La traque de l'auteur de la fusillade continue dans l'Etat américain du Maine

Quarante heures après les tirs qui ont fait 18 morts dans le Maine, la police américaine a intensifié vendredi sa traque dans le nord-est du pays pour retrouver l'auteur de la tuerie, l'une des pires de ces dernières années.

Dans le Maine, Etat frontalier du Canada, les télévisions locales parlent en boucle de la fusillade et projettent régulièrement des photos des victimes identifiées. Au petit matin, les conversations dans la ville de Lewiston tournaient autour du suspect principal de la tuerie, âgé de 40 ans et réserviste de l'armée.

La quête a semblé s'accélérer jeudi soir quand les forces de l'ordre se sont rassemblées devant une maison appartenant, selon un voisin interrogé, à la famille du suspect. Drones, hélicoptère et véhicules blindés avaient aussi été appelés en renfort. Les forces de l'ordre en sont cependant reparties ensuite, sans faire de déclarations.

Une ville fantôme

Du fait de la cavale du tireur, les habitants ont reçu l'ordre de se confiner chez eux, transformant Lewiston, une commune de 36'000 habitants, en ville fantôme. Ecoles et commerces ont fermé leurs portes et le parking du lycée a été investi par des policiers en treillis, armés jusqu'aux dents.

"C'est un jour noir pour le Maine", a déclaré jeudi matin Janet Mills, la gouverneure de l'Etat, en annonçant le très lourd bilan. Sept personnes, une femme et six hommes, ont perdu la vie dans le bowling, huit dans le bar-restaurant à une douzaine de minutes de là, et enfin trois blessés ont succombé à l'hôpital. Treize personnes sont également blessées.

>> Plus de détails dans notre article : Chasse à l'homme après des fusillades qui ont fait une vingtaine de morts aux Etats-Unis

Un acte "tragique"

Joe Biden a déploré un acte "tragique et insensé" et ordonné la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments fédéraux. "Une nouvelle fois, notre nation est en deuil", s'est lamenté le président américain, appelant le Congrès à adopter "une interdiction des armes d'assaut" - énième appel du genre par le démocrate, malgré une majorité introuvable depuis des décennies pour un tel changement de législation.

La tuerie de mercredi est la pire aux Etats-Unis depuis celle de l'école d'Uvalde au Texas, où un tireur avait abattu 19 enfants et deux enseignantes en mai 2022. Le pays paie un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur son territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès.

Aider les survivants

Le mois dernier, l'administration Biden a ouvert un office pour la prévention de la violence armée. Elle coordonne en principe les efforts pour aider les survivants et survivantes de ces tueries, souvent passées sous le radar des médias. Il y aurait en moyenne deux fusillades par jour, selon une nouvelle statistique avancée par le Gun Violence project.

"Vous avez beaucoup plus de chance d'être témoin d'une fusillade de masse et d'en sortir indemne que d'être blessé ou tué", affirme Ashbey Beasley, qui se bat pour une meilleure reconnaissance des traumatismes des rescapés.