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Des milliers de personnes marchent contre l'antisémitisme à Paris

Marche contre l'antisémitisme à Paris : l'inquiétude de la communauté juive française.
Marche contre l'antisémitisme à Paris : l'inquiétude de la communauté juive française. / 19h30 / 2 min. / le 12 novembre 2023
Paris a accueilli dimanche une grande marche républicaine contre l'antisémitisme. Elle se voulait une réponse à l'explosion du nombre d'actes hostiles aux Juifs depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire qui a suivi.

Selon la Préfecture de police, ce sont quelque 105'000 personnes qui ont défilé dimanche à Paris pour la "grande marche civique" contre l'antisémitisme. Une bonne partie de la classe politique française, dont l'extrême-droite, était présente, mais pas le chef de l'Etat ni l'opposition de gauche radicale.

"Pour la République, contre l'antisémitisme": derrière une banderole reprenant le mot d'ordre de cette manifestation, la tête du cortège s'est élancée vers 15h depuis le parvis de l'Assemblée nationale française. L'esplanade des Invalides était noire de monde et les stations de métro engorgées, signes d'une très forte affluence.

Carré de personnalités politiques

Un carré de personnalités politiques a défilé, au premier rang desquelles les deux têtes du Parlement Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, à l'initiative de cette marche, ainsi que la Première ministre Elisabeth Borne, les ex-présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que le président du Crif Yonathan Arfi.

La tête de la manifestation contre l'antisémitisme (avec notamment Nicolas Sarkozy, la présidente de l'Assemblée nationale Yael Braun-Privet, le président du Sénat Gérard Larcher, la Première ministre Elisabeth Borne et François Hollande). [Keystone/EPA - Mohammed Badra]
La tête de la manifestation contre l'antisémitisme (avec notamment Nicolas Sarkozy, la présidente de l'Assemblée nationale Yael Braun-Privet, le président du Sénat Gérard Larcher, la Première ministre Elisabeth Borne et François Hollande). [Keystone/EPA - Mohammed Badra]

"Notre ordre du jour, c'est la République", a résumé Gérard Larcher, appelant sur Public Sénat à un "sursaut citoyen" face à l'explosion du nombre d'actes hostiles aux juifs depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire massive qui a suivi. La France compte la communauté juive la plus importante d'Europe, avec plus de 500'000 personnes.

La présence de l'extrême droite source de tensions

"Les postures n'ont pas leur place" dans cette manifestation, a mis en garde Elisabeth Borne dans un tweet dimanche matin, ciblant à la fois la gauche radicale de La France insoumise dont "l'absence parle d'elle-même", et l'extrême droite du Rassemblement national dont "la présence ne trompe personne".

"Nous sommes exactement là où nous devons être", a rétorqué Marine Le Pen quelques heures plus tard depuis les Invalides, fustigeant la "petite politique politicienne" de ses détracteurs qui soulignent depuis plusieurs jours le passé antisémite de son parti.

La présence de l'extrême droite était cependant source de quelques tensions dans le défilé. Un groupe de militants de l'organisation juive de gauche Golem a ainsi brièvement essayé de s'opposer à sa participation au début de la manifestation, avant d'être contenu par la police.

Les partis de gauche Europe Ecologie-Les Verts, PS et PCF ainsi que des associations de défense des droits humains et des organisations de jeunesse ont eux choisi de s'afficher derrière une banderole commune "contre l'antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme" dans une démarche de "cordon républicain" face à l'extrême-droite.

Emmanuel Macron et LFI absents

Dans ce climat tendu, un important dispositif de sécurité était déployé avec "plus de 3000 policiers et gendarmes" ainsi que "des unités d'élite mobilisées", selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Le président français Emmanuel Macron a lui décidé de ne pas défiler. Il s'est adressé à la population samedi soir par le biais d'une lettre publiée par le journal Le Parisien. Il y a déploré "l'insupportable résurgence d'un antisémitisme débridé". "Une France où nos concitoyens juifs ont peur n'est pas la France", a-t-il aussi écrit, en lançant un appel à l'unité du pays "derrière ses valeurs, son universalisme".

La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon manquait aussi à l'appel. Le parti de gauche radicale, accusé d'ambivalences sur l'antisémitisme, boycottait en effet la manifestation du fait de la présence du RN, même si des Insoumis ont participé à d'autres rassemblements en province. Le parti a en revanche déposé une gerbe en fin de matinée près de l'emplacement de l'ancien Vel d'Hiv.

Responsables musulmans divisés

Les responsables musulmans étaient eux divisés quant à la manifestation, plusieurs organisations ayant déploré que l'appel à manifester ne comporte "pas un mot sur l'islamophobie" et pointé "les amalgames" entre islam et antisémitisme.

furr/vic avec les agences

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Plus d'une centaine de manifestations dans toute la France

A 17h30, 110 mobilisations (hors Paris) avaient mobilisé 77'560 personnes, a précisé le ministère de l'Intérieur dimanche, relevant que les actions les plus importantes avaient été organisées à Marseille (7500 personnes), Strasbourg (5000), Grenoble (3700), Bordeaux (3500), Nice (3000), Lyon (3000), Nantes (2000) et La Rochelle (2000). "Aucun incident notable" n'est à déplorer, a précisé la Place Beauvau.