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En Islande, retour incertain pour les habitants de Grindavik, menacée d'éruption volcanique

L’Islande menacée par une éruption volcanique. Des milliers d’habitants évacués
L’Islande menacée par une éruption volcanique. Des milliers d’habitants évacués / 19h30 / 2 min. / le 17 novembre 2023
Après leur évacuation, les quelque 4000 habitants de Grindavik, ville du sud-ouest de l'Islande menacée par une éruption volcanique, se demandent s'ils pourront un jour revenir chez eux.

Le 11 novembre, aux aurores, le pittoresque village, situé à 40 km de Reykjavik, la capitale, a été évacué par précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre - signe précurseur d'une éruption volcanique.

Des milliers de petits séismes ont depuis continué à secouer la zone. Chaussée éventrée par d'énormes crevasses, immeubles fissurés... L'endroit aux allures de carte postale est désormais sens dessus dessous.

Les dégâts sont réparables en quelques mois mais la reprise de l'activité volcanique soulève la question de l'avenir de cette zone: est-elle vraiment habitable?

Reprise de l'activité volcanique

"Même si la pression du magma s'arrête, il y a un problème, est-il judicieux de vivre dans une ville comme celle-ci?", s'interroge Freysteinn Sigmundsson, géophysicien à l'université d'Islande.

La péninsule de Reykjanes avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles, jusqu'en mars 2021. Depuis, il y en a eu deux autres, en août 2022 et juillet 2023. Signe, pour les volcanologues, d'une reprise de l'activité volcanique dans la région.

Face à cette situation précaire, les habitants se demandent si cela vaut le coup de reconstruire leur maison.

"Il est possible que l'activité actuelle se déplace vers une autre région. A ce moment là, il serait acceptable de retourner à Grindavik", avance le chercheur. Pour d'autres, il faut faire avec, car l'Islande est un territoire volcanique avec les risques que cela implique.

Plus de trente systèmes volcaniques en Islande

Au total, trente-deux systèmes volcaniques sont considérés comme actifs dans ce pays de feu et de glace, région la plus volcanique d'Europe.  Mais l'évacuation d'une ville est un événement rare, relèvent les spécialistes.

La dernière remonte à 1973, lors de l'éruption sur l'île de Heimaey, au large de la côte sud de l'Islande.

A Grindavik, les infrastructures ont été sévèrement endommagées. De la vapeur s'échappe de conduites d'eau chaude éclatées et le réseau électrique ne fonctionne qu'une fois sur deux.

Les résidents ont été relogés dans des hôtels, chez leurs amis ou leur famille et même dans des hébergements d'urgence, en attendant un retour à la normale.

Depuis l'évacuation de la ville, les autorités ont organisé quelques retours express pour leur permettre de récupérer des objets qui leur tiennent à coeur comme des albums photos, des meubles ou des vêtements, mais ces opérations se déroulent dans la plus grande prudence. Mardi, le village a dû soudainement être vidé après que les niveaux de dioxyde de soufre indiquaient que le magma se rapprochait de la surface.

afp/ther

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