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Plus de 250'000 personnes tuées dans l'UE par les particules fines

La ville russe d'Omsk souffre d'un épais brouillard lié à la pollution. [Reuters - Alexey Malgavko]
La pollution aux particules fines a tué 253'000 personnes en Europe en 2021 / Le Journal horaire / 30 sec. / le 24 novembre 2023
La pollution de l'air aux particules fines a provoqué le décès de 253'000 personnes dans l'Union européenne en 2021, selon un rapport de l'Agence européenne de l'environnement (AEE) publié vendredi.

"Au moins 253'000 morts dans l'UE en 2021 sont imputables à une exposition à la pollution par les particules fines (PM2,5) supérieure à la concentration de 5 µg/m3 recommandée par l'OMS", indique l'AEE dans son communiqué.

Ce chiffre est en hausse par rapport à 2020 quand les particules fines, qui pénètrent profondément dans les poumons, avaient causé le décès prématuré de 238'000 personnes.

L'augmentation constatée entre les deux années s'explique par une exposition accrue aux polluants et par une légère hausse de la mortalité européenne essentiellement due au Covid-19, selon l'AEE.

Moins de morts qu'en 2005

La tendance reste cependant largement positive sur un plus long terme puisqu'entre 2005 et 2021, le nombre de décès prématurés dus aux particules fines a diminué de 41%, souligne l'étude.

En dépit des "grands progrès" réalisés ces dernières années, "l'impact de la pollution de l'air sur notre santé reste encore trop élevé", relève la directrice exécutive de l'AEE, Leena Ylä-Mononen, citée dans le communiqué.

Par catégorie de polluants, la mortalité attribuable aux PM2,5 est en "légère hausse" par rapport à 2020.

D'autres gaz aussi meurtriers

En parallèle, quelque 52'000 décès prématurés sont attribuables à l'exposition au dioxyde d'azote, gaz produit principalement par les véhicules et les centrales thermiques, traduisant une "légère hausse" par rapport à 2020, selon l'AEE.

Pour les particules d'ozone, notamment issues du trafic routier et des activités industrielles, 22'000 décès prématurés lui sont attribuables, en "légère baisse" par rapport à 2020.

L'agence n'additionne pas les bilans, car cela conduirait selon elle à des doubles comptages.

La pollution de l'air reste la menace environnementale la plus importante pour la santé des Européens, souligne t-elle.

afp/juma

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L'Etat français condamné à verser 10 millions d'euros

Le Conseil d'Etat français maintient sa pression sur le gouvernement pour qu'il fasse plus contre la pollution de l'air à Paris et Lyon, mais reconnaît aussi des progrès: il a condamné vendredi l'Etat à verser 10 millions d'euros, soit moitié moins que lors de précédentes condamnations.

La plus haute juridiction administrative condamne ainsi "l'État au paiement de deux astreintes de cinq millions d'euros pour les deux semestres allant de juillet 2022 à juillet 2023, en divisant par deux le montant de l'astreinte prononcée par semestre", par rapport à des condamnations antérieures, selon un communiqué.

Cette décision est sans surprise dans la mesure où elle suit les conclusions du rapporteur public, qui avait réclamé une telle astreinte réduite le 8 novembre, prenant acte à la fois de progrès "notables" mais aussi de la persistance de certains dépassements, alors que la pollution de l'air favorise des maladies comme l'asthme, les problèmes cardiovasculaires ou le cancer du poumon.

Plusieurs condamnations

Pour la pollution de l'air, une première décision remonte à juillet 2017. Le Conseil d'Etat avait alors enjoint à l'Etat de mettre en oeuvre des plans de réduction des niveaux de particules fines PM10 ou de dioxyde d'azote (NO2, notamment associé au trafic routier) dans treize zones.

L'Etat a depuis été condamné en 2021 puis en 2022 à verser au total 30 millions d'euros, correspondant à trois semestres, pour ne pas avoir renforcé suffisamment son dispositif contre la pollution.

Pour des associations et ONG

Les 10 millions d'euros iront à l'ONG requérante, Les Amis de la Terre (pour 10'000 euros), et surtout à un ensemble d'organismes publics ou associatifs impliqués notamment dans des questions santé publique et d'environnement (Ademe, Cerema, Anses, Ineris, Airparif, Atmo).

Le gouvernement souligne son "soutien aux collectivités" pour la mise en oeuvre de zones à faibles émissions (ZFE), qui limitent l'accès de certaines grandes villes à plusieurs catégories de véhicules polluants, ou son plan visant à réduire de moitié d'ici à 2030 les polluants atmosphériques induits par le chauffage au bois domestique.