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Plus de fermeté pour les jeunes délinquants et leurs familles après les émeutes en France

La Première ministre française Elisabeth Borne présente les mesures de sécurité en réponse aux émeutes urbaines de juin le 26 octobre 2023. [Keystone - EPA/THOMAS SAMSON]
La France affiche sa volonté de fermeté à l’égard des jeunes impliqués dans les émeutes urbaines de juillet / La Matinale / 1 min. / le 27 octobre 2023
Être plus sévère avec les délinquants mineurs, si besoin avec l'aide de l'armée, et "responsabiliser" leurs parents: Elisabeth Borne a présenté jeudi les mesures "régaliennes" du gouvernement en réponse aux émeutes urbaines de juin, en présence de nombreux maires réunis à la Sorbonne à Paris.

Pour répondre à cette "crise de l'autorité", un encadrement des jeunes par des militaires sera envisagé - une mesure déjà proposée par Ségolène Royal en 2007.

Ceux qui incitent à la violence sur les réseaux sociaux pourront par ailleurs en être bannis temporairement.

Les émeutiers de juin étaient en majorité des hommes, très jeunes, peu diplômés, a rappelé Elisabeth Borne devant plusieurs élus réunis dans le prestigieux grand amphithéâtre de l'université parisienne.

Parents pas exonérés

Pour corriger la "démission" de certains parents devant la "dérive" de leurs enfants, le gouvernement entend légiférer pour proposer des peines de travaux d'intérêt général à ceux "qui se soustraient à leurs devoirs éducatifs", a déclaré la Première ministre.

"Quand un mineur a causé des dégradations, nous allons nous assurer que les deux parents, qu'ils soient séparés ou non, qu'ils vivent avec leur enfant ou non, soient responsables financièrement des dommages causés", a-t-elle également dit, après avoir rappelé que, parmi les émeutiers, "les jeunes issus de familles monoparentales" en juin étaient "fortement surreprésentés".

"Il ne s'agit pas d'ennuyer des parents qui sont dépassés", a précisé Eric Dupond-Moretti.

Pour les maires qui le souhaitent, les polices municipales pourront accomplir des actes de police judiciaire, sous l'autorité du parquet, a par ailleurs annoncé la cheffe du gouvernement. Cet élargissement des champs d'action de la police municipale avait déjà été voté en 2021, mais censuré par le Conseil constitutionnel. "Il faudra des dispositions législatives", a précisé Matignon.

"Forces d'actions républicaines"

Des "forces d'action républicaine" - policiers, magistrats et personnels sociaux - seront également mises en place dans certains quartiers pour une plus grande efficacité "en matière de sécurité, mais aussi pour des réponses judiciaires, éducatives ou sociales". Les premiers déploiements auront lieu à Besançon, Valence et Maubeuge (Nord) d'ici à la fin de l'année.

Ce dispositif, promesse de campagne d'Emmanuel Macron en 2022, sera piloté sur le terrain "par le maire, le préfet et le procureur de la République", précise Matignon.

"J'attends beaucoup plus", a réagi auprès de l'AFP Philippe Rio, le maire communiste de Grigny (Essonne), une des villes les plus pauvres de France. "Il manque la partie prévention. Quid des éducateurs de rue, quid du travail social?", a-t-il demandé.

Une semaine d'émeutes

Une semaine d'émeutes particulièrement violentes avait suivi la mort, le 27 juin, de Nahel, un jeune tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre après un refus d'obtempérer. Les violences s'étaient étendues à l'ensemble de la banlieue parisienne et de la France, touchant même certaines petites villes de zones rurales ou périurbaines.

>> Lire à ce sujet: Plus de 1000 condamnations à de la prison après les émeutes en France et Tensions et polémiques en France après la mort d'un adolescent tué par un policier

Plusieurs communes avaient instauré des couvre-feux. L'amende pour non-respect d'un couvre-feu sera multipliée par cinq pour être portée à 750 euros, a aussi annoncé la Première ministre.

Ces émeutes, plus courtes mais ayant dépassé celles de 2005 pour l'étendue des dégâts, avaient choqué le pays. "Il faut s'atteler à 'reciviliser'", avait exhorté pendant l'été le président Emmanuel Macron.

Une enveloppe de 100 millions d'euros sera débloquée pour la réparation et la reconstruction des bâtiments touchés, a par ailleurs indiqué la Première ministre. Pour nombre d'entre eux, il s'agissait de bâtiments de la République.

>> Revoir le sujet du 19h30 du 5 juillet après les émeutes :

En France, la vie reprend son cours à Nanterre après plusieurs nuits d’émeutes
En France, la vie reprend son cours à Nanterre après plusieurs nuits d’émeutes / 19h30 / 2 min. / le 5 juillet 2023

afp/cab

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