Des Etats utilisent la désinformation pour s'immiscer dans le conflit israélo-palestinien
La guerre entre Israël et le Hamas se joue aussi sur les réseaux sociaux, qui se retrouvent inondés de fausses affirmations.
Jusqu'à présent, les auteurs de ces campagnes de désinformation n'étaient pas connus, mais des recherches de l'Institut pour le dialogue stratégique (ISD) démontrent désormais que la Russie, la Chine et l'Iran, principalement, exploitent la guerre pour faire avancer leurs propres lignes géopolitiques.
Ces Etats utilisent la désinformation dans le but de soutenir le Hamas, d'affaiblir Israël et, in fine, de dénigrer le principal allié d'Israël, les Etats-Unis.
Différentes stratégies
Chaque pays possède sa propre stratégie de désinformation ou de propagande. Les comptes affiliés à l'État iranien ont glorifié l'attaque du Hamas du 7 octobre, parlant d'un "coup stratégique contre Israël". Ces comptes accusent les Etats-Unis d'être responsables des souffrances palestiniennes, selon les chercheurs britanniques de l'ISD.
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Les comptes affiliés à l'Etat russe prétendent eux que l'Ukraine a fourni des armes au Hamas ou que l'attaque d'un hôpital à Gaza a été réalisée avec une bombe fournie par les Etats-Unis à Israël. Les agences de renseignement occidentales et des analystes indépendants ont cependant depuis déclaré qu'un missile tiré de Gaza était plus vraisemblablement à l'origine de l'explosion.
En Chine, le message dépend de la plateforme utilisée. Sur Facebook, les messages restent neutres, condamnant tous les actes portant atteinte aux civils. Sur X, ces mêmes comptes ont dénoncé les Etats-Unis pour leur "recherche d'opportunités économiques" dans l'escalade du conflit.
Faux comptes
Ces fausses informations circulent à l'aide de faux comptes et touchent un énorme nombre d'utilisateurs et utilisatrices des plateformes en ligne.
Dans les 24 heures qui ont suivi l'explosion à l'hôpital al-Ahli Arab, dans la bande de Gaza le 17 octobre, plus d'un compte sur trois qui publiait des informations sur le conflit sur le réseau social X était faux, selon Cyabra, une société de renseignement sur les médias sociaux située à Tel Aviv.
Selon la société, 40'000 robots ont partagé ces messages. "Ils sont vus par des millions, des centaines de millions de personnes dans le monde entier", affirme Rafi Mendelsohn, vice-président de Cyabra, cité dans le New York Times.
"Et cela a un impact sur la guerre qui est probablement aussi efficace que n'importe quelle autre tactique sur le terrain", poursuit-il.
Ces campagnes ne sont pas forcément coordonnées, mais les algorithmes et l'utilisation astucieuse de hashtags signifient que leur impact est exponentiel, avec le risque important d'un embrasement régional.
mcc/edel