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La France assure qu'un e-mail suisse est à l'origine des alertes à la bombe, mais n'a pas sollicité la Suisse

Des adresses électroniques basées en Suisse seraient à l’origine des menaces d’attentats qui touchent les aéroports français depuis dix jours
Des adresses électroniques basées en Suisse seraient à l’origine des menaces d’attentats qui touchent les aéroports français depuis dix jours / 19h30 / 2 min. / le 23 octobre 2023
Près de 70 fausses alertes à la bombe ont visé des aéroports français depuis mercredi, envoyées depuis "quasiment toujours la même adresse e-mail située en Suisse", selon le ministre des Transports Clément Beaune. L'Office fédéral de la justice dit ne pas avoir connaissance d'une demande d'entraide judiciaire de la France.

"Il y a eu malheureusement près de 70 alertes de ce type qui ont concerné nos aéroports depuis mercredi, heureusement beaucoup moins hier (samedi, ndlr), premier jour de départ en vacances pour beaucoup de Français", a déclaré dimanche Clément Beaune, invité de Questions politiques (France inter, France TV, Le Monde).

Elles sont le fait non "pas de petits blagueurs", mais de "gros abrutis voire de grands délinquants", a souligné le ministre.

Concernant leur motivation, "il peut y avoir un mélange entre des gens qui font des mauvaises blagues, qui veulent faire peur pour de vrai et parfois aussi une sorte de compétition dans la bêtise entre des hackers", a-t-il suggéré.

"Depuis mercredi, c'est quasiment toujours la même adresse e-mail qui est utilisée, située en dehors de l'Union européenne, en Suisse", a-t-il ajouté, laissant entendre que cela mettait les auteurs de cet "e-mail type qui se ressemble d'un jour à l'autre" hors de portée de certaines sanctions dans l'UE.

Soixante enquêtes

Il a invité les sites hébergeurs à aider les autorités françaises: "Chacun a une responsabilité, y compris les plateformes, et les réseaux sociaux pour ne pas être le support de ce genre d'attaque et coopérer le plus vite possible avec l'aviation civile française et notre justice."

Faire des fausses alertes est "extrêmement dangereux", car cela mobilise les forces de sécurité "pendant plusieurs heures" et oblige à une évacuation "dans certains cas de sorte que "les gens se rassemblent à l'extérieur ce qui est aussi un problème de sécurité", a rappelé le ministre.

Il a indiqué avoir demandé à chaque aéroport, à chaque alerte reçue par un email ou un appel, de systématiquement porter plainte. Au total, "plus de 60 enquêtes, tous lieux confondus, ont été lancées", a-t-il dit.

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Pas de demande française, assure l'Office fédéral de la justice

Interrogé par Keystone-ats, l'Office fédéral de la justice dit ne pas avoir connaissance d'une demande d'entraide judiciaire de la France relative à ces fausses alertes à la bombe et n'exclut pas que les autorités françaises aient agi par une autre voie, celle de l'entraide administrative en matière de police.

De son côté, l'Office fédéral de la police (fedpol) souligne que ces affaires relèvent de la compétence des autorités françaises. Fedpol ajoute qu'il ne se prononce pas sur les procédures pénales introduites par d'autres autorités.

De manière générale, Fedpol indique qu'il procède à des vérifications sur des adresses électroniques dont le fournisseur d'accès est basé en Suisse. Il agit notamment à la demande de polices étrangères. L'office précise que le fait qu'un fournisseur soit situé dans notre pays ne signifie pas que l'adresse IP et l'auteur d'un mail se trouvent en Suisse également.

Niveau d'alerte maximum

La France a relevé au niveau maximum le niveau d'alerte du plan Vigipirate contre les attentats depuis l'assassinat le 13 octobre de l'enseignant Dominique Bernard dans son lycée à Arras (Pas-de-Calais) par un jeune fiché pour radicalisation islamiste.

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Les patrouilles de police et des militaires de l'opération Sentinelle ont été renforcées, de même que les effectifs d'agents dans les gares et aéroports. A partir de la semaine prochaine, "c'est 40% de plus de patrouilles qui sont mis en place" dans les aéroports de Paris, a annoncé M. Beaune.

Au-delà, le ministre souhaite "plus de pouvoirs" conférés aux forces de sécurité de la SNCF, en plus des compétences renforcées déjà introduites pour les Jeux olympiques 2024 à Paris.

vajo/boi avec ats

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