"Aujourd'hui est un jour historique", a déclaré Ursula von der Leyen, en annonçant devant la presse l'avis favorable de la Commission pour l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie.
La visite de la présidente de la Commission européenne à Kiev ce week-end laissait présager une décision dans ce sens. Pour Ursula von der Leyen, l'élargissement de l'Union européenne est un moteur de paix et de prospérité. Elle recommande donc aux 27 chefs d'Etat et de gouvernement de donner le feu vert à l'Ukraine pour entamer des négociations d'adhésion lors de leur prochain sommet en décembre.
En juin 2022, l'UE avait accordé à l'Ukraine le statut de candidat, dans un geste hautement symbolique quelques mois après le début de l'invasion russe. L'ouverture de négociations formelles est la prochaine étape avant une éventuelle adhésion. L'avis favorable de la Commission doit maintenant être approuvé ou non par les 27 à l'occasion de leur prochain sommet les 14 et 15 décembre à Bruxelles.
"L'Ukraine continue à faire face à des difficultés énormes et à la tragédie provoquée par la guerre d'agression de la Russie", a déclaré Ursula von der Leyen, soulignant qu'en dépit de ces difficultés, l'Ukraine avait continué à se réformer "en profondeur" en vue de son adhésion à l'UE.
Progrès réalisés
L'Ukraine est assez loin des standards européens sur certains chapitres, mais la Commission européenne estime que le pays a fait de véritables efforts. Sur les sept critères de l'Union européenne, quatre sont déjà remplis.
En août, le président ukrainien Volodymyr Zelensky tapait du poing sur la table et renvoyait tous les recruteurs militaires qui avaient permis à des conscrits d'échapper au service. Des progrès ont également été réalisés concernant le blanchiment d'argent ou encore la sélection des juges de la Cour constitutionnelle.
Une éventuelle entrée dans l'UE de l'Ukraine, un pays de plus de 40 millions d'habitants, posera de nombreuses difficultés, à commencer par le financement. L'UE devra aussi se réformer pour pouvoir fonctionner avec davantage de pays, estiment plusieurs Etats membres, dont la France et l'Allemagne.
En plus de l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine et la Moldavie, Ursula von der Leyen e a également annoncé avoir recommandé d'accorder à la Géorgie, pays en partie occupé par la Russie depuis 2008, un statut de candidat officiel à l'entrée dans l'UE.
La Commission européenne a aussi fait un geste à l'égard de la Bosnie, pays candidat à l'adhésion, en se montrant favorable à l'ouverture de négociations d'adhésion avec ce pays des Balkans, toujours profondément divisé, une fois que certains progrès auront été réalisés.
Sujet radio: Pierre Benazet
Adaptation web: edel avec agences