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Comment McDonald's s'est retrouvé au coeur du conflit au Proche-Orient

Un restaurant McDonald's à Ein Boke, station balnéaire en Israël. [AFP]
Un restaurant McDonald's à Ein Boke, station balnéaire en Israël. - [AFP]
De nombreux restaurants McDonald's ont été la cible d'attaques et d'appels au boycott ces derniers jours au Moyen-Orient. À l’origine de ces protestations, une décision prise par la société israélienne franchisée qui supervise la plupart de ces enseignes dans l'Etat hébreu.

Alors que le conflit en cours entre Israël et le Hamas provoque colère et indignation dans tout le Moyen-Orient et au-delà, McDonald's, l'un des fast-food les plus connus au monde, se retrouve au centre de l'attention.

Tout a débuté au début du mois d'octobre, lorsqu'une franchise McDonald's en Israël, gérée par la société Alonyal Limited, a annoncé sur Instagram qu'elle fournirait des repas gratuits aux soldats israéliens ainsi qu'aux hôpitaux, qui ont été durement touchés par l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier.

Au total, ce sont 12'000 repas qui auraient ainsi été offerts aux membres de Tsahal, indique la société sur le réseau social.

Appels au boycott

Un geste de solidarité qui a été vu d'un très mauvais oeil par les pays arabes voisins. "Les franchises de Turquie, d’Égypte, de Jordanie, du Liban et des pays du golfe Persique ont publié des déclarations dans lesquelles elles prenaient leurs distances par rapport aux actions de leurs homologues israéliens", explique le Washington Post.

Sur X, les internautes ont également appelé à boycotter la célèbre chaîne de restaurants à travers le hashtag #BoycottMcDonalds. Plusieurs autres franchises ont également annoncé qu’elles feraient des donations à la population de Gaza, après la frappe sur l'hôpital qui a fait des centaines de morts. Elles auraient promis collectivement plus de trois millions de dollars d’aide pour l'enclave, estime Al-Jazeera.

"Nous affirmons notre sympathie humanitaire pour nos frères et sœurs de Gaza et nous ne faisons aucun compromis sur notre engagement envers les principes et valeurs les plus élevés qui prospèrent dans notre communauté", a par exemple affirmé le compte officiel de McDonald’s Oman, qui a annoncé donné 100'000 dollars pour soutenir les "efforts de secours pour la population de Gaza".

En Malaisie, la franchise a de son côté "confirmé sa contribution d’un million de ringgits"(ndlr: 186'000 francs) à un fonds humanitaire destiné aux populations palestiniennes. "En plus de ce don, McDonald’s Malaisie encourage également ses employés de tout le pays à participer aux efforts de collecte de fonds", indique-t-elle également.

Certaines franchises se montrent toutefois plus neutres par rapport au conflit. La franchise des Emirats Arabes Unis s'est, par exemple, contentée d'annoncer le don d'un million de dirhams, soit environ 240'000 francs, au Croissant-Rouge du pays, pour aider les populations gazaouies.

Pas de déclaration officielle de McDonald's

Une tentative d'apaisement qui n’a pas suffi. Au Moyen-Orient, la chaîne de fast-food reste perçue comme un symbole de l'impérialisme américain et, donc, un allié d’Israël. Ainsi, la semaine dernière, de nombreux restaurants ont été pris pour cible en Turquie, au Liban et en Egypte.

Ces incidents ont également été accompagnés d'appels au boycott, en particulier en Égypte où il a fallu qu’un présentateur de télévision célèbre vienne en défense de la franchise locale, expliquant qu’elle faisait vivre directement et indirectement plus de 40'000 Égyptiens.

Jusqu'à présent, la société américaine n'a pas émis de déclaration officielle concernant ces initiatives, laissant chaque franchise prendre parti comme elle le souhaite.

Hélène Krähenbühl

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Des précédents pour McDonald's au Proche-Orient

Ce n’est pas la première fois que McDonald's se retrouve impliqué dans le conflit au Proche-Orient. Pendant la seconde Intifada (2000-2005), plusieurs appels au boycott avaient été lancés contre l'enseigne et d'autres produits de marque américaine.

En 2003, peu après le début de la guerre en Irak, un restaurant à Beyrouth avait été pris pour cible lors d'un attentat à la bombe. Plus récemment, en 2011, lors des soulèvements du printemps arabe, des établissements de restauration rapide ont été attaqués et transformés en postes de secours pour les manifestants.