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Neuf arrestations après la mort d'un enfant dans la guerre de la drogue à Nîmes

Le procureur Nicolas Bessone a annoncé l'interpellation de neuf hommes pour la mort du petit Fayed. [AFP - Pascal Pochard-Casabianca]
La mort du petit Fayed, 10 ans, avait suscité une "grande émotion" / Le Journal horaire / 28 sec. / le 18 novembre 2023
La mort du petit Fayed, 10 ans, victime collatérale de la guerre de la drogue en août à Nîmes, avait suscité une "grande émotion". L'enquête est en passe d'être élucidée avec neuf hommes mis en examen.

Le coup de filet avait eu lieu lundi, à Nîmes et Marseille. Les neuf hommes interpellés ont tous été mis en examen, notamment pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs, a précisé samedi matin le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, lors d'une conférence de presse.

Leurs profils confirment la tendance vue à Marseille d'auteurs de plus en plus jeunes, avec un mineur de 17 ans, placé sous contrôle judiciaire, et huit jeunes majeurs de 18 à 30 ans, avec une moyenne d'âge de 21 ans, tous placés en détention provisoire.

Un seul des neuf mis en examen reconnaît sa participation aux faits. Si les charges sont "variables", l'enquête s'appuie sur "des éléments incontestables" de téléphonie, balistique ou ADN et de témoignages, a insisté le magistrat.

Piste marseillaise

L'enquête semble se diriger vers la piste marseillaise puisqu'il apparaît que le point de deal de la cité Pissevin "se retrouve faire l'objet d'assauts de la cité (nîmoise) du Mas de Mingue. Et on sent derrière que la cité du Mas de Mingue aurait des connexions et du soutien de la DZ Mafia", un des principaux clans marseillais, a détaillé Nicolas Bessone.

Dans la cité phocéenne les clans se livrent une guerre sans relâche, avec déjà 47 morts depuis janvier, dont au moins trois victimes collatérales, selon un décompte de l'AFP. Un "bain de sang", reconnaissent les autorités, que rien ne semble arrêter, ni les pilonnages réguliers des points de deal ni les renforts policiers.

Victimes collatérales

La mort de Fayed avait "légitimement suscité une grande émotion", a rappelé le procureur samedi, en insistant sur le fait que l'enfant et sa famille "n'avaient rien à voir avec le trafic de stupéfiants et étaient à l'évidence des victimes collatérales, peut-être une erreur de cible due à la marque de la voiture à l'intérieur de laquelle ils se trouvaient".

Le garçonnet avait été tué le 21 août, en fin de soirée, dans le quartier de Pissevin à Nîmes, un de ces quartiers de la ville gangrénés par les trafics de stupéfiants, après que la voiture de son oncle avait été prise entre les tirs des gangs en guerre pour le contrôle des points de deal.

Deux jours après la mort de Fayed, un jeune homme de 18 ans avait été tué sur un point de deal à Nîmes. Les deux enquêtes ont été liées, a aussi précisé le parquet, laissant entendre que cette deuxième victime était peut-être la cible initiale le soir de la mort de Fayed.

ats/mac

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