Ce coup de grisou dans la mine Kostenko à Karaganda (centre) s'ajoute à une longue liste de drames déjà survenus dans des sites kazakhs d'ArcelorMittal, et a poussé le gouvernement kazakh à annoncer un accord pour nationaliser la filiale locale du géant mondial de l'acier.
A 20H00 locales (14H00 GMT), le ministère des Situations d'urgence recherchait toujours le dernier mineur porté disparu, mais les chances de le retrouver vivant étaient quasiment nulles dimanche, jour de deuil national dans cet immense pays riche en ressources naturelles.
Les chances de retrouver des survivants sont "très faibles", avaient déjà prévenu les sauveteurs la veille au soir, en raison de l'absence de ventilation dans la mine, de la faible autonomie des respirateurs d'urgence pour mineurs et de la puissance de l'explosion, qui s'est propagée sur deux kilomètres.
Et d'après le ministère des Situations d'urgence, les recherches sont compliquées par l'absence d'électricité, la longueur des tunnels souterrains, dont certains sont noyés, ainsi que la destruction des structures.
"Fin à la coopération" avec le groupe
Immédiatement après l'annonce de l'accident samedi matin, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, avait ordonné de "mettre fin à la coopération" avec le groupe.
En présence des familles des victimes à Karaganda, il avait qualifié ArcelorMittal de "pire entreprise de l'histoire du Kazakhstan du point de vue de la coopération avec le gouvernement".
Dans la foulée gouvernement kazakh et le géant de l'acier basé dirigé par l'homme d'affaires indien Lakshmi Mittal et basé au Luxembourg ont annoncé un accord préliminaire pour "transférer la propriété de l'entreprise en faveur de la République du Kazakhstan".
La filiale kazakhe, ArcelorMittal Temirtaou, a cependant précisé dimanche avoir signé "la semaine dernière" cet accord
Accidents pas rares
Depuis la chute de l'Union soviétique en 1991, environ 200 mineurs ont perdu la vie au Kazakhstan, l'immense majorité dans des sites d'ArcelorMittal, l'accident le plus mortel jusqu'à celui de la mine Kostenko ayant eu lieu en 2006, quand 41 mineurs avaient été tués dans la mine Lénine.
L'arrivée en 1995 du groupe au Kazakhstan, qui exploite une quinzaine d'usines et de mines dans le centre de l'ex-république soviétique, a d'abord été porteuse d'espoir dans le marasme socio-économique ayant suivi la chute du communisme.
Mais le manque d'investissements et les normes de sécurité insuffisantes ont été par la suite à de maintes reprises critiquées par les autorités, tandis que les syndicats appelaient régulièrement à un contrôle plus strict du gouvernement.
Et ce bien qu'ArcelorMittal ait assuré dimanche avoir ces dernières années "déployé de nombreux efforts pour renforcer la sécurité".
afp/juma