Après deux échecs en mai et en août, une fusée a décollé mardi de Corée du Nord et a placé en orbite le satellite d'observation militaire "Malligyong-1", selon les médias d'Etat.
Après le lancement, Séoul a partiellement suspendu mercredi un accord militaire conclu le 19 septembre 2018 avec la Corée du Nord pour prévenir les incidents armés le long de la frontière intercoréenne (en créant notamment des "zones tampons" maritimes) et a immédiatement déployé des "moyens de surveillance et de reconnaissance" à cette frontière.
Risque d'accrochages
Le ministère nord-coréen de la défense a qualifié les mesures prises par Séoul d'"imprudentes". Il a à son tour annoncé qu'il suspendait l'accord de 2018, dans son intégralité. La Corée du Nord "ne sera plus jamais liée" par cet accord "réduit depuis longtemps à un vulgaire bout de papier".
Pyongyang va désormais "déployer des forces armées plus puissantes et du matériel militaire de type nouveau dans la région située le long de la ligne de démarcation militaire", a-t-il averti.
"En conséquence, le risque d'affrontements armés accidentels le long de la ligne de démarcation militaire augmentera, de même que le risque que ces affrontements armés accidentels dégénèrent en guerre", estime Yang Moo-jin, président de l'université des études nord-coréennes.
Données cruciales
Le ministère de la défense de Corée du Nord a répété jeudi que le lancement du satellite par Pyongyang s'inscrivait dans le cadre du "droit à l'autodéfense" du pays et a fustigé la réaction "extrêmement hystérique" de Séoul. Le satellite commencera officiellement son travail de reconnaissance le 1er décembre, d'après KCNA, l'agence d'Etat nord-coréenne.
Selon des experts, la mise en orbite réussie d'un satellite-espion améliorerait les capacités de collecte de renseignements de la Corée du Nord, en particulier au-dessus de la Corée du Sud et de Guam, et fournirait des données cruciales en cas de guerre.
En 2021, Kim Jong-un avait fait du développement d'un satellite-espion l'une des priorités du régime.
La Corée du Sud prévoit pour sa part de lancer son premier satellite espion, via une fusée SpaceX, le 30 novembre depuis les Etats-Unis.
afp/cab