Trois semaines après l'interruption de la rencontre entre Montpellier et Clermont après le jet d'un pétard sur la pelouse, la violence est montée d'un cran autour des matches de Ligue 1 avec le caillassage du car de l'Olympique Lyonnais (OL) sur la route du stade Vélodrome.
Peu avant 19h, alors que le car transportant les joueurs et le staff de l'OL arrivait à 300 mètres du Stade Vélodrome, escorté par la police, le convoi a été ralenti et plusieurs dizaines d'individus l'ont attaqué, lançant des projectiles divers et des pétards.
Une impressionnante photo du visage en sang de l'entraîneur de l'OL Fabio Grosso a ensuite été publié à la Une du quotidien de sport L'Equipe, devenant l'image forte d'une nouvelle soirée cauchemardesque pour la L1.
L'adjoint du technicien italien, Raffaele Longo, a aussi été blessé et des cars de supporters lyonnais ont également été visés avant que la partie ne soit reportée par la Ligue de football professionnel, après la réunion d'une cellule de crise.
"Inacceptable", selon le ministre de l'Intérieur
Lundi, le club lyonnais a annoncé qu'il allait porter plaine. L'Olympique de Marseille (OM) devrait le faire également, selon une source au sein du club.
Après plusieurs années d'interdiction, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône avait autorisé la venue à Marseille de 600 supporters lyonnais.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a jugé sur BFMTV que les incidents étaient "inacceptables", ajoutant qu'ils avaient donné lieu à "neuf interpellations". Selon le procureur de Marseille, aucune de ces interpellations ne concerne l'attaque du bus de l'OL.
Le ministre a également dit que "500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés" pour sécuriser ce match. Pour lui, il n'y a "pas eu de défaillance" de la police, "c'est au club de gérer ses supporters".
Gestes racistes des supporters
Au moment où la LFP est engagée dans une négociation délicate pour attribuer les droits domestiques et internationaux de la L1 à partir de la saison 2024-2025, ces événements tombent au plus mal et sont une très mauvaise publicité pour le football français, qui semble ne pas trouver de solution pour endiguer la brutalité d'une frange des fans.
Les faits s'étant déroulés en dehors du stade, les clubs ne sont théoriquement pas condamnables, selon les règlements de la LFP, mais le quotidien L'Equipe évoque des chants et des gestes à caractère raciste de la part des supporters lyonnais présents dans le parcage visiteurs du Vélodrome, qui pourraient faire l'objet de sanctions, comme celles subies par le PSG après les chants homophobes entendus lors du clasico contre l'OM le 24 septembre au Parc des Princes.
L'OL a condamné lundi "fermement les inacceptables comportements racistes d'individus dans le parcage" et "demandé les vidéos pour identifier les auteurs de tout acte contraire à la loi mais aussi contraire à ses valeurs".
Une enquête pour violences volontaires en réunion avec préméditation a été ouverte après le caillassage du bus de l'Olympique lyonnais et le procureur de Marseille a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête pour "provocation à la haine raciale et injures à caractère racial" après des signalements de "comportements racistes" de supporters lyonnais à destination des fans marseillais avant le match, annulé, OM-OL dimanche.
juma avec les agences