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Mobilisation à Madrid contre l'amnistie d'indépendantistes catalans

Espagne: des manifestations à Madrid et Malaga contre l'amnistie des indépendantistes catalans. [Keystone - EPA/Daniel Gonzalez]
Des manifestations à Madrid et Malaga contre l'amnistie des indépendantistes catalans / Forum / 3 min. / le 29 octobre 2023
Des milliers de personnes, brandissant pour beaucoup des drapeaux espagnols, ont manifesté dimanche à Madrid à l'appel du parti d'extrême droite Vox contre un projet d'amnistie des indépendantistes catalans.

Cette question conflictuelle est négociée par la gauche avec les partis indépendantistes catalans pour obtenir leur indispensable appui à l'investiture du socialiste Pedro Sanchez comme chef du gouvernement espagnol.

>> Lire : Carles Puigdemont fixe les conditions du soutien de son parti à Pedro Sanchez

Elle a surgi après les élections législatives du 23 juillet, où les socialistes sont arrivés en deuxième position derrière le Parti populaire (PP). Ce dernier, sans majorité absolue, n'a pas réussi à former une coalition, ouvrant la voie à la formation d'un nouveau gouvernement de gauche.

Tentative de sécession

Mais Pedro Sanchez a besoin pour être reconduit au pouvoir du soutien au Parlement des partis indépendantistes catalans ERC (Gauche républicaine de Catalogne) et JxCat (Junts per Catalunya). Cette dernière formation était à l'origine d'une tentative de sécession avortée de la Catalogne en 2017, dont le dirigeant Carles Puigdemont a fui en Belgique pour échapper à la justice espagnole.

La demande d'une amnistie pour des centaines de personnes impliquées dans la tentative de sécession de 2017 - la pire crise politique depuis des décennies en Espagne - est dénoncée par la droite et l'extrême droite et critiquée au sein-même du parti socialiste.

Elle a donné lieu ces dernières semaines à plusieurs manifestations hostiles. "L'Espagne n'est pas à vendre", "Pas d'amnistie" pouvait-on lire sur les pancartes des manifestants rassemblés sur la Plaza de Colon aux cris d'"Envoyez Puigdemont en prison!".

Graciés en 2021

Pedro Sanchez, qui cherche à calmer les tensions liées aux indépendantistes depuis son arrivée au pouvoir voilà cinq ans, s'est prononcé par le passé contre une amnistie. Il avait gracié en 2021 des indépendantistes catalans condamnés à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession.

Samedi, il a défendu le besoin d'une amnistie devant des responsables du Parti socialiste, estimant que cette grâce avait "indéniablement" désamorcé les tensions sur la Catalogne. "Résoudre définitivement le conflit nécessitera d'autres mesures parce que nous ne pouvons pas laisser cette blessure ouverte à tout jamais", a-t-il ajouté.

Pedro Sanchez a besoin du soutien d'au moins 176 parlementaires - sur un total de 350 - pour remporter le vote qui doit se dérouler avant le 27 novembre. S'il échoue, l'Espagne devra automatiquement organiser de nouvelles élections qui se dérouleraient probablement mi-janvier.

afp/kkub

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