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Le difficile quotidien des habitants de Gaza, marqué par la guerre et l'exil

Selon l’ONU, 45% des habitations de Gaza ont été détruites ou endommagées, privant d'abri 1 million et demi de Palestiniens. Reportage sur place.
Selon l’ONU, 45% des habitations de Gaza ont été détruites ou endommagées, privant d'abri 1 million et demi de Palestiniens. Reportage sur place. / 19h30 / 3 min. / le 27 octobre 2023
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, plus d'1,4 million d'habitants de la bande de Gaza ont déjà fui leur maison, mais restent prisonniers de cette enclave hermétiquement fermée. Sur place, les civils vivent un quotidien marqué par la guerre et l'exil.

A Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Heba et sa famille hébergent une trentaine de réfugiés.

"On va aller où maintenant? Nos maisons ont été complètement écrasées", se désespère Om Youssef, l'aînée de ces déplacés, vendredi dans le 19h30 de la RTS. Elle et sa famille ont perdu les efforts de toute une vie.

"Pourquoi ils nous tuent? Qu'est-ce qu'on leur a fait? Qu’est ce que ces enfants leur ont fait?", se demande-t-elle, notant l'injustice de la situation.

"Une nouvelle Nakba"

L’exode forcé qu'elle subit aujourd'hui, Om Youssef, l'a déjà vécu en 1948, lors de la création de l’Etat d’Israël. Aujourd'hui âgée de 83 ans, elle en avait huit lorsqu'elle trouve refuge à Gaza sans pouvoir plus jamais pouvoir la quitter.

"On passe d’une Nakba à une autre Nakba et celle-ci est encore plus immense", affirme-t-elle. La "Nakba" signifiant "catastrophe" en arabe, fait référence à l'exode forcé des palestiniens de leur terre lors de la guerre de 1948, qui voit naître  l'Etat d'Israël.

>> Réécouter le sujet du 12h30 sur les 75 ans de la Nakba :

Une manifestante palestinienne à Gaza, mardi 15 mai 2018.
Les Palestiniens célèbrent les 75 ans de la "Nakba", l'exode forcé des paysans à la création d’Israël / Le 12h30 / 2 min. / le 15 mai 2023

Ce traumatisme, Heba et les siens l’ont reçu en héritage. Avec sa mère et ses six frères et soeurs, ils sont tous réfugiés, comme la majorité des gazaouis. En 1948, ses grands-parents ont fui les villages palestiniens aujourd'hui situés en Israël.

Heba vit à Khan Younès, au sud de l'enclave, là où l'armée israélienne a sommé les Palestiniens d’évacuer. mais cette fois-ci, ni elle, ni ses oncles restés au nord de l’enclave ne quitteront leurs terres.

"Ma famille a fui de Beit Daras pour venir ici car ils avaient l'espoir de retourner chez eux à Beit Daras", explique Heba. "Mais maintenant, si on fuit en Egypte, il n'y a aucun espoir de revenir ici. On préfère mourir dans nos maisons plutôt que de les quitter".

1,4 million de déplacés

Pour le moment, personne ne peut ni entrer ni sortir de la bande de Gaza. Selon l’ONU, 45% des habitations de Gaza ont été détruites ou endommagées, laissant à leur sort 1,4 million de déplacés.

Ils sont des centaines à s’entasser au plus près de l'école gérée par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), en espérant éviter les bombardements.

Heba, devant la maison en ruine d'amis de sa famille, témoigne de son quotidien à Gaza. [RTS]
Heba, devant la maison en ruine d'amis de sa famille, témoigne de son quotidien à Gaza. [RTS]

"Hier c’était vraiment terrible, il y a eu beaucoup de bombardements près de l'école où mon amie est réfugiée", s'inquiète Heba. Armée de son téléphone, elle partage son quotidien. "Cette maison appartenait à une famille amie de la nôtre. Seule une femme a survécu, tous les membres de sa famille sont décédés", explique-t-elle en se filmant devant la maison en ruine.

Dans la bande de Gaza, le quotidien des civils n’est que traumatisme. Certains habitants qui ont tout perdu vivent dans des tentes et doivent faire la queue pendant des heures pour parfois ne même pas avoir de pain pour leurs enfants.

Ils vivent surtout sous le menace constante du ciel et avec bourdonnement constant des drones israéliens qui les observent en permanence et peuvent aussi tuer.

Presque chaque famille est endeuillée.

Solène Gripon/edel

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