Chasse à l'homme après des fusillades qui ont fait une vingtaine de morts aux Etats-Unis
Les tirs ont éclaté dans au moins deux lieux différents, une salle de bowling et un bar-restaurant, selon la police locale. Plusieurs médias ont pour leur part évoqué une autre tuerie qui se serait déroulée dans la même soirée dans un centre logistique d'un supermarché Walmart, des informations qui restent non confirmées.
"Nous avons 22 morts confirmés et beaucoup, beaucoup de blessés", a dans un premier temps indiqué sur CNN Robert McCarthy, élu de Lewiston, qui compte plus de 36'000 habitants. "Nos hôpitaux ne sont pas équipés pour gérer ce type de fusillade", a-t-il ajouté, en précisant qu'il y avait entre 50 et 60 blessés.
Le nombre exact de personnes tuées a fluctué durant la journée, redescendant d'abord à 16 selon les forces de l'ordre, relayées par les médias américains. Dans la soirée, la gouverneure de l'Etat du Maine Janet Mills a finalement communiqué un bilan de 18 tués et 13 blessés.
Le suspect serait un réserviste de l'armée
Cette tuerie s'est déroulée mercredi en début de soirée à Lewiston, deuxième plus grande ville de l'Etat du Maine, où la population a reçu pour instruction de rester confinée face au danger posé par cet homme "armé et dangereux" et toujours en fuite, selon la police locale. Les rues sont remplies de policiers à la recherche du tireur.
Le tireur présumé a été identifié comme un homme de 40 ans et la police a diffusé sa photo. Ses mobiles restent inconnus. Selon la télévision CNN, citant des sources des forces de l'ordre, le suspect est un instructeur certifié en armes à feu et est un réserviste de l'armée.
La police a localisé un véhicule recherché (un SUV blanc) à Lisbonne, localité située à une douzaine de kilomètres de Lewiston, où les habitants ont également été appelés à rester chez eux. Le suspect n'était pas dans le véhicule, selon des informations de presse.
La pire fusillade de l'année
Cette fusillade, la pire de l'année aux Etats-Unis et une des plus meurtrières depuis la tuerie de Las Vegas en 2017, s'inscrit dans la litanie des fusillades qui endeuillent régulièrement les Etats-Unis où les armes à feu pullulent et sont facilement accessibles à l'achat.
Le président américain Joe Biden a été informé des événements et s'est éclipsé d'un dîner d'Etat en l'honneur du Premier ministre australien pour téléphoner à des élus et responsables dont la gouverneure Janet Mills, offrant tout le soutien fédéral nécessaire, selon la Maison Blanche.
Les directions de plusieurs établissements scolaires du Maine ont déclaré que les cours n'auraient pas lieu jeudi. Joe Biden a quant à lui ordonné la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments fédéraux, "comme marque de respect envers les victimes".
afp/ami
Un mal américain
Les Etats-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.
Le pays compte davantage d'armes individuelles que d'habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d'un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.
La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux Etats-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés.
Hors suicides, plus de 15'000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l'année dans le pays, et l'attaque de mercredi est la plus meurtrière enregistrée sur la période, selon l'association Gun Violence Archive (GVA).
Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits, tout en illustrant le fossé idéologique séparant les conservateurs et les progressistes sur la question de comment prévenir de telles tragédies.
Dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d'Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d'antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d'armes.