A la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, le trafic routier est totalement paralysé. Plus de 2100 camions ukrainiens, selon Kiev, sont bloqués, incapables d'entrer en Ukraine depuis dimanche.
Alors que les transporteurs polonais ne les laissaient plus passer qu'au compte-gouttes depuis le début du mois, ils haussent le ton et ont décidé de désormais bloquer 24 heures sur 24 les postes-frontières.
Des centaines de camionneurs ukrainiens sont ainsi à l'arrêt forcé, dans un froid glacial, et deux d'entre eux sont déjà morts.
Des bénévoles des deux côtés de la frontière tentent de leur amener de l'eau et de la nourriture pour affronter ces conditions difficiles.
Colère des Polonais
Ce conflit est d'origine commerciale. Avant la guerre, les chauffeurs ukrainiens devaient obtenir un permis spécial pour accéder aux routes polonaises et européennes.
Pour soutenir l'économie ukrainienne, qui souffre énormément à cause de la guerre, l'Union européenne a levé cette barrière.
Résultat, les chauffeurs polonais hurlent à la concurrence déloyale, affirmant que les chauffeurs ukrainiens, moins chers, leur prennent leur travail.
Des conséquences désastreuses
Comme les marchandises ne peuvent plus passer par la mer Noire bombardée par les forces russes, pratiquement tout passe désormais par cette frontière entre l'Ukraine et la Pologne. Cet axe est donc vital pour beaucoup.
L'usine d'Olekandr Nosov, qui a été transformée en usine d'armement, en est la preuve. Les camions qui lui acheminent le matériel nécessaire sont bloqués à la frontière. D'ici une semaine, son usine ne pourra ainsi plus produire la moindre munition.
La situation est devenue critique au point que lui et quantité d'associations professionnelles viennent d'interpeller le président Volodymyr Zelensky. Elles exigent qu'il prenne contact tout de suite avec son homologue polonais pour résoudre cette crise.
Les ministères polonais et ukrainien de l'Infrastructure ainsi que les représentants de l'Union européenne se sont entretenus à plusieurs reprises pour résoudre la crise, mais aucun accord n'a été trouvé jusqu'à présent.
Maurine Mercier/lan