Publié

Présidé par l'Iran, le Forum annuel du Conseil des droits de l'homme est critiqué et boycotté

Manifestation à Genève lors de l'ouverture du Forum annuel du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU présidé par l'Iran.
Manifestation à Genève lors de l'ouverture du Forum annuel du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU présidé par l'Iran. / 19h30 / 1 min. / le 2 novembre 2023
Le Forum annuel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU s'est ouvert jeudi à Genève, une réunion qui est présidée par l'Iran, ce qui suscite la colère des défenseurs des droits humains. Les Etats-Unis ont eux boycotté le forum.

"Mesdames et Messieurs, la réunion est ouverte. J’ai l’honneur d’ouvrir le forum du Conseil des droits de l’hommes 2023", a déclaré jeudi à Genève Ali Bahreini, l'ambassadeur de l'Iran, pays qui a été choisi pour présider la réunion en raison d'une alternance régionale.

Le vice-président iranien Ruhollah Dehghani Firouz Abadi a ensuite dénoncé "les bombardements massifs contre des civils" par Israël. Il a également appelé à un cessez-le-feu. Et plus largement à garantir les droits de tous les individus.

Mais le fait que de hauts responsables iraniens prennent place à la tribune pour parler des droits humains passe mal alors que le régime a réprimé et continue de réprimer durement la contestation populaire qui a suivi la mort de Masha Amini.

Boycott américain

Les Etats-Unis ont ainsi décidé de boycotter le forum, dénonçant une "absurdité" alors que l'Iran est régulièrement dénoncé pour ses violations des droits humains.

"Nous refusons catégoriquement de siéger, nous exprimer ou participer à toute discussion sur les droits humains présidée par l'Iran", affirme dans une déclaration l'ambassadrice américaine sur les droits humains.

Elle se dit à nouveau très inquiète de la répression de la population dans ce pays. L'ONU a alerté ces derniers mois sur plusieurs législations prévues pour étendre les peines contre les femmes.

L'ambassadrice cible notamment l'utilisation des technologies pour perpétrer des abus des droits humains, thématique de la réunion de jeudi. Elle déplore aussi le décès d'une autre jeune femme il y a quelques jours, attaquée dans le métro de Téhéran parce qu'elle ne portait pas de voile.

>> Lire aussi : Décès de l'adolescente iranienne tombée dans le coma après un incident dans le métro

De multiples dénonciations

De son côté, Israël a pris une décision similaire sur la participation à la réunion. Son ambassadrice à l'ONU à Genève a regretté un "jour honteux" et un "affront" pour le Conseil des droits de l'homme.

Les opposants en exil du Conseil national de la résistance iranienne ont eux dénoncé "une récompense pour les crimes contre l'humanité" perpétrés par Téhéran. Plusieurs membres de la communauté iranienne se sont aussi rassemblés devant l’ONU pour protester contre la tenue de ce forum.

Dans une lettre au Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk, des dizaines de personnalités et ONG de plusieurs pays, dont le Prix Nobel de physique Michel Mayor, ciblent elles un "processus non démocratique" qui a abouti à cette présidence iranienne.

Celle-ci sera vue par le régime comme une incitation à "davantage de torture et de tueries", ajoutent-elles, relevant que l'Iran a souvent été condamné à l'ONU.

>> Revoir l'émission Géopolitis consacrée à l'Iran :

Géopolitis: Iran, un an de lutte [Keystone - AP Photo/Middle East Images]
Iran, un an de lutte / Geopolitis / 24 min. / le 1 octobre 2023

>> Lire aussi : "Fragilisé, l'Iran essaie de normaliser ses relations avec certains pays de la région"

boi avec afp

Publié