Douze nouveaux otages libérés par le Hamas contre 30 détenus palestiniens

>> Suivez dans le détail les événements de la journée de mercredi : Le Hamas serait prêt à prolonger la trêve de quatre jours

Les libérations des prisonniers palestiniens valent au Hamas un regain de popularité en Cisjordanie

Chaque libération de détenus est vécue comme une victoire que le mouvement islamiste tourne à son avantage face à une Autorité palestinienne affaiblie.

"Le Hamas en perpétrant un coup de force terrible le 7 octobre réussit à ramener 150 prisonniers palestiniens. Pour le Hamas, c'est une question de prestige", explique dans le 19h30 Frédéric Encel, professeur de géopolitique à Science Po Paris.

En obtenant une pause dans les combats, le mouvement islamiste gagne également du temps pour panser ses plaies et se réorganiser.

>> Les explications dans le 19h30 :

Alors que le Conseil fédéral a décidé d'interdire le Hamas en Suisse, un rapport de l'ONG Humans Right Watch dénonçait déjà en 2018 les pratiques dictatoriales du mouvement islamiste.

Malgré la censure et les pressions, la RTS a pu rencontrer des témoins et des victimes de la répression du Hamas depuis son accession au pouvoir en 2007.

A Ramallah, la RTS a rencontré Heidar (prénom d'emprunt ndlr), qui a été kidnappé et torturé par des membres du Hamas.

"Lors des interrogatoires, j'avais les yeux bandés et je devais rester debout, sur une seule jambe pendant qu'ils me frappaient. Lorsque je devais aller aux toilettes, il fallait que je les supplie. Je les suppliais aussi de me donner un matelas, je voulais m'allonger. À chaque fois ils me répondaient 'ce n'est pas un hôtel ici'".

>> Le reportage complet dans le 19h30 :

Trente prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, ont été libérés mardi soir par Israël après que le Hamas et le Djihad islamique ont relâché dix otages israéliens dans la bande de Gaza, a annoncé l'autorité pénitentiaire israélienne.

Douze otages sont arrivés mardi soir en Israël. Ils avaient été remis un peu plus tôt au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) par leurs ravisseurs, le Hamas et le Djihad islamique, après la prolongation pour 48 heures de la trêve.

>> Les images des douze otages remis au CICR :

Selon l'armée israélienne, citant des informations reçues de la Croix-Rouge, 12 otages, dont "dix Israéliens et deux étrangers, sont arrivés en Israël".

Jusqu'à présent, 50 personnes avaient été libérées, Israéliens et binationaux, dans le cadre de cet accord.

En outre, 19 otages étrangers ont été libérés par le mouvement islamiste palestinien, hors du cadre de cet accord.

Prisonniers palestiniens libérés

Trente prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, ont été libérés mardi soir par Israël après que le Hamas et le Djihad islamique ont relâché dix otages israéliens dans la bande de Gaza, a annoncé l'autorité pénitentiaire israélienne.

Le porte-hélicoptères français Dixmude, configuré pour offrir du soutien hospitalier aux civils blessés de la bande de Gaza, a accueilli mardi de "premiers patients en urgence relative" dans le port égyptien d'Al-Arich, a annoncé le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.

La structure hospitalière du navire qui a accosté lundi comprend deux blocs opératoires, 40 lits, 80 soignants, des scanners et des laboratoires d'analyses, a précisé le ministre.

Les Etats-Unis envoient en Egypte trois avions militaires chargés d'aide destinée à la bande de Gaza à partir de mardi, ont annoncé des responsables de la Maison Blanche.

Les appareils, dont le premier est arrivé mardi et les deux autres suivront "dans les prochains jours", sont chargés d'aide médicale et alimentaire ainsi que d'équipements pour l'hiver, qui seront distribués par les Nations unies, ont-ils précisé lors d'un entretien avec la presse lundi.

Depuis le début de la trêve vendredi, 156 prisonniers palestiniens ont été libérés sur les 300 qu'Israël avait indiqués.

Quel est leur profil?

La plupart de ces détenus sont des mineurs, 121 ont moins de 18 ans (5 ont moins de 14 ans), 144 ans viennent d'avoir 18 ans. Le reste sont des femmes.

Cet échange de prisonniers n'a rien à voir avec les précédents. En 2011, 1027 détenus palestiniens avaient été libérés en échange du retour du soldat israélien Gilad Shalit. Un tiers d'entre eux purgeait des peines à vie pour avoir planifié, tenté ou mené des attaques terroristes.

Cette fois, la majorité des détenus allait sortir de prison d'ici quelques mois. Les charges d'accusations sont très vastes: jets de pierre, de cocktail Molotov, incendies, et pour les femmes, beaucoup d'accusations de tentative d'attaques au couteau. Aucun "n'a de sang sur les mains", car c'était une condition israélienne.

Israël a aussi indiqué que les échanges pourraient continuer par la suite, si le Hamas parvenait à localiser d'autres otages, à raison d'un Israélien pour trois Palestiniens.

En détention administrative

Dans la première liste des 300 noms, 230 au moins étaient encore en attente d'un procès. Ils étaient en détention administrative, un régime massivement utilisé par Israël contre les Palestiniens.

Les personnes sont arrêtées puis emprisonnées d'après des "informations secrètes" que ni les avocats ni les détenus ne connaissent, et avec l'idée selon laquelle ils pourraient être "une future menace pour la sécurité de l'État d'Israël", sans autre justification.

Cette pratique n'est pas illégale selon le droit international, mais c'est "son utilisation arbitraire, par les autorités qui pose problème", selon les organisations de défense des droits des prisonniers.

>> Les explications dans Forum :

Des montagnes d'ordures fumantes se dressent désormais au centre-ville de Gaza. Depuis le début du conflit, les autorités ne peuvent plus transporter les déchets vers la décharge principale située à l'est de la ville.

Les détritus sont donc entassés aléatoirement au cœur de la ville et dans la décharge principale du quartier de Yarmouk.

"Environ 35'000 tonnes d'ordures ont été ramassées, causant de nombreux problèmes de santé aux habitants de Gaza", explique Yahya al-Siraj, maire de la ville.

>> Les images des ordures au centre de Gaza :

Risques sanitaires

Pour ne rien arranger, un incendie s’est propagé ses derniers jours dans ces décharges improvisées.

Les autorités locales affirment qu'il a été déclenché par des bombes au phosphore ou des bombes aériennes tirées par les forces israéliennes.

Le maire de la ville de Gaza demande une "action rapide" pour aider à l'enlèvement des ordures et à une "extension de la trêve".

L'ONU a salué mardi l'arrivée d'une aide supplémentaire dans la bande de Gaza grâce à la trêve en vigueur mais a averti que cela ne suffirait pas pour commencer à répondre aux besoins massifs de la population, appelant à un cessez-le-feu permanent.

Pour l'Unicef, l'agence des Nations unies pour l'enfance, les livraisons d'aide les plus importantes dans le nord de ce petit territoire depuis qu'a éclaté le 7 octobre la guerre entre Israël et le Hamas ne sont qu'"un début".

"C'est un bon début. Certainement le bon type d'aide, du carburant, des médicaments, de la nourriture, de la chaleur", a déclaré son porte-parole James Elder, depuis Gaza par liaison vidéo, au cours d'un point de presse à Genève.

Toutefois, a-t-il mis en garde, les besoins sont si énormes que cette aide est loin de suffire. "L'aide doit être multipliée (...). Ici, tout est une aide d'urgence", a-t-il ajouté.

La population de Gaza, et tout particulièrement les femmes et les enfants, risque la famine si l'approvisionnement humanitaire en nourriture ne continue pas, a mis en garde mardi le Programme alimentaire mondial (PAM).

Cette agence de l'ONU basée à Rome précise avoir fourni de la nourriture à 121'161 personnes à Gaza depuis vendredi, date du début d'un cessez-le-feu de quatre jours entre Israël et le Hamas.

Le Comité international olympique (CIO) a "l'avantage" d'appliquer de longue date dans le conflit israélo-palestinien la "solution à deux Etats", lui permettant d'avoir des "contacts directs" avec les deux parties, a déclaré mardi Thomas Bach, le président du mouvement olympique.

Le Comité olympique palestinien a été reconnu par le CIO en septembre 1993, dans la foulée des accords israélo-palestiniens de Washington.

Aux Jeux de Tokyo en 2021, cinq athlètes ont concouru sous la bannière palestinienne.

L'organisation de défense des droits humains Amnesty International critique la manière dont la Suisse traite des ONG palestiniennes. L'arrêt de la collaboration avec trois d'entre elles annoncé mercredi dernier alimente la méfiance envers la société civile palestinienne.

Le Conseil fédéral n'a pas suffisamment motivé sa décision de résilier les contrats, estime mardi Amnesty dans un communiqué. Il n'a pas expliqué quelles déclarations des organisations concernées étaient considérées comme des discours de haine selon le droit international. Cette transparence aurait pourtant été nécessaire, considère l'organisation.

La décision est en contradiction avec les priorités de la politique étrangère suisse, poursuit le communiqué. Celle-ci place la protection de ceux qui défendent les droits de l'homme au centre de ses préoccupations.

Les chefs des services de renseignement américain et israélien sont à Doha mardi pour discuter avec le Premier ministre du Qatar de la "prochaine phase" d'un accord potentiel entre le Hamas et Israël à Gaza, a déclaré une source informée de la visite.

"Le directeur de la CIA et le directeur de l'Agence nationale israélienne de renseignement (Mossad) sont à Doha pour rencontrer le Premier ministre du Qatar, afin de consolider les progrès de l'accord de pause humanitaire prolongée et d'entamer d'autres discussions sur la prochaine phase d'un accord potentiel", a ajouté cette source sous couvert d'anonymat en raison du caractère sensible des discussions.

La prolongation de la trêve doit permettre l'entrée de nouveaux camions chargés d'aide humanitaire dans la bande de Gaza. En quatre jours, des centaines de tonnes de matériel et de vivres y ont déjà été acheminés, selon l'ONU.

Les besoins sont énormes, mais la situation ne permet plus à MSF d'opérer dans la ville de Gaza, les hôpitaux, la population et le personnel de santé étant bombardés. L'ONG a donc utilisé le temps de la trêve pour évacuer ses équipes.

"Il faut que l'on puisse rétablir les conditions de base de sécurité et de fonctionnement du système de santé pour pouvoir continuer à traiter", explique Stephen Cornish, le directeur général de MSF.

>> Les précisions de Mathias Délétroz dans La Matinale :

AFP - Fadi Alwhid - Anadolu

Dix otages israéliens doivent être libérés en échange de 30 prisonniers palestiniens, dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, a indiqué une source proche du mouvement islamiste palestinien.

"Il y a eu un échange de listes de noms (...) pour le cinquième jour de la trêve, sans qu'il n'y ait d'objection", a-t-il déclaré. "Des travailleurs étrangers retenus à Gaza seront aussi libérés."

Israël ne donne aucune information sur le profil des otages concernés, mais les familles ont déjà été notifiées. Il a cependant été annoncé que les frères Bibas ne seront pas libérés ce soir.

La mère et ses deux enfants de quatre ans et dix mois sont devenus un symbole de la lutte pour la libération des otages en Israël, Kfir Bibas étant l’Israélien le plus jeune que le Hamas ait kidnappé le 7 octobre dernier.

>> Les précisions de Sharon Aronowicz dans le 12h30 :

AFP - Handout - Israel Defense Forces (IDF)

Les Etats-Unis vont envoyer en Egypte trois avions militaires chargés d'aide destinée à la bande de Gaza à partir de mardi, ont annoncé des responsables de la Maison Blanche.

Les appareils, dont le premier doit arriver mardi et les deux autres suivre "dans les prochains jours", seront chargés d'aide médicale et alimentaire ainsi que d'équipements pour l'hiver, qui seront distribués par les Nations-unies, ont-ils précisé.

La visite du président iranien Ebrahim Raïssi qui était prévue mardi en Turquie n'aura pas lieu, a affirmé la présidence turque, sans donner d'explication ni préciser si ce déplacement serait reporté.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé la date de la visite de son homologue iranien mi-novembre, précisant que cette rencontre visait à aborder une position commune face à la guerre à Gaza.

Souvent oubliés dans ce conflit, les chrétiens palestiniens se retrouvent sous pression constante. Ils sont nombreux à travailler dans le tourisme et voient leur revenu fondre depuis le début de la guerre. "Nous sommes dans une situation où nous n’avons qu’une seule option: nous taire", explique Tony, le patron d'un petit bar librairie dans la vieille ville de Jérusalem.

Avant d’être chrétien, Tony insiste sur son identité palestinienne. "Nous subissons tous les mêmes restrictions, les pressions, la torture dans la rue", affirme-t-il. "En tant que nation, en tant que communauté palestinienne et chrétienne vivant ici à Jérusalem, je crois que nous sommes tous traumatisés."

Même s’il est opposé aux meurtres d’innocents, Tony ne considère pas le Hamas comme un groupe terroriste. "Moi, même en tant que chrétien, si je pouvais voter aujourd’hui, je choisirais le Hamas", dit-il. "Le Hamas me permet de garder la tête haute."

Faire tomber les tabous

Youssef Daher insiste lui aussi sur les humiliations vécues au quotidien et qui se sont intensifiées. Pour le responsable du Centre Inter Eglise de Jérusalem, la guerre à Gaza pourrait faire tomber des tabous.

"Après 75 ans, le rêve sioniste de la création d’un Etat sûr et sécurisé pour les juifs en Israël a échoué", affirme-t-il. "Quand les Israéliens auront pris conscience que pour construire leur Etat, les juifs devront faire la paix avec les autres communautés qui vivent aussi sur cette terre, on pourra connaître une nouvelle réalité."

Quand on lui demande si, par crainte de l’islamisme, les arabes chrétiens se sentiraient peut-être un peu plus proches des Israéliens, sa réponse est claire: "C’est une idée totalement fausse."

Pour lui, les chrétiens sont avant tout palestiniens et leurs droits "sont bafoués par le gouvernement, la police israélienne et les colons, exactement comme ceux des musulmans".

>> Le reportage de Nicolas Vultier, envoyé spécial à Jérusalem, dans La Matinale :

EPA/Kestone - Abed al Hashlamoni

Alors que la trêve est prolongée de 48 heures, les détenus relâchés retrouvent leurs proches. Shorouq Dwayyat en fait partie. Cette Palestinienne a passé huit ans en prison, soit la moitié de sa peine. En 2015, elle a été accusée d’avoir voulu poignarder un colon israélien.

Samedi soir, Shorouq Dwayyat a été accueillie en héroïne chez elle, à Sur Baher, une localité de Jérusalem, où elle a pu retrouver sa famille.

>> Son témoignage dans La Matinale :

AFP - Faiz Abu Rmeleh - Middle East Images

L'accord négocié entre Israël et le Hamas a permis jusqu'à présent la libération de 50 otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza et de 150 Palestiniens écroués en Israël. Quelque 19 autres otages, en grande partie des travailleurs étrangers, ont été libérés par le Hamas mais hors du cadre de cet accord.

Les otages libérés sont pris en charge dans des hôpitaux israéliens, où ils ont été réunis avec leurs proches. Si ces libérations ont apporté une vague d’espoir, les Israéliens retiennent toujours leur souffle pour ceux qui se trouvent toujours entre les mains du Hamas.

En attendant, le pays se raccroche aux sourires de ces familles réunies. Car les familles d’otages le martèlent: il n’y aura pas de véritable soulagement tant que tous n’auront pas retrouvé leurs proches.

>> Ecouter le reportage à Jérusalem de Charlotte Derouin dans La Matinale :

Keystone - The Israeli Army via AP

En bouclant juste avant l'attaque du Hamas du 7 octobre un sondage d'opinion dans les Territoires palestiniens, une politologue de Princeton aux Etats-Unis a conclu que les populations estimaient subir à la fois l'"occupation" d'Israël et la "dictature" des mouvements palestiniens.

Pour la chercheuse américano-palestinienne Amaney Jamal, doyenne de l'école des affaires publiques et internationales de la prestigieuse université, les civils gazaouis sont certes soumis depuis 2007 à un blocus israélien, mais les deux tiers d'entre eux ne font pas confiance au pouvoir islamiste du Hamas "corrompu" et "autoritaire" pour améliorer leur sort.

L'étude intitulée "Ce que les Palestiniens pensent vraiment du Hamas" a été conduite auprès de 790 personnes en Cisjordanie et 399 dans la bande de Gaza. Menée de fin septembre au 6 octobre, elle a dû être interrompue par l'attaque du Hamas contre Israël le 7.

Le président iranien Ebrahim Raïssi effectuera sa première visite en Turquie, espérant mettre de côté les divergences passées et formuler une réponse commune avec Ankara aux actions d'Israël à Gaza.

Mais les rencontres entre les leaders des pays musulmans et arabes n'ont pas, jusqu'à présent, permis de trouver un terrain d'entente sur les mesures économiques et politiques immédiates à prendre à propos de Gaza.

Fervent défenseur de la cause palestinienne, le président turc Recep Tayyip Erdogan a pris fait et cause pour le Hamas à mesure que le nombre de victimes palestiniennes de la bande de Gaza augmentait. Le chef de l'Etat turc a qualifié Israël d'"Etat terroriste" et estimé que le Hamas était un "groupe de libérateurs qui protègent leur terre".

Selon des analystes, le président iranien pourrait, lors de sa visite, tenter de convaincre Ankara d'aller au-delà des discours et de rompre ses relations commerciales florissantes avec Israël.

Dans la nuit de lundi à mardi, onze otages israéliens ont été libérés de la bande de Gaza. Peu après, Israël a libéré 33 Palestiniens écroués dans ses prisons.

Au total, l'accord entre Israël et le Hamas a permis la libération de 50 otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza et de 150 Palestiniens emprisonnés en Israël.

La prolongation de 48 heures de la trêve devrait permettre la libération d'environ 20 otages et 60 prisonniers supplémentaires. Tôt mardi, le gouvernement israélien a reçu la liste de dix otages devant être libérés dans la journée sans toutefois dévoiler leurs noms, selon les médias israéliens.

>> Les précisions de Sharon Aronowicz, correspondante à Tel Aviv, dans La Matinale :

Keystone - Ohad Zwigenberg - AP Photo

>> Lire le suivi des événements de mardi : L'Assemblée générale de l'ONU réclame un cessez-le-feu humanitaire à Gaza