Une page se tourne aux Pays-Bas, car Mark Rutte, le Premier ministre en poste depuis 13 ans - un record - a annoncé son retrait de la vie politique en juillet, enclenchant ainsi la tenue d'élections anticipées.
Ce mercredi, c'est donc un nouveau chapitre qui s'écrit. Mais la course pour y figurer promet d'être serrée.
Qui sont les favoris?
Un des favoris est le "Nouveau Contrat Social (NSC)", fondé en août par le populaire député Pieter Omtzigt. Ses promesses: rétablir la confiance dans la politique après une série de scandales et une réduction de l'immigration.
Mais il a régulièrement déclaré qu'il ne souhaitait pas devenir Premier ministre et n'a pas donné d'autre candidat à ce poste, soulevant des interrogations chez les électeurs sur la portée réelle d'un vote en sa faveur.
L'actuel parti au pouvoir, le VVD de centre droit, et une alliance de partis de gauche, sont les deux autres favoris.
Un parti fondé en 2019, le "Mouvement agriculteur-citoyen" (BBB), qui promet notamment de défendre les éleveurs confrontés à une loi azote qui menace leurs exploitations, devrait aussi voir son nombre de sièges grimper.
Le parti "anti-élites" avait remporté une victoire éclatantes aux élections régionales de mars. Il était alors devenu la plus grande force au Sénat. Désormais, la popularité du BBB semble cependant s'être essoufflée face à l'émergence de nouveaux partis.
L'immigration, argument de campagne
Le départ de l'actuel Premier ministre a été notamment précipité par l'échec des négociations sur un projet visant à durcir les restrictions du regroupement familial pour les demandeurs d'asile.
En 2022, après un scandale majeur au centre d'accueil de Ter Apel (est), devant lequel des centaines de personnes avaient été forcées de dormir dehors et où un bébé avait trouvé la mort, Mark Rutte avait promis d'agir.
Surnommé "Téflon" pour sa capacité à surmonter les crises politiques, le Premier ministre a malgré tout dû déclarer forfait. En juillet 2023, ce dernier a annoncé la chute de son quatrième gouvernement de coalition après des divergences "insurmontables" sur l'immigration.
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Coalitions nécessaires
Pas moins de 26 partis sont en lice, chacun présentant une liste de candidats qui se disputent 150 sièges au Parlement via un système de vote proportionnel.
Le nombre total de voix est divisé par 150 sièges et tout parti atteignant un certain seuil (juste en-dessous de 63'000 aux dernières élections) obtient un siège au Parlement.
Aucun parti n'est assez fort dans ce cadre pour remporter une majorité absolue de 76 sièges, c'est pourquoi des coalitions multipartites sont formées à l'issue de négociations. Le chef du parti ayant remporté le plus de sièges est le premier à tenter de former une coalition.
Mark Rutte restera au pouvoir jusqu'à ce qu'un accord soit conclu. Il avait fallu 271 jours pour former son dernier gouvernement, un record.
Après l'annonce de son retrait, une vague de démissions de dirigeants de nombreux partis importants a suivi, promettant un renouveau du paysage politique néerlandais.
afp/doe