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L'Union européenne alerte sur une possible opération de nettoyage ethnique au Darfour

Des villageois creusent des tombes pour les victimes d'une attaque dans le village de Masteri le 27 juillet 2020 (image d'illustration). [Keystone/AP - Mustafa Younes]
L'Union européenne alerte sur une opération de nettoyage ethnique au Darfour / Le Journal horaire / 20 sec. / le 12 novembre 2023
L'Union européenne s'est dite "atterrée" dimanche face aux "témoignages crédibles" qui font état de plus de 1000 morts en un peu plus de deux jours au Darfour, dans l'ouest du Soudan, dans le cadre de ce qui semble être une campagne de "nettoyage ethnique".

"Les dernières atrocités semblent relever d'une campagne de nettoyage ethnique plus large menée par les FSR [Forces de soutien rapide, paramilitaires, ndlr] avec l'objectif d'éradiquer du Darfour-Ouest la tribu non arabe Masalit", a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dimanche. Elles viennent "s'ajouter à une première vague de violence d'ampleur" en juin, a-t-il précisé.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a, elle, récemment fait état "plus de 800 personnes" qui "auraient été tuées par des groupes armés à Ardamata". Selon le HCR, Ardamata abritait également un camp de déplacés, où près de 100 abris ont été rasés.

Eviter un nouveau génocide

L'UE travaille notamment avec la Cour pénale internationale pour établir et documenter les violations des droits humains afin de s'assurer que leurs auteurs en rendent compte, précise un communiqué. Les belligérants "ont un devoir de protection des citoyens", rappelle-t-elle.

"La communauté internationale ne peut pas fermer les yeux sur ce qui se passe au Darfour et laisser se produire un nouveau génocide dans la région", avertit Bruxelles, après celui du début des années 2000.

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Les violences au Soudan frôlent "le mal absolu", avait alerté vendredi Clémentine Nkweta-Salami, coordinatrice humanitaire de l'ONU dans le pays, s'inquiétant notamment d'attaques basées sur l'appartenance ethnique au Darfour. Interrogée sur les risques de répétition du génocide du début des années 2000 dans cette région, elle s'était dit "très inquiète". "Nous continuons d'espérer de ne pas nous retrouver sur la même voie".

Déjà plus de 9000 tués dans le conflit armé

Déclenchée le 15 avril, la guerre entre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo a fait plus de 9000 morts, selon une estimation de l'ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme très largement sous-estimée.

Elle a déplacé plus de 4,8 millions de personnes à l'intérieur du Soudan et 1,2 million vers les pays voisins, selon le HCR.

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ats/vic

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