place des Héros, au pied du beffroi de la ville, au milieu d'un important dispositif de sécurité.

De nombreux bouquets de roses avaient été déposés sur les marches menant à l'entrée de la cathédrale, où le cercueil a été accueilli par une trentaine d'enseignants et agents de l'établissement théâtre du drame.

>> Ecouter le sujet du 12h30 jeudi :

Les obsèques de l’enseignant Dominique Bernard en France. [Keystone - EPA/Mohammed Badra]Keystone - EPA/Mohammed Badra
Obsèques de l’enseignant Dominique Bernard en France / Le 12h30 / 1 min. / le 19 octobre 2023