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Pedro Sánchez reconduit à la tête d'une Espagne profondément divisée

Le Parlement espagnol reconduit le Premier ministre Pedro Sánchez
Le Parlement espagnol reconduit le Premier ministre Pedro Sánchez / Forum / 2 min. / le 16 novembre 2023
Le Premier ministre Pedro Sánchez pourra finalement repartir pour un mandat de quatre ans à la tête de l'Espagne, a annoncé la présidente de la Chambre des députés jeudi.

Au terme de deux jours de débats tendus, Pedro Sánchez a été reconduit jeudi par le Parlement à la tête de l'Espagne.

Le pays reste malgré tout profondément divisé face à la décision du Premier ministre de concéder une loi d'amnistie aux indépendantistes catalans, en échange de leur soutien.

>> Lire aussi : Forte mobilisation en Espagne contre la loi d'amnistie des autonomistes catalans

Au pouvoir depuis 2018, le socialiste a obtenu les voix de 179 députés, un nombre supérieur à la majorité absolue fixée à 176.

Ce vote de confiance met fin à près de quatre mois de blocage depuis les élections législatives du 23 juillet et va permettre au Premier ministre de former un nouveau gouvernement avec ses alliés de la coalition d'extrême gauche Sumar.

Reconduit de peu

Arrivé deuxième du scrutin de juillet, derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, Pedro Sánchez a dû négocier tous azimuts ces dernières semaines le soutien à sa reconduction de plusieurs formations régionalistes.

Il a en particulier dû convaincre le parti de l'indépendantiste catalan Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, qui a fui en Belgique il y a six ans pour échapper aux poursuites judiciaires lancées à son encontre.

Après d'intenses tractations, ce dernier a accepté de soutenir Pedro Sánchez, en échange des voix des sept députés de sa formation, l'adoption prochaine d'une loi d'amnistie pour des centaines d'indépendantistes poursuivis par la justice. Une mesure qui lui permettra de revenir en Espagne.

Garantir "l'unité de l'Espagne"

Exposant aux députés les priorités de son nouveau mandat, clairement marqué à gauche avec de nombreuses promesses sociales, Pedro Sánchez a défendu mercredi la nécessité et la constitutionnalité de cette amnistie, à laquelle il était pourtant opposé par le passé.

Cette mesure va permettre de "refermer les blessures" ouvertes par la crise de 2017, a déclaré le Premier ministre, en assurant vouloir garantir "l'unité de l'Espagne par la voie du dialogue et du pardon".

Le Parti populaire (PP) d'Alberto Núñez Feijóo accuse le socialiste de l'avoir concédée dans le seul but de se maintenir au pouvoir et agite le risque que l'Espagne ne se retrouve dans le viseur de l'UE, à l'instar de la Hongrie ou de la Pologne, en raison de l'atteinte à l'Etat de droit que constitue, selon lui, cette mesure.

Cette amnistie est rejetée, selon plusieurs sondages, par une majorité des Espagnols. Elle a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes dimanche, à l'appel du PP. Une nouvelle mobilisation est prévue samedi à Madrid.

Nouvelles échauffourées

Les rassemblements quotidiens, devant le siège du Parti socialiste à Madrid, de l'extrême droite ont régulièrement dégénéré depuis la semaine dernière. Mercredi soir, 15 personnes ont encore été interpellées pour troubles à l'ordre public après de nouvelles échauffourées avec la police, selon la préfecture.

En raison de ces tensions, plus de 1600 policiers ont été de nouveau déployés jeudi autour du Parlement, totalement bouclé depuis mercredi par les forces de l'ordre. Le Premier ministre a appelé l'opposition à ne pas "profiter de cette situation pour mettre le feu à la rue".

ats/doe

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