Un commandant ukrainien aurait joué un rôle-clé dans le sabotage des gazoducs Nord Stream
Le quotidien américain et le magazine allemand citent des responsables en Ukraine et ailleurs en Europe, ainsi que d'autres personnes ayant connaissance de l'opération, qui ont parlé sous couvert de l'anonymat.
Selon le Washington Post, Roman Tchervinski, 48 ans, aurait supervisé la logistique et encadré une équipe de six personnes qui a loué un voilier sous de fausses identités et utilisé du matériel de plongée pour placer des charges explosives sur les pipelines. Il n'aurait ni planifié l'opération ni agi seul, recevant ses ordres de responsables ukrainiens plus haut placés, ajoute le journal.
Par l'intermédiaire de son avocat, Roman Tchervinski a nié tout rôle dans les deux journaux: "Toutes les spéculations sur mon implication dans l'attaque de Nord Stream sont répandues par la propagande russe sans aucun fondement".
Officier jugé
Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2, le 16 septembre 2022, avait coupé une route majeure pour les exportations de gaz russe vers l'Europe et avait accru les tensions après l'invasion de l'Ukraine par Moscou à la fin février de la même année. La responsabilité des explosions a été attribuée, selon les sources, à l'Ukraine, à la Russie ou aux Etats-Unis, mais tous ont nié.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en particulier, a nié à plusieurs reprises que son pays puisse être impliqué. "Je ne ferais jamais cela", a-t-il déclaré en juin dernier au quotidien allemand Bild, ajoutant qu'il "aimerait voir des preuves".
Selon The Washington Post, l'opération de sabotage aurait été conçue en maintenant Volodymyr Zelensky dans l'ignorance. Le journal américain et Der Spiegel disent avoir sollicité la réaction du gouvernement ukrainien à leur enquête, mais il n'a pas donné suite.
Roman Tchervinski est actuellement jugé à Kiev, accusé d'avoir abusé de son pouvoir à l'occasion d'une tentative de pousser un pilote russe à faire défection. Il affirme que ces poursuites constituent des représailles politiques pour le fait d'avoir critiqué le président ukrainien.
furr avec ats