Joe Biden: "Il faut s'assurer que la rivalité entre la Chine et les USA ne dégénère pas"
En se serrant la main, sur le perron d'une résidence cossue située dans la campagne californienne, les deux dirigeants ont repris le fil d'une conversation interrompue depuis plus d'un an.
Xi Jinping et Joe Biden ne s'étaient pas parlé directement depuis un long entretien en marge du sommet du G20 de Bali, depuis lequel la relation bilatérale n'a cessé de se tendre.
Le président américain, entouré de sa délégation et assis face au président chinois autour d'une longue table de bois, a appelé, dans un court propos introductif, à gérer la concurrence de manière "responsable."
"La planète est assez grande pour que nos deux pays prospèrent"
Xi Jinping a lui estimé, selon une traduction en anglais, que la Chine et les Etats-Unis ne pouvaient pas se "tourner le dos".
"La planète est assez grande pour que nos deux pays prospèrent", a-t-il assuré, alors que Washington et Pékin se livrent une concurrence sans merci, économique, technologique, stratégique et militaire.
Joe Biden a lui appelé à des "efforts communs" pour lutter contre le narcotrafic ou gérer l'essor de l'intelligence artificielle.
Avant la réunion, les deux pays ont lancé un groupe de travail commun sur le climat afin de renforcer leur coordination sur "l'un des plus grands défis de notre époque".
Relations pas toujours faciles
La relation entre la Chine et les Etats-Unis a franchement tourné à l'aigre avec le survol du territoire américain par un ballon chinois en début d'année. Washington a dénoncé une opération d'espionnage, ce que la Chine a démenti.
En mars, Xi Jinping avait dénoncé une stratégie américaine d'"encerclement", alors que les Etats-Unis musclent leurs alliances en Asie-Pacifique et empilent les sanctions économiques sur la Chine.
Le ton s'est toutefois suffisamment radouci à l'été pour permettre l'organisation du face-à-face californien.
Taïwan
Joe Biden, en campagne pour un second mandat, et Xi Jinping, confronté à une situation économique et sociale dégradée en Chine, ont au fond intérêt à ce que la rivalité reste sous contrôle au fil d'une année 2024 potentiellement tumultueuse, avec une élection présidentielle aux Etats-Unis et à Taïwan.
Le statut de l'île, dont Pékin revendique la souveraineté et à laquelle Washington fournit une conséquente assistance militaire, reste un sujet de friction central.
Joe Biden "dira clairement (...) que nous ne soutenons pas l'indépendance de Taïwan" et "que nous ne voulons pas que le statu quo change de manière unilatérale, et certainement pas par la force", avait indiqué avant la réunion un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, réaffirmant la position volontairement ambiguë des Etats-Unis.
Washington demande aussi à la Chine, alliée de l'Iran et de la Russie, de ne pas envenimer les grandes crises internationales: le conflit entre Israël et le Hamas ainsi que la guerre en Ukraine.
furr avec afp