"Gaza devient un cimetière pour les enfants", déplore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres

Les Etats-Unis ont reconnu lundi que des "milliers" de civils avaient été blessés ou tués à Gaza, pilonné par Israël depuis la sanglante attaque du Hamas sur son sol voici un mois, mais n'ont pas donné de chiffre précis.

"C'est la raison pour laquelle nous avons souligné auprès des Israéliens et d'autres dans la région l'importance de faire parvenir de l'aide humanitaire dans Gaza", a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone.

Washington, qui soutient Israël tout en souhaitant une "pause" humanitaire dans le territoire, remet cependant en question les bilans donnés par le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza.

"Je n'ai aucune confiance dans les chiffres utilisés par les Palestiniens", a déclaré Joe Biden fin octobre.

>> Le suivi des évènements de mercredi: Le Conseil de sécurité de l'ONU demande des "pauses et des couloirs humanitaires" à Gaza

Trois Palestiniens ont été tués et un quatrième blessé par des tirs de l'armée israélienne à Tulkarem, dans le nord-ouest de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, a indiqué le ministère de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

Des témoins à Tulkarem ont rapporté à l'AFP que les trois hommes abattus étaient armés et se trouvaient dans une voiture, interceptée par des agents israéliens infiltrés.

Plus tôt, un Palestinien a été tué et trois autres blessés "par des balles israéliennes" à Halhoul, près de Hébron dans le sud de la Cisjordanie, selon la même source.

Plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens en Cisjordanie depuis le début le 7 octobre.

Six ambulances transportant des blessés sont arrivées lundi en Egypte en provenance de la bande de Gaza via le terminal de Rafah, a indiqué à l'AFP un responsable côté égyptien du point de passage.

Les blessés doivent être transférés vers des hôpitaux en Egypte. L'évacuation des citoyens étrangers bloqués à Gaza devait également reprendre ce lundi, selon le responsable. Ces évacuations étaient suspendues depuis samedi.

Les frappes israéliennes se font de plus en plus intenses sur le nord de la bande de Gaza.

L’armée israélienne a affirmé dimanche avoir encerclé la ville de Gaza et avoir coupé l’enclave palestinienne en deux, isolant ainsi le centre de commandement du Hamas dans le but de le détruire.

Dans le 12h45, une palestinienne présente devant l’hôpital de Shifa décrit cette nuit sous les bombes: "Les lumières dans le ciel et les bombardements étaient très proches et les bruits très forts".

Rien que cette nuit, ces violents bombardements auraient fait au moins 200 morts, selon le ministère de la santé du Hamas.

>> Voir les précisions du 12h45 :

Le terminal de Rafah, qui relie la bande de Gaza à l'Egypte, rouvre lundi pour permettre l'évacuation d'étrangers et de binationaux bloqués dans le petit territoire palestinien pilonné sans répit par Israël depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre, a annoncé le gouvernement du Hamas.

Ce terminal avait ouvert trois jours mercredi, jeudi et vendredi, laissant sortir des dizaines de blessés palestiniens et des centaines de détenteurs de passeports étrangers avant de refermer. Le Hamas avait posé comme condition à sa réouverture le passage des ambulances vers Rafah après le bombardement israélien meurtrier d'une ambulance à Gaza-ville.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a promis lundi en Turquie une extension "dans les jours à venir" de l'aide humanitaire à destination des habitants de la bande de Gaza, assiégée par l'armée israélienne.

"Nous travaillons très activement pour obtenir davantage d'aide humanitaire (...) et je pense que vous verrez dans les jours à venir que l'aide peut être étendue de manière significative", a déclaré le chef de la diplomatie américaine au terme d'un tête-à tête de deux heures et demie à Ankara avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Venu avec pour mission d'apaiser la colère d'Ankara, allié de l'Otan qui dénonce avec véhémence la réponse israélienne à l'attaque meurtrière perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas, Antony Blinken a affirmé que "de gros progrès" avaient été réalisés "ces derniers jours" pour venir en aide aux civils gazaouis.

>> Les précisions du 12h30 :

AP/Keystone - Jonathan Ernst

Les chefs des grandes agences onusiennes ont réclamé dans un communiqué commun un cessez-le-feu à Gaza pour pouvoir faire entrer davantage d'eau, de nourriture et de médicaments dans la région.

D’intenses bombardements ont encore eu lieu la nuit dernière. Au cours de la nuit, les troupes israéliennes auraient pris le contrôle d'un complexe militaire du Hamas, tuant plusieurs de ses membres. L’armée israélienne dit avoir frappé plus de 450 cibles dont Jamal Mussa, responsable des opérations spéciales de l’organisation.

Communications coupées

Au moins 200 personnes auraient été tuées la nuit dernière selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le porte-parole de l’armée israélienne appelle de nouveaux les civils qui se trouvent encore dans la bande de Gaza à fuir vers le sud alors que 300’000 à 400 000 personnes seraient toujours dans le nord.

Les communications coupées dimanche soir sont progressivement revenues dans le courant de la matinée.

>> Ecouter les précisions du 12h30 :

Keystone

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé lundi à Bruxelles une aide supplémentaire de 25 millions d'euros en faveur des Palestiniens de la bande de Gaza, ce qui porte à 100 millions le total de l'aide humanitaire européenne.

Usrula von der Leyen a également évoqué dans un discours devant les ambassadeurs européens la mise en place d'un corridor maritime au départ de Chypre pour acheminer l'aide humanitaire de manière régulière vers la bande de Gaza.

Le bilan des victimes françaises tuées dans les attaques du mouvement islamiste palestinien Hamas contre l'Etat d'Israël s'est de nouveau alourdi avec désormais 40 morts recensés et huit disparus, dont des otages, a annoncé lundi la Première ministre française Elisabeth Borne.

"Ce matin, (le bilan) est de 40 morts et huit disparus" parmi lesquels "il y a évidemment des otages", a affirmé la cheffe du gouvernement sur la radio France Inter.

Un précédent bilan faisait état de 39 morts et neuf otages ou portés disparus.

Le président iranien Ebrahim Raïssi a accusé lundi les Etats-Unis d'"encourager" Israël à "tuer et à perpétrer des actes cruels" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza.

Recevant le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani à Téhéran, Ebrahim Raïssi a une nouvelle fois réclamé un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza.

Avec Mohamed Chia al-Soudani, "nous pensons que les bombardements doivent cesser dès que possible, qu'un cessez-le-feu doit être décrété immédiatement et que l'aide soit apportée au peuple opprimé et fier de Gaza", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.

Israël a mené lundi d'intenses bombardements sur la bande de Gaza assiégée, où la guerre a fait près de 10'000 morts, selon le Hamas, en presque un mois, tandis que de violents combats au sol font rage malgré les appels pressants à une trêve humanitaire.

Selon le gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, les frappes de la nuit ont tué plus de 200 personnes dans le nord du territoire palestinien et la ville de Gaza.

L'armée israélienne a lancé lundi matin un nouvel appel aux civils à quitter le nord de la bande de Gaza, pilonnée sans relâche en représailles à l'attaque sanglante lancée le 7 octobre contre Israël par le mouvement islamiste palestinien.

La RTS a recueilli le témoignage rare de Benzi Sanders, ancien soldat israélien, qui a participé à l'offensive terrestre à Gaza lors de la guerre de 2014. Engagé dans une unité d'élite lors de son service militaire, il avait pour mission d'aider à localiser et détruire les tunnels du Hamas.

"Ils nous ont dit qu'il n'y avait pas de civils, qu'on leur avait tous dit de partir. L'aviation et l'artillerie ont bombardé le village avant qu'on arrive. On y pénètre en ouvrant le feu. On passe de maison en maison. Je trouve une femme âgée morte, qui a été tué, probablement juste avant qu'on entre dans le village", se remémore-t-il lundi dans La Matinale.

Une famille entière tuée

Les soldats continuent ensuite leur progression. Un peu plus loin, son unité découvre une autre famille qui n'a pas pu fuir. Quelques jours plus tard, Benzi et ses camarades sont la cible de missiles anti-char.

Après la mort d'un des soldats, l'unité décide de se replier. "Dès qu'on est partis, l'aviation israélienne a bombardé le quartier, l'a presque rayé de la carte. J'ai découvert plus tard que les 8 membres de cette famille avaient été tués".

>> Ecouter son témoignage dans La Matinale :

Keystone - Ariel Schalit

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a annoncé lundi qu'au moins 200 personnes avaient été tuées dans les intenses bombardements israéliens menés dans la nuit dans la bande de Gaza.

"Plus de 200 martyrs dans les massacres de la nuit", a indiqué le ministère dans un message aux médias, précisant que ce bilan couvrait seulement Gaza-ville et la partie nord de la bande de Gaza

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken se rend en Turquie lundi dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient. Il doit rencontrer à Ankara son homologue turc Hakan Fidan.

Cette visite intervient au moment où la Turquie a annoncé le rappel de son ambassadeur à Israël, tout en poursuivant ses efforts diplomatiques.

>> Les précisions de La Matinale :

AFP - Lenin Nolly/NurPhoto

Les directeurs des principales agences de l'ONU ont publié dimanche un rare communiqué commun pour exprimer leur indignation face au bilan des victimes civiles à Gaza et réclamer un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" dans la guerre entre Israël et le Hamas.

"Depuis presque un mois, le monde observe la situation qui se déroule en Israël et dans le Territoire palestinien occupé avec choc et horreur face au nombre (grandissant) de vies perdues et ravagées", ont écrit les chefs des agences onusiennes.

Les dirigeants de 18 organisations dont l'Unicef, le Programme alimentaire mondial et l'Organisation mondiale de la santé ont déploré le bilan des victimes de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée le 7 octobre par une attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.

>> Le point sur la situation au Proche-Orient dans La Matinale :

AFP

Une soldate israélienne a été grièvement blessée lundi dans une attaque au couteau devant un poste de police de Jérusalem-Est, près de la porte de Damas, et l'assaillant a été "neutralisé", a annoncé la police israélienne.

"Un terroriste armé d'un couteau est arrivé au poste de police de Shalem et a poignardé une soldate... les forces de la police aux frontières ont neutralisé le terroriste en tirant", a ajouté la police dans un communiqué.

L'attaquant est un jeune Palestinien de Jérusalem-est du quartier de Al-Issaouiya, selon la police israélienne qui annonce qu'un "autre suspect" en lien avec l'attaque a été arrêté à proximité des lieux.

Le secteur de l'attaque reste bouclé et le chef de la police israélienne, Yaakov Shabtaï s'est rendu sur place.

L'armée israélienne a annoncé lundi l'arrestation lors d'un raid en Cisjordanie occupée de la militante de 22 ans Ahed Tamimi, icône de la cause palestinienne dans le monde.

"Ahed Tamimi, soupçonnée d'incitation à la violence et à des activités terroristes, a été appréhendée dans la ville de Nabi Saleh. Tamimi a été transférée aux forces de sécurité israéliennes pour un interrogatoire plus approfondi", a indiqué un porte-parole de l'armée.

A Londres, une prière pour la paix organisée par la communauté ahmadie, une branche de l’islam, dans l’une des plus grandes mosquées d’Europe occidentale, a réuni pas moins de 2000 personnes dimanche.

Lors de cette prière géante, toutes les religions étaient conviées pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza et rendre hommage à toutes les victimes du conflit depuis le 7 octobre.

>> Ecouter le reportage de La Matinale :

AFP

Cocktails Molotov contre une synagogue en Allemagne, étoiles de David sur des immeubles en France ou encore cimetière juif profanés en Autriche: depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les actes antisémites ont significativement augmenté en Europe.

Ils ont atteint leur apogée samedi avec l'agression, en France, d'une femme d'origine juive poignardée en raison de sa religion.

L'UE constate également une montée de la haine anti-musulmane. Elle se dit déterminée à protéger le bien-être de toutes ses communautés, ethniques, religieuses et rappelle que l'incitation publique à la haine et à la violence est un crime. Car "personne ne devrait vivre dans la peur de la discrimination ou de la violence en raison de sa religion, qu'il soit "juif, musulman ou chrétien".

>> Les explications de La Matinale :

Keystone

En raison du soutien de Washington à Israël dans sa guerre contre le Hamas, la résistance islamique en Irak s’est donnée pour objectif de contrecarrer la stratégie américaine au Moyen-Orient, avec pour cible les bases militaires américaines qui y sont implantées.

La résistance islamique en Irak a ainsi revendiqué jeudi l’attaque d’une cible "vitale" pour Israël sur la côte de la mer Morte et menace de s’en prendre à des bases américaines au Koweït et aux Emirats arabes unis.

Commandant au sein des brigades du Hezbollah irakien et positionné à l’ouest de l’Irak, Abou Qassem promet un redoublement des frappes. "Nous pensons intensifier cette guerre contre les Américains en Irak et en Syrie et vous verrez dans les prochains jours une forte augmentation des attaques contre des cibles précises", a-t-il notamment déclaré.

>> Les explications de La Matinale :

AFP

Le roi de Jordanie Abdallah II a annoncé le largage tôt lundi matin d'une aide médicale d'urgence à Gaza. Celle-ci est destinée à un hôpital de campagne jordanien.

"Les membres intrépides de l'armée de l'air ont largué à minuit une aide médicale urgente à l'hôpital de campagne jordanien de Gaza", a déclaré le roi sur X (anciennement Twitter), ajoutant: "C'est notre devoir d'aider nos frères et soeurs blessés dans la guerre contre Gaza. Nous serons toujours là pour nos frères palestiniens".

Plus de 300 Américains ou résidents américains et membres de leur famille ont été évacués ces derniers jours de la bande de Gaza, bombardée sans relâche par Israël depuis l'attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre, a annoncé un conseiller de la Maison Blanche.

Les évacuations se sont déroulées "au cours des derniers jours" et ont été permises par "des négociations intensives avec toutes les parties concernées dans ce conflit" a-t-il précisé.

"Nous pensons qu'il y a encore un certain nombre d'Américains à l'intérieur de Gaza (...) et nous allons continuer à travailler jusqu'à ce que tous les Américains qui veulent partir puissent le faire", a encore déclaré Jonathan Finer.