Quatorze otages doivent être libérés en échange de 42 prisonniers palestiniens

>> Le suivi de la journée de samedi : Le Hamas reporte la libération d'otages jusqu'à ce "qu'Israël respecte l'accord"

L'armée israélienne a annoncé avoir abattu tôt un missile sol-air tiré depuis le Liban et visant un drone israélien.

Ce missile n'a pas pénétré en territoire israélien, a précisé l'armée, qui a indiqué avoir frappé en réponse des infrastructures appartenant au mouvement libanais Hezbollah, allié du Hamas palestinien.

"Je suis très heureuse de commencer une nouvelle vie", a déclaré Marah Bakeer, détenue palestinienne, alors qu'elle venait juste de recouvrer la liberté ce vendredi.

Elle s'est exprimée à son domicile de Jérusalem, après avoir été libérée d'une prison israélienne dans le cadre d'un accord conclu entre Israël et le Hamas sur la question des otages.

Au total, 24 otages (13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin) ont été libérés, et en contrepartie, 39 Palestiniens ont recouvré la liberté, au premier jour de la trêve dans le conflit entre le Hamas et Israël.

En 2015, Marah Bakeer a été accusée par Israël d'avoir tenté de poignarder un policier, qui lui a tiré dessus à trois reprises; elle a été reconnue coupable et condamnée à huit ans et demi de prison.

>> Voir le témoignage de Marah Bakeer :

"Je suis heureux d'avoir retrouvé ma famille", témoigne Yoni Asher, un Israélien dont l'épouse et les deux filles ont été libérées par le Hamas après avoir été retenues en otage pendant 49 jours.

Mais "je ne me réjouirai pas tant que le dernier otage ne sera pas rentré chez lui", ajoute-t-il.

L'épouse d'Asher, Doron, et leurs deux jeunes filles Raz, 5 ans, et Aviv, 2 ans, ont été capturées le 7 octobre alors qu'elles se trouvaient dans la pièce sécurisée de la maison de la mère de Doron, au kibboutz Nir Oz, près de Gaza. La mère de Doron, Efrat Katz, a été tuée lors de l'assaut.

>> Voir le témoignage de Yoni Asher :

>> Ecouter aussi son témoignage dans le 12h30 :

Keystone - Maya Alleruzzo

A Tel-Aviv, des visages souriants d'otages libérés étaient projetés vendredi soir sur la façade du musée d'Art, avec les mots: "Je suis de retour à la maison."

Près de l'hôpital pour enfants Schneider de Petah Tikva, dans la banlieue de Tel-Aviv, des personnes ont applaudi et brandi des drapeaux israéliens à l'approche des deux hélicoptères transportant des otages libérés.

En Cisjordanie occupée, des scènes de liesse, au milieu des feux d'artifice, des drapeaux palestiniens et des différents mouvements dont l'étendard vert du Hamas, ont également accompagné le retour des prisonniers palestiniens libérés par Israël, comme à Beitunia ou plus au nord, dans le camp de réfugiés de Naplouse.

A Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967, toute célébration a en revanche été interdite.

La porte-parole de l'hôpital Schneider a indiqué samedi que les quatre enfants et quatre femmes ex-otages qui y ont été admis se trouvaient avec leurs familles, "entourés par des équipes médicales et psycho-sociales", et que leur état est "bon".

Les cinq autres otages libérés, des femmes âgées, se trouvent à l'hôpital Wolfson à Holon, près de Tel-Aviv, "dans un état stable" et reçoivent des soins adaptés, entourées elles aussi par leurs familles, selon le porte-parole de l'établissement.

Avant les 24 otages libérés vendredi, le Hamas avait déjà relâché quatre personnes, et l'armée israélienne en avait récupéré une autre. Deux autres captifs incluant une soldate ont été retrouvés morts dans Gaza par les troupes israéliennes.

Les autorités israéliennes ont annoncé que 14 otages et 42 prisonniers palestiniens devaient être libérés samedi, au deuxième jour de la trêve entre le mouvement islamiste et Israël.

Cette trêve de quatre jours renouvelable, obtenue mercredi par le Qatar avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte, prévoit au total la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza et de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Les 24 otages libérés vendredi (13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin) sont arrivés en Israël via l'Egypte. Israël a de son côté libéré 39 Palestiniens détenus dans ses prisons.

"Il reste approximativement 215 otages dans Gaza", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne. "Nous ne savons pas, dans de nombreux cas, s'ils sont morts ou vivants", a-t-il ajouté. Parmi les otages restants se trouvent 20 ressortissants thaïlandais, a indiqué samedi le ministère thaïlandais des Affaires étrangères.

>> Le point de situation dans le 12h30 :

Keystone/EPA - Alaa Badarneh

Israël a reçu la liste des otages détenus à Gaza qui seront libérés samedi par le Hamas, ont annoncé des responsables israéliens, alors qu'un premier groupe de 24 otages a été libéré vendredi dans le cadre de la trêve de quatre jours conclue entre Israël et le groupe islamiste palestinien.

Des responsables de la sécurité israélienne examinent la liste, était-il précisé dans un communiqué diffusé par le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé vendredi ne disposer d'aucune information sur le sort du directeur de l'hôpital al-Shifa de Gaza, arrêté cette semaine par Israël. Elle a demandé que ses droits soient "pleinement respectés".

Dans un communiqué, l'OMS indique que le directeur du plus grand hôpital de la bande de Gaza a été arrêté le 22 novembre, ainsi que cinq autres personnels de santé, alors qu'ils participaient à une mission onusienne pour évacuer des patients.

"Trois membres du personnel médical de la Société du Croissant-Rouge palestinien et trois membres du ministère de la Santé ont été arrêtés", précise l'OMS.

Depuis, "deux des six agents de travailleurs de santé détenus auraient été libérés", indique l'OMS, mais "nous ne disposons pas d'information sur le bien-être des quatre autres membres du personnel de santé, dont le directeur de l'hôpital al-Shifa".

La cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a salué la libération d'un premier groupe d'otages par le Hamas, dont quatre Germano-Israéliens, se déclarant "infiniment soulagée".

Le gouvernement allemand "est extrêmement reconnaissant auprès de tous ceux qui ont contribué à cette libération", en particulier le Qatar, l'Egypte et la Croix-Rouge, a-t-elle indiqué dans un communiqué, estimant "désormais essentiel que tous respectent les accords conclus et que d'autres otages soient libérés dans les prochains jours".

Le président des Etats-Unis Joe Biden a souligné le rôle joué par la diplomatie américaine dans l'accord entre Israël et le Hamas palestinien ayant permis la libération de 24 otages retenus dans la bande de Gaza et de 39 femmes et enfants détenus dans les prisons israéliennes.

"A partir de ce matin, dans le cadre d'un accord obtenu par une intense activité diplomatique des Etats-Unis, notamment par le biais de nombreux appels téléphoniques que j'ai effectués du Bureau ovale avec des dirigeants de la région, les combats à Gaza vont cesser pendant quatre jours", a dit Joe Biden lors d'une allocution devant la presse.

Le président américain a jugé que les chances de prolonger cette trêve étaient "réelles". "Mon attente et mon espoir sont que, à mesure que nous progressons, le reste du monde arabe et de la région va aussi exercer une pression sur toutes les parties pour calmer tout cela, pour mettre fin à cela aussi rapidement que possible", a dit Joe Biden.

"Aujourd'hui, soyons reconnaissants pour toutes les familles qui sont réunies et celles qui le seront bientôt", a encore déclaré le démocrate. "Tous ces otages ont traversé une épreuve terrible et c'est pour eux le début d'un long parcours de guérison."

>> Les précisions d'Hugo Smague dans le 19h30 sur la situation au Proche-Orient :

Deux ressortissants suisses ont perdu la vie lors des attaques terroristes menées le 7 octobre par le Hamas. Selon le Département fédéral des affaires étrangères, il s'agit de deux binationaux israélo-suisses.

Le DFAE a reçu la confirmation officielle du deuxième décès jeudi, a-t-il indiqué, confirmant une information de la NZZ. Le DFAE ne donne aucune autre information pour des raisons de protection des données et de la personnalité.

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis avait confirmé la mort de la première victime suisse cinq jours après l'attaque. Il s'agissait d'un Israélo-Suisse de près de 70 ans. "C'est une rencontre malheureuse avec les terroristes", avait ajouté le Tessinois. L'homme se trouvait dans l'un des kibboutz pris pour cible par les islamistes radicaux. Il vivait en Israël depuis 2004.

La trêve entrée en vigueur vendredi à Gaza a permis à l'ONU d'augmenter la livraison d'aide humanitaire dans l'enclave où 137 camions ont déjà été déchargés, s'est félicitée l'agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (OCHA).

Cette livraison constitue le "plus gros convoi humanitaire" depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre, ajoute l'OCHA dans un communiqué.

Elle précise que 129'000 litres de carburant ont aussi pu passer la frontière vers Gaza, et que 21 patients en situation critique ont été évacués du nord de l'enclave.

>> Les précisions sur la trêve dans le 19h30 :

La France a salué la libération d'un premier groupe de 24 otages libérés par le Hamas et l'entrée en vigueur d'une trêve à Gaza dans le cadre d'un accord entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Paris reste "mobilisé pour la libération d'otages français dans le cadre de l'accord en cours de mise en oeuvre", celle de "tous nos compatriotes (étant) une priorité absolue pour la France, et nous travaillons sans relâche pour l'obtenir", a insisté le ministère français des Affaires étrangères, qui a par ailleurs salué "les efforts de médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis, ainsi que du CICR, qui ont permis l'obtention de cet accord".

>> Lire aussi : Israël-Hamas: le Qatar, un minuscule émirat au coeur des négociations

Le Premier ministre israélien a affirmé que lui et son gouvernement étaient "déterminés à ramener tous les otages" entre les mains du Hamas.

"C'est l'un des objectifs de la guerre et nous sommes déterminés à accomplir tous les objectifs de la guerre", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

Fabrizio Carboni, directeur régional pour le Proche et le Moyen-Orient au CICR, est revenu dans Forum sur la libération des otages du Hamas et des prisonniers palestiniens en Israël.

Sur la question de l'état de santé des otages et de leur identification, il explique que "ces personnes viennent de passer six semaines extrêmement difficiles", mais qu'il n'en dira pas plus car, selon lui, "on doit les préserver un petit peu de l'attention publique". "Je crois qu'elles doivent récupérer, se reconstituer. Donc un peu de privacité serait bienvenue pour ces gens", achève-t-il.

Une dimension humaine très très importante

Concernant le travail du CICR, le directeur régional explique que "ce genre d'opérations est une opération extrêmement scriptée, coordonnée entre différentes parties prenantes du conflit".

Pour les équipes du CICR, "le but est de s'assurer que toutes les parties impliquées soient bien alignées sur les conditions de cette libération, que tout le monde ait bien compris comment la journée allait se dérouler".

Mais surtout, les équipes du CICR "vont sur le terrain, le terrain de guerre, pour recueillir et accueillir les personnes qui sont libérées. Elles sont les premières personnes qui s'engagent avec les otages. Il y a une dimension humaine qui est très très importante au-delà des enjeux logistiques et de sécurité".

>> Voir l'interview de Fabrizio Carboni dans Forum :

Israël a décidé de convoquer les ambassadeurs de Belgique et d'Espagne pour une "réprimande sévère". Selon le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, les deux dirigeants "soutiennent le terrorisme".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a lui "fermement condamné" leurs propos, les accusant de ne pas avoir "imputé au Hamas l'entière responsabilité des crimes contre l'humanité qu'il a commis en massacrant nos citoyens et en utilisant les Palestiniens comme boucliers humains".

Les prises de position en question

En visite au terminal égyptien de Rafah vendredi, le Premier ministre belge Alexander De Croo a estimé que la riposte israélienne sur la bande de Gaza après l'attaque meurtrière du Hamas en Israël le 7 octobre devait "respecter le droit humanitaire internationale". "Les morts de civils doivent cesser", a-t-il martelé.

A ses côtés, son homologue espagnol Pedro Sanchez, avec qui il a rencontré vendredi au Caire le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a appelé "Israël à être le premier à avoir une approche globale incluant la Cisjordanie et Jérusalem-Est", appelant à "la reconnaissance par la communauté internationale et Israël de l'Etat de Palestine".

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir entamé une "vaste opération" pour réunir avec leurs familles les otages retenus dans la bande de Gaza et les Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

Le CICR apportera également du matériel médical supplémentaire aux hôpitaux de Gaza, renforçant ainsi les secours humanitaires déjà fournis.

Chacun son rôle

L'organisation n'a pas participé aux négociations sur la libération des otages et des détenus palestiniens.

Dans son communiqué, elle explique que son rôle est de procéder au transfert d'otages détenus à Gaza qui sont remis aux autorités israéliennes avant de rejoindre leurs proches, ainsi que de détenus palestiniens qui seront remis aux autorités de Cisjordanie.

Fin octobre, le CICR avait déjà facilité la libération de quatre otages qui étaient retenus à Gaza depuis l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien.

Trente-neuf femmes et enfants détenus dans les prisons israéliennes ont été libérés dans le cadre de l'accord entre Israël et le Hamas palestinien, a annoncé vendredi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays médiateurs de cet accord, dans un message sur X.

Des journalistes de l'AFP ont vu des bus sortir de la prison israélienne d'Ofer, en Cisjordanie occupée, où les prisonniers avaient été transférés en vue de leur libération. Vingt-huit d'entre eux ont été déposés en Cisjordanie, alors que onze autres étaient conduits vers Jérusalem-Est occupée, a précisé l'ONG.

>> Voir aussi le sujet de Forum :

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a finalement annoncé vendredi la libération de 24 otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza.

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Le Qatar confirme ce chiffre, expliquant que les otages libérés par le Hamas sont 13 Israéliens, 10 Thaïlandais et un Philippin.

Il est pour l'instant difficile d'établir avec précision le nombre d'otages relâchés en raison de sources sensiblement divergentes, notamment sur le nombre de Thaïlandais relâchés - 10 Thaïlandais selon le Qatar, ou 12 selon le Premier ministre thaïlandais.

>> Voir aussi le sujet de Forum :

Un porte-parole de la Croix-Rouge a déclaré sur France info que treize otages israéliens avaient été remis à l'organisme humanitaire. Des sources officielles égyptiennes, citées par des médias israéliens, ont également annoncé cette information.

Les otages ont aussi été remis à l'Etat hébreu via le terminal de Rafah.

Selon une source diplomatique israélienne, 12 des 13 otages libérés dans le cadre de l'accord entre Israël et le Hamas font partie du même kibboutz. Il s'agit de celui de Nir Oz, particulièrement touché par les attaques du 7 octobre. Les otages libérés seraient des femmes, des enfants et des personnes fragiles.

Douze otages thaïlandais, qui ne faisaient pas partie de l'accord d'échange d'otages et de prisonniers entre le Hamas et Tel Aviv, ont été libérés par le Hamas, a annoncé le Premier ministre thaïlandais.

Au total, 25 Thaïlandais figuraient parmi les quelque 240 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a jugé que le processus de paix israélo-palestinien était "une idée à bout de souffle", exhortant la communauté internationale à reconnaître en lieu et place un "Etat de Palestine".

Le chef de l'Etat égyptien, qui recevait au Caire les Premiers ministres espagnol et belge, a estimé que raviver le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens "n'est peut-être pas ce qui est nécessaire" dans l'immédiat.

"Les résultats de ce cheminement chancelant depuis 30 ans nous disent que nous devons" adopter une approche différente, a-t-il déclaré..

Cela passerait par "la reconnaissance de l'Etat de Palestine par la communauté internationale et son intégration aux Nations unies... Cela serait un gage de sérieux", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne s'est retirée de l'hôpital al-Shifa de Gaza, au premier jour d'une trêve entre Israël et le Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien, a rapporté le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Contactée par l'AFP, l'armée n'a pas commenté dans l'immédiat.

Des premiers otages israéliens retenus par le Hamas ont été d'abord remis à la Croix-Rouge. Ils ont ensuite été transférés vers l'Egypte par l'ONG, selon la télévision israélienne. Ils devraient être au nombre de 13.

En effet, conformément à l'accord conclu entre Israël et le Hamas, une première libération de 13 otages, des femmes et des enfants, devait intervenir ce vendredi à 16h00 (15h en Suisse) après l'entrée en vigueur d'une trêve de quatre jours en début de matinée.

Deux sources proches du Hamas ont confirmé que des otages ont bel et bien été remis au CICR pour les transférer vers l'Egypte.

Vers 15h aura lieu l'échange entre des otages israéliens et des prisonniers palestiniens. D’après l’accord conclu avec Israël, le Hamas va remettre 13 femmes et enfants aux mains de la Croix-Rouge.

Ils doivent ensuite être escortés jusqu’à la frontière égyptienne de Rafah. Sur place, l’armée israélienne les attend pour une première vérification de leur état de santé. Leur retour en Israël se fera par hélicoptère.

Les otages ayant besoin d’une aide médicale d’urgence seront envoyés à l’hôpital Soroka de Béer-Sheva tandis que les autres seront reparti dans cinq autres hôpitaux israéliens. Des premiers interrogatoires sont également prévus pour les adultes.

Au même moment, 39 détenus palestiniens, 24 femmes et 15 adolescents, seront remis à la Croix-Rouge par l’armée israélienne. Il n’est pas censé y avoir de Gazaouis dans ces détenus relâchés par Israël.

Ceux qui sont originaire de Jérusalem seront reconduits dans la ville sainte tandis que ceux qui viennnt de Cisjordanie seront emmenés à Beitunia, en périphérie de Ramallah, où leurs familles les attendent depuis plusieurs heures.

>> Voir les précisions d'Hugo Smague dans le 12h45 :

Suite à la décision du Conseil fédéral de mercredi, le Département fédéral des affaires étrangères a confirmé avoir mis fin à sa collaboration avec trois ONG palestiniennes: le "Palestinian Center for Human Rights" (PCHR), le "Palestinian NGO Network" (PNGO) et "Al-Shabaka/The Palestinian Policy Network". Il leur est reproché "d'avoir enfreint le code de conduite et la clause anti-discrimination".

Après l'attaque du Hamas palestinien contre Israël le 7 octobre, six ONG palestiniennes et cinq ONG israéliennes avaient été contrôlées. Huit de ces onze organisations non gouvernementales restent partenaires du programme de coopération suisse au Proche-Orient.

Fondé en 1995 par des juristes et des activistes palestiniens, le PCHR a été soutenu financièrement depuis par différents pays européens et les Etats-Unis. Il est basé dans la ville de Gaza.

Le PNGO est une organisation faîtière de plusieurs dizaines d'organisations palestiniennes en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et dans la bande de Gaza. Membre du BDS ("Boycott, désinvestissement sanctions"), elle soutient les boycotts et les sanctions contre Israël. Fondée en 2005, elle est basée à Ramallah.

Enfin, Al-Shabaka, dont le siège se trouve à Washington, a été fondé en 2013 et se présente comme le premier laboratoire d'idées palestinien indépendant. Des intellectuels de l'université de Columbia à New York y participent notamment.

Depuis l'entrée en vigueur de la trêve entre Israël et le Hamas à Gaza, le calme règne aussi dans la zone frontalière du sud du Liban, permettant un timide retour des déplacés.

"La situation est [...] calme, sans échanges de tirs", a confirmé le porte-parole de la mission de la Force intérimaire des Nations unies au Liban, déployée dans le sud du pays. Un porte-parole de l'armée israélienne a lui indiqué qu'aucun tir ou incident n'avait eu lieu depuis l'entrée en vigueur de la trêve.

Au lendemain d'intenses bombardements

Ce calme intervient au lendemain d'une journée au cours de laquelle le puissant Hezbollah pro-iranien a intensifié ses attaques contre l'armée israélienne, qui de son côté avait pilonné les zones frontalières du sud du Liban. La formation chiite avait revendiqué jeudi 22 attaques après la mort de sept de ses combattants incluant des membres de son unité d'élite, tués dans des frappes israéliennes.

Le Hezbollah affirme mener ses attaques "pour soutenir" le Hamas palestinien, son allié, et n'a pas publié de communiqué indiquant s'il allait se conformer à la trêve.

Au Liban, les affrontements transfrontaliers ont déjà fait 109 morts, dont au moins 77 sont des combattants du Hezbollah et 14 civils. Parmi les tués figurent le fils du chef du bloc parlementaire du Hezbollah et un responsable de la branche militaire du Hamas au Liban. Ces violences ont également entraîné le déplacement forcé de plus de 55'000 personnes au Liban.

Les quatre jours de trêve sont aussi utilisés pour faire passer l'aide humanitaire. Pour les autorités palestiniennes, le contre-la-montre a débuté.

A Ramallah, la ministre de la Santé Mai Al Kaila enchaîne les réunions et les briefings. Inlassablement, elle dénonce le calvaire que vivent les civils à Gaza. Elle précise que les Croissants-Rouges palestiniens et égyptiens collaborent pour accélérer les transferts d’aide vers Gaza.

"Ils travaillent d’arrache-pied pour faire entrer davantage de nourriture, de médicaments, de matériel médical. Nous avons également besoin de couverture et d’habits chauds. Les civils sont partis dans l’urgence avec des vêtements d’été très légers et, aujourd’hui, ils n’ont rien", déplore-t-elle dans le 12h30.

La situation des hôpitaux détruits préoccupe également la ministre. Elle espère qu’ils pourront être reconstruits mais d’ici là, elle compte sur l’aide internationale.

>> Ecouter les explications du 12h30 :

Keystone/AP Photo - Ahmed Alarini

Globalement, la trêve à Gaza est respectée, constate la correspondante de la RTS en Israël. Si un quart d’heure après le début de la trêve, des alarmes à la roquette ont retenti dans les kibboutz frontaliers de l’enclave palestinienne, la situation s'est depuis calmée.

L’armée israélienne a toutefois lâché des tracts vendredi matin interdisant à la population de rejoindre le nord de la bande de Gaza, en rappelant que la guerre n’était pas finie.

"Revenir dans le nord est interdit et très dangereux!", soulignent les tracts, l'armée israélienne considérant le nord de la bande de Gaza, d'où ont fui des centaines de milliers de Palestiniens vers le sud, comme une zone de combat.

>> Ecouter le point de situation dans le 12h30 :

Keystone/AP Photo - Hatem Moussa

>> Voir aussi le sujet du 12h45 :

Aux premières lueurs du jour, alors que les frappes aériennes incessantes depuis près de 50 jours jours s'étaient tues, des dizaines de milliers de Palestiniens dans le sud de la bande de Gaza avaient déjà fait leur balluchon: ici des cartons, là, des sacs plastique remplis d'effets personnels, pour repartir en famille vers leurs villages.

Omar, 16 ans, avait trouvé refuge avec huit autres membres de sa famille à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Un quart d'heure avant même l'entrée en vigueur de la trêve, il a pris la route de l'est, vers son village à quelques kilomètres de Khan Younès: "Je rentre à la maison", a-t-il dit à l'afp.

Les bombardements israéliens des dernières semaines ont dévasté le territoire palestinien et provoqué une grave crise humanitaire selon l'ONU, avec notamment le déplacement d'environ 1,7 million des 2,4 millions d'habitants de Gaza, où l'aide entre au compte-gouttes.

La trêve doit permettre également l'entrée d'un plus grand nombre de convois d'aide, et vendredi, "trois camions transportant 150'000 litres de carburant et quatre camions de gaz sont entrés (dans la bande de Gaza via Rafah), soient 84 tonnes", a déclaré Waël Abou Omar, directeur de la communication du point de passage de Rafah, côté palestinien.

En outre, un total de 230 camions contenant de l'aide alimentaire doit entrer dans la journée, dont une cinquantaine sont déjà passés côté palestinien.

Selon l'Unrwa, 160'000 litres de carburant sont nécessaires chaque jour pour assurer "uniquement les opérations humanitaires de base". Cette aide est uniquement destinée au sud de la bande de Gaza et elle est remise à l'ONU et au Croissant-Rouge, ont précisé des responsables.

Le Royaume-Uni va doubler son aide humanitaire pour Gaza avec l'annonce vendredi du déblocage de 30 millions de livres supplémentaires (33,3 millions de francs) et appelle à ce que l'accord conclu entre Israël et le Hamas soit "respecté pleinement".

"Je peux annoncer aujourd'hui un nouveau financement de 30 millions de livres qui sera consacré à de l'aide vitale, telle que des abris et du matériel médical", a affirmé, cité dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères David Cameron, actuellement en déplacement dans la région.

"Il est vital de protéger les civils et nous étudions tous les moyens d'acheminer l'aide vers Gaza, dont les voies terrestres, maritimes et aériennes", a-t-il ajouté.

Londres avait déjà débloqué deux tranches d'aide, de 10 millions de livres, puis de 20 millions fin octobre.

Aucune incident majeur n'a été signalé vendredi dans la bande de Gaza au début d'une trêve de quatre jours scellée par Israël et le Hamas.

Un journaliste de Reuters dans le nord de la bande de Gaza n'a observé aucune activité de l'aviation israélienne dans l'immédiat, ni les traînées blanches laissées dans le ciel par les tirs de roquettes palestiniennes.

La chaîne libanaise Al Mayadeen n'a signalé aucun accrochage dans l'enclave. Des soldats ont ouvert le feu lors d'un incident isolé, a rapporté de son côté Al Jazeera, sans dire s'il y avait des victimes.

L'armée israélienne a accusé le Hamas d'avoir tiré des roquettes en direction de deux villages israéliens, où les sirènes d'alerte ont été déclenchées peu après le début de la trêve, sans que des dommages soient signalés.

Les combats faisaient rage quelques heures avant l'arrêt des hostilités, des responsables de l'enclave déclarant qu'un hôpital de Gaza avait été touché lors d'un bombardement.

Israël et le Hamas insistent sur le caractère temporaire de la trêve et se disent prêts à reprendre les combats.

Sur les 50 otages concernés par l’accord, il y a 20 femmes et 30 enfants. Difficile de savoir ce que ces enfants auront vécu pendant ces longues semaines de captivité. Pour Paula David, psychothérapeute et directrice du programme de formation à l’Institut Haruv, qui forme tout type de professionnels à interagir avec des enfants victimes de traumatismes, le premier objectif est de regagner leur confiance.

"Tous les boucliers dont disposent normalement les enfants, y compris le sentiment de protection parentale, de protection de l’état, de l’armée, tout ça, ne les a pas empêchés d’être touchés le 7 octobre".

Tout l’enjeu explique la spécialiste est de réussir à rétablir un sentiment de sécurité: "Reconstruire cette bulle protectrice est très important et il faut aussi les aider à avoir un regard positif sur le monde, que le monde n’est pas seulement un endroit cruel mais que de bonnes personnes y vivent aussi et que de bonnes choses peuvent leur arriver."

Pour y parvenir, Paula David explique qu’il faut éviter toute attitude ou tout geste qui pourrait paraître intrusif. "Il faut aider les enfants à reprendre le contrôle, qu’ils puissent faire leurs propres choix et décider de ce qu’ils veulent faire et comment ils veulent agir."

C’est un long chemin qui les attend, poursuit la psychothérapeute. Leur suivi durera probablement des années.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

Après 49 jours d’attente et de très longues négociations, les familles ont enfin une lueur d’espoir. Mais toutes ne sont pas concernées par les modalités de l’accord, qui prévoit pour le moment de libérer seulement les enfants et les parents.

La RTS a recueilli le témoignage de plusieurs familles à Tel Aviv.

>> Ecouter le reportage à Tel Aviv dans La Matinale :

Keystone

Ministre palestinien en charge des prisonniers, Qadura Fares se félicite de l’accord négocié entre le Hamas et le gouvernement israélien. Pour lui, Israel s’est rendu compte que le pays faisait fausse route en affirmant que son armée allait pouvoir libérer tous les otages par la force.

Qadura Fares a la liste des personnes palestiniennes qui pourraient retrouver la liberté dès aujourd’hui: "J’ai la liste des mineurs et des femmes concernées. Mais je n’ai aucune idée de qui je vais accueillir. L’accord négocié avec le Hamas prévoit qu’Israël libère les prisonnières les plus âgées. Mais comment choisir 150 noms alors qu’elles sont 450", se demande Qadura Fares.

Après le lancement de la guerre à Gaza et les nombreuses arrestations effectuées par l’armée israélienne, Qadura Fares estime aujourd’hui le nombre de prisonniers palestiniens en Israël à environ 10'000. C’est presque deux fois plus qu’avant la guerre.

Quant à la trêve annoncée, elle a aussi une autre utilité: "Il faut ajouter un élément important, la trêve permettra d’approvisionner Gaza en médicaments, matériel médical, en nourriture et en essence. C’est très important pour les 2,5 millions de Gazaouis qui vivent sous blocus depuis si longtemps".

>> Ecouter son interview dans La Matinale :

Reuters - James Oatway

Une trêve de quatre jours dans les combats entre le Hamas et Israël est entrée en vigueur vendredi à 7h locales dans la bande de Gaza. Elle doit permettre la libération d'otages retenus dans le territoire palestinien en échange de prisonniers palestiniens.

Cette "pause humanitaire", négociée sous la houlette du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, intervient alors que la guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 49e jour.

Les premières libérations d'otages, treize femmes et enfants, sont attendues aux alentours de 16h00 (15h00 en Suisse). Au total, 50 otages doivent être libérés contre 150 prisonniers palestiniens le temps de ce cessez-le-feu.

>> Ecouter les précisions de La Matinale :

Reuters - Amir Cohen

Une source sécuritaire égyptienne a indiqué qu'une délégation sécuritaire égyptienne sera présente à Jérusalem et Ramallah pour s'assurer du "respect de la liste" des prisonniers palestiniens libérés.

Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d'agents égyptiens, seront déployés de leur côté au "hall égyptien" du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s'envoleront ensuite de l'aéroport al-Arish vers Israël, selon cette source.

>> Lire le suivi des événements de mardi : L'Assemblée générale de l'ONU réclame un cessez-le-feu humanitaire à Gaza