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Les coûts mondiaux d'une mauvaise alimentation chiffrés dans une étude de l'ONU

La FAO chiffre à 10'000 milliards de dollars par an, les coûts cachés d'une mauvaise alimentation. [Keystone - Martin Ruetschi]
Les coûts cachés de l'agroalimentaire / Le Journal horaire / 1 min. / le 7 novembre 2023
Pour la première fois, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a chiffré le véritable prix des aliments en quantifiant ses coûts dans 154 pays. De mauvaise qualité ou polluante, l'alimentation impacte lourdement notre santé, ainsi que l'environnement.

Les conséquences mondiales liées à une alimentation de mauvaise qualité se chiffrent à cinq dollars par personne et par jour, soit à un total de 10'000 milliards de dollars par an. Ce montant représente environ 10% du produit intérieur brut mondial, selon l'étude de la FAO.

La recherche montre également les impacts provoqués par une alimentation peu saine sur l'environnement. Ils représentent approximativement 22% des coûts cachés, comme les émissions d'azote, la déforestation ou encore une mauvaise utilisation de l'eau.

Les impacts sur la santé représentent jusqu'à 25% du PIB

Dans les pays à forts revenus, les trois quarts des coûts cachés sont liés à une alimentation trop riche en graisse, en sucres, ou encore à des produits ultra-transformés conduisant à l’obésité, au diabète, voire à des pertes de productivité.

Dans les pays à faibles revenus, l'alimentation est souvent déséquilibrée, elle se répercute sur la santé ou la pauvreté. Elle impacte jusqu'à un quart du produit intérieur brut (PIB).

Le but de la FAO est de connaître "le coût véritable des aliments" pour transformer nos systèmes alimentaires, explique mardi dans La Matinale David Laborde, directeur des systèmes alimentaires à la FAO.    

Rendre les produits sains plus abordables

"Cette année, on a encore 738 millions de personnes qui souffrent de faim chronique, et trois milliards de personnes qui ne peuvent pas économiquement accéder à des régimes alimentaires sains", explique-t-il.

Il s'agit donc de réduire les coûts cachés sans forcément augmenter les prix payés par les consommateurs et consommatrices. Selon David Laborde, le but est de "rendre les meilleurs produits plus abordables, d'avoir donc des politiques qui réduisent le prix des aliments sains et nécessaires au développement des populations".

Pour poser les bases d'une production agroalimentaire plus juste et plus durable, l'agence de l'ONU propose d'agir sur l'éducation alimentaire, la fiscalité et le marketing.

Sujet radio: Virginie Langerock

Adaptation web: Miroslav Mares

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