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L'extrême droite au défi de réunir une coalition après sa victoire aux Pays-Bas

Geert Wilders, grand gagnant des élections législatives néerlandaises, a triomphé grâce à un discours populiste et islamophobe. Portrait
Geert Wilders, grand gagnant des élections législatives néerlandaises, s’est fait élire grâce à un discours populiste et islamophobe. Portrait / 19h30 / 2 min. / le 23 novembre 2023
Après la victoire de l'extrême droite aux législatives néerlandaises dont l'ampleur a surpris par-delà les frontières, une tâche ardue attend à partir de jeudi son dirigeant islamophobe Geert Wilders: convaincre ses rivaux de former une coalition.

Son Parti de la Liberté (PVV) a remporté 37 des 150 sièges au Parlement, plus du double que lors du scrutin de 2021, selon des résultats presque complets. Mais la victoire, inattendue, de l'homme politique à la célèbre chevelure peroxydée ne lui assure pas un poste de Premier ministre.

L'alliance gauche-écologistes de Frans Timmermans est, selon ces résultats, deuxième avec 25 sièges (+8), tandis que le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, centre droit) du Premier ministre sortant Mark Rutte a remporté 24 sièges (-10).

Surfant sur une crise de confiance envers la politique, le nouveau parti NSC (Nouveau Contrat Social) de Pieter Omtzigt, qui adopte également une ligne dure sur l'immigration, aurait remporté 20 sièges.

>> Relire : L'extrême droite de Geert Wilders remporte les législatives aux Pays-Bas

Une coalition difficile à trouver

Avant les élections, les dirigeants des trois autres grands partis avaient assuré qu'ils ne ne participeraient pas à un gouvernement dirigé par le PVV. Ce dernier "ne peut plus être ignoré", a toutefois martelé Geert Wilders.

Finalement, le populaire Pieter Omtzigt s'est dit ouvert aux négociations, tout en concédant que le processus ne serait "pas facile". Frans Timmermans a, lui, rejeté d'emblée une coalition avec Geert Wilders. "Le moment est venu pour nous de défendre la démocratie", a-t-il déclaré.

La candidate du VVD Dilan Yesilgöz, laconique à la sortie des urnes après un résultat décevant, a lâché qu'il faudra voir si Geert Wilders parviendra à forger une coalition.

Les partis doivent se réunir jeudi pour discuter de la suite des événements.

>> Revoir le reportage du 12h45 :

Aux Pays-Bas, Geert Wilders et son parti d'extrême droite remporte les élections législatives
Aux Pays-Bas, Geert Wilders et son parti d'extrême droite remporte les élections législatives / 12h45 / 1 min. / le 23 novembre 2023

Un "Trump néerlandais"

Geert Wilders est parfois qualifié de "Trump néerlandais", mais il est entré en politique bien avant l'ex-président américain. N'hésitant pas à traiter les Marocains de "racailles" ou à proposer des concours de caricatures du prophète Mahomet, il a bâti sa carrière en livrant bataille contre ce qu'il nomme une "invasion islamique" de l'Occident.

Ni ses démêlés avec la justice - qui l'a reconnu coupable d'insultes envers des Marocains - ni les menaces de mort à son encontre - qui le font vivre sous protection policière depuis 2004 - ne l'ont découragé.

>> Son portrait dans l'émission Tout un monde :

Le chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders, lors d'un débat à Rotterdam, le 13 mars 2017. [retuers - Yves Herman]retuers - Yves Herman
Législatives aux Pays-Bas: portrait de Geert Wilders / Tout un monde / 3 min. / le 23 novembre 2023

Plus récemment, il a tenté de calmer sa rhétorique populiste et de se concentrer sur d'autres préoccupations des électeurs que l'immigration, comme la crise du coût de la vie. Il s'était aussi dit prêt à mettre de côté ses opinions sur l'islam pour gouverner.

Mais le manifeste du PVV a conservé son ton xénophobe. Il propose le rétablissement du contrôle aux frontières néerlandaises, la détention et l'expulsion des immigrants illégaux, le renvoi des demandeurs d'asile syriens et la réintroduction des permis de travail pour les travailleurs intra-UE.

Son manifeste dit également que "les Pays-Bas ne sont pas un pays islamique. Pas d'écoles, de Corans et de mosquées". En matière de politique étrangère, il défend une approche: "les Pays-Bas d'abord".

>> Et les explications d'Isabelle Ory :

L'extrême droite remporte les élections aux Pays-Bas, la réaction à Bruxelles avec Isabelle Ory
L'extrême droite remporte les élections aux Pays-Bas, la réaction à Bruxelles avec Isabelle Ory / 12h45 / 1 min. / le 23 novembre 2023

agences/lan

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Une victoire inattendue qui fait peur

La victoire de Geert  Wilders, 60 ans, marque un brusque virage à droite dans le pays qui devrait être accueilli avec appréhension à Bruxelles: le PVV a promis notamment un référendum sur le maintien ou non des Pays-Bas dans l'Union européenne.

Les médias néerlandais ont réagi avec stupéfaction à la victoire de Geert Wilders, qualifiée de "monstrueuse" par la radiodiffusion publique NOS. "Personne ne s'y attendait, pas même le vainqueur lui-même", affirme le quotidien Trouw. Pour le quotidien NRC, il s'agit d'une "révolte populiste de droite" qui ébranlera la politique néerlandaise "jusqu'à ses fondations".

Des félicitations

Le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a salué sur X "les vents du changement". Et la cheffe de file du Rassemblement national français Marine Le Pen a félicité Geert  Wilders pour sa victoire "qui confirme l'attachement croissant à la défense des identités nationales".