Le suivi de la COP28 à Dubaï.
Publié Modifié

Des discours enflammés, mais pas d'avancée significative à la COP28 à Dubaï

-  Des dizaines de dirigeants, chefs d'Etat et monarques se sont succédé à la tribune de la COP28 à Dubaï vendredi, mais le chemin vers un accord pour rompre la paralysie climatique semble loin d'être acquis. Si les discours ont souvent été enflammés, aucune avancée significative n'a été enregistrée.

- Le président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, a annoncé la création d'un fonds privé en partenariat avec le géant de la gestion d'actifs BlackRock, dédié aux "solutions" face au changement climatique, au deuxième jour de la COP28.

- Le président de la Confédération Alain Berset a estimé que la COP28 était "le dernier moment pour agir" et atteindre l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré. La Suisse promet quelque 170 millions de francs en faveur des pays les plus touchés par le changement climatique.

- Le roi Charles III a de son côté appelé  les dirigeants réunis à faire de cette 28e conférence de l'ONU sur le climat un tournant digne de l'accord de Paris pour accélérer l'action climatique.

- La 28e conférence des Nations unies sur le changement climatique a été ouverte jeudi à Dubaï par le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri, président de la précédente réunion, qui a appelé à un court moment de silence pour "tous les civils ayant trouvé la mort dans le conflit actuel à Gaza.

- Dès le premier jour de la réunion, la mise en oeuvre du fonds destiné à financer les "pertes et dommages" climatiques des pays vulnérables a été adoptée. De quoi espérer dégripper les tensions financières entre le Nord et le Sud.

- La COP28, qui doit durer jusqu'au 12 décembre, est officiellement la plus grande COP organisée avec 80'000 participants inscrits sur une liste provisoire qui dévoile pour la première fois leurs fonctions précises

- Dirigeants et négociateurs se retrouvent pour discuter de la manière de limiter le changement climatique et de s'y préparer. Les attentes sont immenses à la fin d'une année au cours de laquelle les phénomènes météorologiques extrêmes se sont succédé. L'une des décisions les plus attendues est l'adoption d'un bilan de l'accord de Paris huit ans après sa signature.

- La question de la sortie des énergies fossiles sera aussi une des épineuses questions qui seront abordées, alors que la COP28 est accueillie par les Emirats arabes unis, un petit Etat pétrogazier aux ambitions climatiques peu claires. Des appels à la démission ont d'ailleurs été lancés à l'encontre du président de la COP28 Sultan Al Jaber, qui est aussi ministre de l'Industrie de l'émirat et patron de la compagnie pétrolière nationale.

RTSinfo

20h00

Des discours enflammés, mais pas d'avancée significative

Derrière les sourires de la photo de famille, à Dubaï, les désaccords sur le pétrole restent profonds: après des dizaines de discours de dirigeants à la COP28 vendredi, le chemin vers un accord pour rompre la paralysie climatique semble loin d'être acquis.

Les uns après les autres, présidents et monarques ont pris acte du climat extrême en train de conquérir la Terre et de l'apathie collective face au réchauffement.

Mais la plupart se sont contentés de répéter leurs engagements existants sur le climat, dont presque aucun n'est en ligne avec l'accord de Paris, sans que les opposants à une sortie des énergies fossiles n'annoncent de volte-face.

Le Premier ministre Narendra Modi, rappelant que l'Inde représentait "17% de la population de la planète" pour "4% des émissions mondiales", s'est ainsi lancé dans un plaidoyer des efforts de son pays d'1,4 milliard d'habitants, un "modèle pour le monde" dans l'équilibre trouvé "entre écologie et économie".

Lui vise la neutralité carbone en 2070, 20 ans après la plupart des pays riches, sommés par ailleurs par les experts de dépenser plus pour remplacer les hydrocarbures par de l'électricité propre et avancer encore cette date.

Emmanuel Macron a lui enjoint les pays riches du G7 à donner l'exemple et à cesser de brûler du charbon d'ici 2030, rappelant que la France fermerait ses dernières centrales au charbon, maintenues en activité avec la crise énergétique, avant 2027.

Comme un avertissement aux négociateurs pour les deux prochaines semaines, le président polonais, Andrzej Duda, a lancé à la tribune: "Sortir des énergies fossiles trop vite engendre une charge trop lourde pour la société".

>> Les explications du 19h30 :

Cop 28 à Dubaï. 170 chefs d'Etat à la tribune dont le président de la Confédération.
Cop 28 à Dubaï. 170 chefs d'Etat à la tribune dont le président de la Confédération. / 19h30 / 1 min. / le 1 décembre 2023

18h10

France et Kenya veulent créer une taxe internationale d'ici la COP30

La France et le Kenya vont lancer à la COP28 une coalition qui doit regrouper les pays souhaitant créer d'ici deux ans une taxation internationale capable de lever les milliards de dollars dont les pays en développement ont besoin face au changement climatique.

"Avec la Barbade, le Kenya et plusieurs autres, nous lançons officiellement lors de cette COP une task force internationale qui devra rendre ses conclusions au G20 de Rio pour mettre en place une taxation internationale lors de la COP 30" au Brésil en 2025, a déclaré le président français Emmanuel Macron à Dubaï.

"C'est une nécessité si on veut un vrai résultat, parce qu'on a besoin de lever plus d'argent pour financer notre lutte contre les inégalités et pour le climat", a-t-il ajouté lors de son discours à la tribune de la COP28

16h30

Plus de 110 pays soutiennent le triplement des renouvelables d'ici 2030

Plus de 110 pays veulent voir la COP28 adopter l'objectif de tripler les énergies renouvelables et de doubler l'efficacité énergétique d'ici 2030, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

L'Union européenne avait lancé un appel au printemps en ce sens, soutenu par la présidence émiratie de la COP28 puis successivement assumé par les pays du G7 et ceux du G20 (80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).

"Aujourd'hui, notre appel s'est transformé en un puissant mouvement. Plus de 110 pays l'ont déjà rejoint", a déclaré Ursula von der Leyen à la tribune.

"Je vous invite tous à inclure ces objectifs dans la décision finale de la COP", "nous enverrons ainsi un message fort aux investisseurs et aux consommateurs", a-t-elle ajouté.

Cet objectif est un point de négociation à la fois parallèle et étroitement lié aux discussions, bien plus difficiles, sur la réduction voire la sortie des énergies fossiles.

Illustration de cette tension: quand le G20 s'est engagé en septembre à "encourager les efforts" pour parvenir à cet objectif, sa déclaration finale était restée silencieuse sur le sort des énergies fossiles.

15h25

Un engagement à ne pas oublier l'agriculture

Plus de 130 pays se sont engagés à donner la priorité à l'alimentation et à l'agriculture dans leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique, a annoncé la présidence de la COP.

Moins débattus que l'énergie, les systèmes alimentaires sont responsables d'environ un tiers des gaz à effet de serre produits par l'être humain, mais ils sont aussi de plus en plus menacés par le réchauffement et la perte de biodiversité.

Au total, 134 pays qui produisent 70% de la nourriture consommée dans le monde ont signé cette déclaration. Y figurent notamment les Etats-Unis, l'Union européenne, la Chine et le Brésil.

Ces pays s'engagent à renforcer leurs efforts pour intégrer les systèmes alimentaires dans leurs plans de réduction des émissions dans le cadre de leurs "contributions déterminées au niveau national" auprès de l'ONU.

Elles soutiendront les agriculteurs et les autres producteurs de denrées alimentaires vulnérables, notamment en augmentant les financements, en renforçant les infrastructures et en développant des systèmes d'alerte précoce, ajoute la déclaration, qui met en avant l'importance de la restauration des terres, de l'abandon des pratiques agricoles émettrices de gaz à effet de serre et de la réduction des pertes de denrées alimentaires.

14h15

Les Emirats lancent un fonds privé géant de 30 milliards de dollars pour la transition

Le président des Emirats arabes unis, Cheikh Mohamed ben Zayed al-Nahyane, a annoncé la création d'un fonds privé en partenariat avec le géant de la gestion d'actifs BlackRock, dédié aux "solutions" face au changement climatique, au deuxième jour de la COP28.

"Je suis heureux d'annoncer la création d'un fonds doté de 30 milliards de dollars dédié aux solutions pour le climat", a déclaré le souverain à l'ouverture du sommet des dirigeants mondiaux de la 28e conférence des Nations Unies sur le climat, ajoutant que l'objectif était d'atteindre les 250 milliards de dollars d'ici 2030.

Il s'agit de la principale annonce vendredi du pays hôte de la COP28, juste avant que le roi Charles III et le secrétaire général de l'ONU ne s'expriment à la même tribune, alors que de multiples mécanismes et réformes sont en chantier dans le monde pour augmenter le financement d'énergies renouvelables dans les pays en développement.

Le nouveau fonds émirati, nommé Altérra, sera présidé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 et patron de la compagnie pétrolière nationale des Emirats, selon un communiqué.

14h00

La COP28, le dernier moment pour agir, selon Alain Berset

A Dubai, Alain Berset a estimé que la COP28 est le dernier moment pour agir et atteindre l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré. La Suisse promet quelque 170 millions de francs en faveur des pays les plus touchés par le changement climatique.

La Suisse attend des mesures pour pallier les lacunes en matière de réduction des émissions de CO2, d'adaptation aux changements climatiques et de financement, a déclaré vendredi Alain Berset, selon un communiqué du DFI. Elle escompte aussi des décisions en vue de sortir du charbon d’ici 2040 et du pétrole et du gaz d’ici 2050.

135 millions sur quatre ans

La Suisse allouera sur quatre ans 135 millions de francs au Fonds vert pour le climat, 15 millions au Fonds d'adaptation au changement climatique, autant au volet climat de la Banque africaine de développement, 5 millions au Fonds pour l'Amazonie et 1 million au réseau Santiago.

Le président de la Confédération participe jusqu’à samedi aux discussions. Le conseiller fédéral Albert Rösti est lui aussi attendu à la 28e conférence de l'ONU sur le climat (COP28).

Le président de la Confédération Alain Berset à la COP28 sur le climat à Dubai. [AP/Keystone]
Le président de la Confédération Alain Berset à la COP28 sur le climat à Dubai. [AP/Keystone]

11h15

La délégation iranienne quitte la COP28 en raison de la présence d'Israël

Des représentants iraniens ont quitté les négociations de la conférence de l'ONU pour le climat à Dubaï, aux Emirats arabes unis, pour protester contre la présence d'une délégation d'Israéliens, a rapporté un média d'Etat.

Les Iraniens considèrent la présence d'Israël à la COP28 "comme contraire aux objectifs et aux lignes directrices de la conférence et, en signe de protestation, ils quittent le lieu de la conférence", a déclaré le chef de la délégation iranienne, le ministre de l'Energie, Ali Akbar Mehrabian, cité par l'agence officielle iranienne Irna.

09h45

Le roi Charles III "prie de tout son coeur" pour que la COP28 soit un "tournant décisif"

Le roi Charles III a appelé vendredi les dirigeants réunis à la COP28 à Dubaï à faire de cette 28e conférence de l'ONU sur le climat un tournant digne de l'accord de Paris pour accélérer l'action climatique, alors que les pays commencent deux semaines de négociations féroces sur le pétrole, le gaz et le charbon.

Le roi Charles s'exprimant au pupitre du sommet de la COP28. [EPA/Keystone - Christophe Visieux]
Le roi Charles s'exprimant au pupitre du sommet de la COP28. [EPA/Keystone - Christophe Visieux]

"Les records sont brisés si souvent que nous devenons insensibles à ce qu'ils nous disent", a déclaré Charles, dont c'est la première présence à une COP en tant que souverain, et qui a rappelé sa participation à la COP21, où naquit il y a huit ans l'accord de Paris qui peine encore à produire des résultats suffisants.

"Je prie de tout mon coeur pour que la COP28 soit un autre tournant décisif en faveur d'une transformation réelle", a-t-il dit. Il a énuméré les cyclones ayant dévasté les îles vulnérables dont Vanuatu, les inondations en Inde, au Bangladesh et au Pakistan, ou les incendies record des Etats-Unis à la Grèce.

"Nous menons une expérience effrayante de changement de l'ensemble des conditions écologiques en même temps, à un rythme qui dépasse les capacités de la nature", a-t-il ajouté, avant d'appeler à une réforme de la finance mondiale en faveur de la transition énergétique.

"La Terre ne nous appartient pas, nous appartenons à la Terre", a conclu le roi.

09h30

Plus de 80'000 participants à la COP28, un record

La COP28 est officiellement la plus grande COP organisée avec 80'000 participants inscrits sur une liste provisoire qui dévoile pour la première fois leurs fonctions précises, une tentative de l'ONU Climat de répondre aux critiques face au risque de conflits d'intérêts.

En comptant le personnel technique et sécuritaire, 104'000 personnes peuvent accéder à la "zone bleue" dédiée aux négociations et aux pavillons des Etats ou d'organisations, soit deux fois plus qu'à la COP27 qui détenait jusqu'alors le record avec 49'000 accréditations. Ces chiffres d'accréditations ne correspondent pas forcément aux personnes effectivement présentes à Dubaï.

Délégations nationales parfois très nombreuses

Près de 23'500 personnes font partie des délégations nationales, avec 1336 délégués du Brésil, habitué aux délégations COP record, environ 620 pour les Emirats arabes unis qui organisent l'événement, 265 pour la France ou encore 158 pour les Etats-Unis.

Viennent ensuite les 27'208 "overflow" (débordements) des délégations nationales qui emmènent avec elles des chefs d'entreprise, des experts, des représentants d'organisation professionnels, des universitaires mais aussi leur personnel technique. Ceux-ci n'ont toutefois pas accès aux négociations dans la même mesure que les délégués officiels.

>> Le récit dans le 12h30 sur le début des négociations de la COP28 :

Une photo officielle de la COP 28, une manifestation onusienne sur le changement climatique organisée à Dubaï par un homme accusé de corruption et d'intérêts économiques climaticides. [Keystone/EPA - Mahmoud Khaled]Keystone/EPA - Mahmoud Khaled
En direct de l’ouverture des négociations à la COP 28 de Dubaï / Le 12h30 / 1 min. / le 1 décembre 2023

08h50

Une étude de l'Université de Genève fait le point sur la désinformation autour du climat

Alors qu'un consensus scientifique s'est formé sur le caractère anthropique de la dérive climatique actuelle, les informations indiquant le contraire continuent d'exercer un fort pouvoir sur l'esprit des gens. Ce constat a été dressé par l'Université de Genève (UNIGE) dans une étude publiée jeudi et parue dans le journal "Nature Human Behavior".

La responsabilité humaine dans le dérèglement climatique a été réaffirmée dans le sixième rapport du GIEC. Pourtant, un tiers de la population continue d'en douter ou de la contester. Un phénomène qui s'explique, relève l'UNIGE dans un communiqué, "par la désinformation diffusée par certaines entreprises et lobbies".

Des chercheurs de la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation de l'UNIGE tentent de trouver une parade afin de combattre cette désinformation. Ils ont notamment construit un cadre théorique qui vise à identifier les points d'entrée de la désinformation dans la psyché d'une personne.

"En tant qu'individus, nous traitons les messages scientifiques non pas comme des récepteurs d'informations neutres, mais en les mettant en balance avec nos convictions antérieures, les résultats souhaités, nos liens affectifs, notre bagage socioculturel et idéologique", explique Tobia Spampatti, auteur de l'étude.

>> Les précisions dans La Matinale :

Inondations Pakistan, changement, réchauffement climatique, environnement.
Une équipe de l'Université de Genève fait le point sur la désinformation sur le changement climatique / La Matinale / 1 min. / le 1 décembre 2023

Sur cette base, l'équipe de chercheurs de l'UNIGE a élaboré six stratégies d'intervention psychologique visant à prévenir les effets de la désinformation climatique sur les croyances et les comportements des gens. Ces stratégies ont été testées sur 6916 participants, qui ont été répartis en plusieurs groupes.

Par exemple, le groupe "confiance dans les scientifiques du climat" a reçu de l'information vérifiée démontrant la fiabilité des scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat). Un autre groupe s'est vu présenter les avantages et les inconvénients des actions vis-à-vis du climat.

Après cela, chaque groupe a été exposé à une série d'informations fausses ou biaisées sur le climat. "Nous avons constaté que l'effet protecteur de nos stratégies est faible et qu'il disparaît dès la seconde exposition à la désinformation", souligne le professeur Tobias Brosch.

Plus préoccupant encore. La désinformation climatique qui a été utilisée par les chercheurs genevois a influencé négativement la croyance des participants dans la réalité du changement climatique. "La désinformation est donc extrêmement persuasive, davantage que l'information scientifique", en conclut le professeur Brosch.

08h30

Les énergies fossiles apparaissent dans le projet d'accord en négociation

Le monde doit réduire voire sortir des énergies fossiles, propose une première version publiée vendredi d'un projet d'accord qui va maintenant être débattu puis adopté par les négociateurs de près de 200 pays pendant la COP28 de Dubaï.

Les pays doivent préparer une "réduction/sortie des énergies fossiles", selon les termes de ce document préparé par le Royaume-Uni et Singapour, qui servira de base de discussion en vue d'une adoption d'ici la fin de la COP, prévue officiellement le 12 décembre.

Un enjeu essentiel pour les pays sera de s'accorder sur le choix du terme "réduction" (phase-down, en anglais) ou celui, beaucoup plus ambitieux, de "sortie" (phase-out).

"Bilan mondial" de l'accord de Paris

Ce texte clef, qui pourrait faire office de texte final adopté à la COP28, est en réalité un "bilan mondial" de l'accord de Paris de 2015 sur le climat.

Un rapport technique sur ce bilan de l'action internationale a été publié début septembre, faisant sans surprise le constat d'une action insuffisante pour limiter l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2°C et si possible à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

Il doit désormais faire l'objet d'une décision politique durant la COP28, une gageure tant la communauté internationale reste divisée sur nombre de sujets, à commencer par l'avenir des énergies fossiles.

VENDREDI 1er DÉCEMBRE

Le lourd impact en CO2 du secteur pharmaceutique

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la crise climatique pèse lourd sur un système de santé mondial déjà surchargé et met en péril l'accès aux soins de santé de base.

L'ironie, c'est que le secteur pharmaceutique, qui s'efforce de maintenir les gens en bonne santé, contribue également au problème, puisqu'il est responsable de près de 5% des émissions nettes de CO2 dans le monde. L'ONU appelle a un sursaut du secteur.

Pour l'agence mondiale Unitaid, qui a mené une étude sur la question, tout le secteur pharmaceutique va devoir s'adapter rapidement.

"On vient, dans notre rapport, d'évaluer une dizaine de produits utilisés dans la santé publique, comme des traitements VIH, anti-tuberculeux, anti-paludéen, etc.", explique Vincent Bretin, responsable de sujet santé climat pour Unitaid. "Et sur l'ensemble de ces dix produits, qui ne représente qu'un tout petit segment du secteur pharmaceutique, on a identifié des émissions carbone de 3,5 millions de tonnes. En comparaison, la ville de Genève produit 2,6 millions de tonnes par an."

>> Les précisions dans La Matinale :

L'industrie pharmaceutique suisse a versé 218 millions aux médecins et aux hôpitaux en 2022. [Keystone]Keystone
L'ONU appelle à un sursaut du secteur de la pharma, responsable de près de 5% des émissions nettes de CO2 dans le monde / La Matinale / 2 min. / le 1 décembre 2023

La hausse des températures, elle, menace directement l'efficacité de nombreux produits de santé et la disponibilité d'ingrédients actifs clés pour des médicaments qui sauvent des vies.

"On a pris l'exemple d'un traitement anti-paludéen, dont le prinicipe actif, l'artémisinine, vient d'une plante cultivée en Chine. Et cette plante elle-même va être soumise à des stress climatiques, et son rendement en terme de principe actif pourrait diminuer dans le futur. De plus, ce traitement est fabriqué en Inde: la plupart des fabricants se trouvent dans deux régions soumises à des risques d'inondations déjà aujourd'hui, risques qui vont s'accroître avec le changement climatique dans le futur. Troisième risque, le traitement est sensible à la chaleur, il ne peut pas être conservé dans des températures trop fortes. Or, les pays qui ont besoin de ces traitements, comme le Nigeria qui recense 30% des cas de paludisme aujourd'hui, connaissent déjà de fortes chaleurs, et ces températures vont augmenter encore avec le changement climatique", énumère Vincent Bretin.

Pour la toute première fois, une journée, le 3 décembre, sera entièrement consacrée au lien entre santé et changement climatique à la COP28 à Dubai.

21h00

Une conférence sur fond de record de chaleur

La grande conférence internationale sur le climat a été inaugurée officiellement, au moment où l'Organisation météorologique mondiale confirmait que l'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée.

>> Retour avec le 19h30 sur une année émaillée de nombreux records :

La COP28 s’ouvre à Dubaï, alors que d’après les statistiques climatiques, l’année 2023 a battu tous les records
La COP28 s’ouvre à Dubaï, alors que d’après les statistiques climatiques, l’année 2023 a battu tous les records / 19h30 / 1 min. / le 30 novembre 2023

18h00

François Gemenne: "Un début en fanfare"

La mise en oeuvre du fonds destiné à financer les "pertes et dommages" climatiques des pays vulnérables a donc été adoptée dès le premier jour de la COP28.

Invité jeudi de l'émission Forum, François Gemenne, membre du GIEC, a estimé qu'il s'agissait d'une "excellente nouvelle" et même "d'un début en fanfare" pour ce sommet sur le climat.

"Il fallait évidemment venir avec des propositions concrètes, sinon les pays du Sud allaient se sentir floués. Et donc le fait d'arriver dès le premier jour avec ces propositions et de l'argent, c'est d'abord un objectif rempli pour la COP28 et c'est aussi une façon d'aborder un dialogue, qui ne pourra être que plus fructueux avec les pays du Sud (..) c'est très habile d'annoncer cela dès le premier jour", analyste-t-il.

Pour ce spécialiste des politiques du climat, il y aurait donc eu une portée stratégique à annoncer ça immédiatement, car la plus importante problématique, la fin des énergies fossiles, s'annonce beaucoup plus difficile à atteindre.

"Ça sera beaucoup plus compliqué. C'était donc une stratégie de la part de la présidence d'annoncer la bonne nouvelle dès le début, afin que la mauvaise passe un peu plus facilement. Car ça sera très clairement compliqué d'acter la fin des énergies fossiles (...) d'abord parce que les Emirats n'y ont évidemment pas intérêt mais aussi, si on veut être honnête, parce que la plupart des pays industrialisés n'y sont pas prêts non plus", conclut-t-il.

>> L'interview intégrale de François Gemenne :

Le grand défi de la COP 28: sortir des énergies fossiles
Le grand défi de la COP 28: sortir des énergies fossiles / Forum / 3 min. / le 30 novembre 2023

Reste à savoir de combien sera doté ce fonds, provisoirement accueilli par la Banque mondiale, contre l'avis initial des pays en développement. Les premières promesses ont commencé à pleuvoir: 225 millions d'euros pour l'Union européenne (dont 100 millions de dollars annoncés par l'Allemagne), 100 millions de dollars pour les Emirats, 10 millions de dollars pour le Japon, 17,5 millions pour les Etats-Unis, jusqu'à 40 millions de livres (environ 50 millions de dollars) pour le Royaume-Uni...

Les pays développés font aussi pression pour élargir la base des donateurs aux riches émergents, comme la Chine et l'Arabie saoudite.

>> Voir aussi les explications du 19h30 :

La Cop 28 adopte un fond de plusieurs milliards sur les pertes et dommages des pays vulnérables.
La Cop 28 adopte un fond de plusieurs milliards sur les pertes et dommages des pays vulnérables. / 19h30 / 1 min. / le 30 novembre 2023

16h45

Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas et le président israélien Isaac Herzog à la COP

Le président israélien Isaac Herzog et celui de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas doivent tous deux s'exprimer à la tribune de la COP28 vendredi à Dubaï, dans un contexte de guerre au Proche-Orient.

Selon la liste des dirigeants ayant souhaité prendre la parole devant la COP, pour des discours ne devant pas excéder trois minutes, seuls trois dirigeants séparent les deux présidents.

Isaac Herzog profitera aussi de sa venue à la COP pour mener une série de réunions diplomatiques destinées à faire libérer d'autres otages détenus par le Hamas, ont indiqué ses services.

14h30

Le pape appelle la COP à éviter de céder aux "intérêts de quelques pays ou entreprises"

Le pape François a appelé les participants à la COP28 de Dubaï à "penser au bien commun (...) plutôt qu'aux intérêts de circonstance de quelques pays ou entreprises", dans un message publié sur le réseau social X.

"Espérons que ceux qui interviendront à la #COP28 soient des stratèges capables de penser au bien commun et à l'avenir de leurs enfants plutôt qu'aux intérêts de circonstance de quelques pays ou entreprises", a-t-il écrit.

14h05

Création du fonds sur les "pertes et dommages" des pays vulnérables

La mise en oeuvre du fonds destiné à financer les "pertes et dommages" climatiques des pays vulnérables a été adoptée dès le premier jour de la COP28. De quoi espérer dégripper les tensions financières entre le Nord et le Sud.

Cette décision historique, saluée par une standing ovation des délégués des près de 200 pays participants, concrétise le principal résultat de la COP27 en Egypte l'an dernier, où ce fonds avait été approuvé sur le principe mais dont les contours n'avaient pas encore été définis.

"Je félicite les parties pour cette décision historique. C'est un signal positif pour le monde et pour notre travail", a déclaré Sultan Al Jaber, le président émirati de la COP. "Nous avons écrit une page d'histoire aujourd'hui... La rapidité avec laquelle nous l'avons fait est inédite, phénoménale et historique".

Un fragile compromis

Après un an de bras de fer, pays du Nord et du Sud étaient parvenus le 4 novembre à Abou Dhabi à un fragile compromis sur les règles de fonctionnement de ce fonds, dont le démarrage effectif est désormais prévu en 2024.

L'adoption du texte dès l'ouverture de la COP efface les craintes d'une remise en cause du compromis, qui aurait pesé lourdement sur le reste des négociations sur la réduction des gaz à effet de serre de l'humanité, responsables du réchauffement climatique.

Madeleine Diouf Sarr, présidente du groupe des Pays les moins avancés, qui représente 46 des nations les plus pauvres, a salué une décision d'une "signification énorme pour la justice climatique". "Mais un fonds vide ne peut pas aider nos citoyens", a-t-elle souligné.

"Il faut désormais que les pays riches annoncent des contributions significatives", a abondé Friederike Röder, de l'ONG Global Citizen, arguant pour de nouvelles taxes internationales. "L'argent, il y en a, comme le montre les bénéfices de l'industrie pétrogazière", a-t-elle déclaré.

Un objectif de 100 milliards

Selon plusieurs négociateurs, l'Union européenne, l'Allemagne, la France, le Danemark sont sur le point d'annoncer une première mise de départ, de l'ordre de quelques centaines de millions de dollars. Les Emirats ont annoncé immédiatement leur contribution de 100 millions de dollars.

Ces montants sont encore loin des dizaines de milliards nécessaires pour financer les dégâts climatiques des nations vulnérables. Des pays en développement ont réclamé un objectif de 100 milliards de dollars pour ce nouveau fonds, un chiffre équivalent aux 100 milliards d'aide annuelle dus par les pays développés pour l'adaptation et la transition écologique.

13h00

Une ex-responsable de l'ONU s'indigne

L'ancienne responsable de l'ONU pour le climat Christiana Figueres dit "abandonner tout espoir" que les industries fossiles puissent contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, au moment où les négociations cruciales de la COP28 s'ouvrent à Dubaï.

Parmi les principales négociatrices de l'accord historique de Paris en 2015, elle a longtemps défendu l'idée que les secteurs du charbon, du pétrole et du gaz devraient "s'asseoir autour de la table" des négociations et apporter leur pierre à l'édifice, a-t-elle rappelé lors d'un entretien avec l'AFP et deux autres médias.

Mais "j'ai perdu tout espoir à ce sujet", a-t-elle expliqué, ajoutant qu'il est "impardonnable" que l'industrie fossile consacre ses bénéfices exceptionnels de ces dernières années aux dividendes des actionnaires et aux efforts de lobbying, plutôt que d'investir dans les technologies d'énergie renouvelable.

Christiana Figueres a également appelé à plus de transparence sur l'influence des combustibles fossiles sur les négociations de la COP, dont la présidence est assurée cette année par Sultan Al Jaber, qui est également à la tête de la compagnie pétrolière et gazière émirati.

La COP28 n'"est pas une réunion visant à promouvoir les intérêts de l'industrie pétrolière et gazière", a-t-elle aussi déclaré. "Il s'agit d'une réunion de tous les gouvernements du monde pour faire avancer la protection de la planète et de toute vie sur cette planète, précisément en raison des conséquences négatives de la plupart des activités de l'industrie pétrolière et gazière."

11h55

Les énergies fossiles au coeur du débat

Le chef de l'ONU Climat Simon Stiell a appelé le monde à entrer dans "la phase terminale de l'ère fossile telle que nous la connaissons", en ouverture de la COP28 sur le climat à Dubaï.

"Si nous ne donnons pas ce signal, nous préparons notre propre déclin terminal", a-t-il lancé devant des responsables du monde entier réunis pour deux semaines de discussions, qui seront centrées sur l'avenir du pétrole, du gaz et du charbon.

"Inclure" les énergies fossiles

Le président émirati de la COP28 a lui appelé à n'omettre "aucun sujet" dans les textes que négocieront pendant deux semaines les délégués de près de 200 pays.

"Nous devons faire en sorte d'inclure le rôle des combustibles fossiles. Je sais qu'il existe des opinions fortes sur l'idée d'inclure des formules sur les énergies fossiles et renouvelables dans le texte négocié", a déclaré Sultan Al Jaber.

>> Voir aussi le sujet du 12h45 :

La COP 28 s'ouvre à Dubaï avec pour objectif de mobiliser les États pour tenir les objectifs de l'accord de Paris
La COP 28 s'ouvre à Dubaï avec pour objectif de mobiliser les États pour tenir les objectifs de l'accord de Paris / 12h45 / 1 min. / le 30 novembre 2023

11h25

Début officiel du sommet et minute de silence pour Gaza

La COP28 à Dubaï est désormais officiellement ouverte. Le président égyptien de la COP27 de l'an dernier, Sameh Choukri, chef de la diplomatie égyptienne, a appelé en ouverture à une minute de silence pour "tous les civils ayant trouvé la mort dans le conflit actuel à Gaza", en même temps que pour deux diplomates vétérans des COP et récemment décédés.

>> Ecouter le 12h30 revenir sur l'ouverture de la COP28 :

La COP 28 débute ce jeudi à Dubaï pour tenter de limiter le changement climatique. [Keystone - EPA/ALI HAIDER]Keystone - EPA/ALI HAIDER
La COP28 débute ce jeudi à Dubaï pour tenter de limiter le changement climatique / Le 12h30 / 2 min. / le 30 novembre 2023

10h15

Probable record de chaleur au niveau mondial pour l'année 2023

L'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée. Elle a été marquée par une litanie de statistiques record qui soulignent toutes l'urgence d'agir contre le dérèglement climatique, a alerté l'ONU.

"Les gaz à effet de serre sont à un niveau record. Les températures mondiales battent des records. La mer est à un niveau record et jamais la banquise de l'Antarctique n'a affiché une surface aussi faible", a déclaré le chef de l'Organisation météorologique mondiale Petteri Taalas, qui dénonce cette "cacophonie assourdissante de records battus".

08h30

Les attentes des ONG

Un changement de cap doit rapidement être amorcé pour atteindre l'objectif de limitation du réchauffement climatique global à 1,5 degré, estiment les organisations d'aide au développement Alliance Sud et Helvetas ainsi que Greenpeace Suisse. Dans le cadre des négociations de la COP28, elles en appellent à la responsabilité particulière de la Suisse et du secteur financier helvétique.

A Dubaï, la Suisse doit aligner sa stratégie sur les besoins des populations les plus pauvres du Sud global, plaident les ONG en amont de la COP28.

"Réponse urgente"

Parmi les enjeux qui nécessitent une réponse urgente figurent la transition énergétique et son financement, estime Alliance Sud. Et l'ONG de regretter que les investissements du secteur privé - y compris suisse - dans la transition énergétique des pays en développement ne soient de loin pas suffisants.

Alliance Sud estime qu'au moins 28 des pays du Sud les plus touchés par la crise climatique font également face à de graves problèmes d'endettement.

Greenpeace Suisse estime aussi que la place financière suisse a une responsabilité importante face au réchauffement climatique. Les acteurs du secteur de la finance disposent "d'un des leviers les plus efficaces pour réduire les émissions de l’économie mondiale", estime l'organisation de défense de l'environnement.

La place financière suisse responsable de tonnes d'émissions

Investisseurs, gestionnaires de fortunes et assurances doivent obliger les entreprises dans lesquelles ils investissent à réduire leurs émissions à un rythme compatible avec les objectifs de l'accord de Paris, estime l'ONG.

A travers ses investissements, la place financière helvétique est responsable d'émissions mondiales qui sont 14 à 18 fois plus élevées que les émissions de la Suisse en tant que pays, dénonce Greenpeace. Les institutions financières suisses n'ont de loin pas encore réussi à inclure la question climatique dans leurs modèles d'affaires.

Dans le cadre de la COP, un forum sur la finance durable sera organisé le 6 décembre. L'événement permet de réunir autour d'un même thème de nombreux acteurs de la finance internationale ainsi que des ONG notamment.

>> L'interview de Leïla Réau, présidente de Swiss Youth for Climate, dans La Matinale :

La COP28 s'ouvre jeudi à Dubaï. [KEYSTONE - VALENTIN FLAURAUD]KEYSTONE - VALENTIN FLAURAUD
La COP28 s'ouvre jeudi à Dubaï / Interview de Leïla Réau, présidente de Swiss Youth for Climate / La Matinale / 1 min. / le 30 novembre 2023

07h30

Kamala Harris sera présente

La vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris assistera finalement à la très attendue conférence de l'ONU sur le climat à Dubaï, a annoncé la Maison Blanche, après des critiques sur l'absence de Joe Biden.

"Le président a demandé à la vice-présidente Harris d'assister à la COP28 en son nom pour montrer le leadership mondial des Etats-Unis sur le climat", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué.

Kamala Harris se joindra vendredi et samedi à l'émissaire des Etats-Unis pour le climat, John Kerry, et à la délégation comprenant une vingtaine de responsables, précise l'exécutif américain.

En outre, elle oeuvrera à "renforcer la dynamique d'ambition mondiale à cet événement crucial", a ajouté la Maison Blanche, indiquant que Joe Biden avait appelé plus tôt le président des Emirats arabes unis Mohammed ben Zayed.

JEUDI 30 NOVEMBRE

La position de la Suisse

La Suisse se montre optimiste à l'ouverture de la 28e conférence de l'ONU sur le climat. Cette réunion internationale est une "grande chance", a déclaré l'ambassadeur suisse pour l'Environnement Felix Wertli.

Le fait que 140 chefs d'Etat du monde entier participent à la conférence est un signal positif, a-t-il estimé. Il a toutefois reconnu que des doutes persistent quant à la capacité des pays de s'accorder sur des objectifs environnementaux plus ambitieux. Felix Wertli conduira les négociations pour la Suisse à partir de jeudi dans la capitale émiratie.

L'objectif principal de la Suisse est de garder l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré à portée de main

Felix Wertli, ambassadeur suisse pour l'Environnement

"L'objectif principal de la Suisse est de garder l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré à portée de main", a déclaré Felix Wertli. Pour la première fois, les Etats participants tireront un premier bilan des progrès réalisés depuis l'accord de Paris qui vise à limiter la hausse de la température moyenne mondiale à 1,5 degré.

Pour atteindre ce but, de nouveaux objectifs de réduction sont nécessaires. Ils doivent être basés sur la science, précise encore l'ambassadeur pour l'environnement.

>> Lire aussi : L'ambassadeur pour l'Environnement Felix Wertli sur les objectifs de l'Accord de Paris: "On n'y est pas"

Contributions chinoise et américaine

"Les pays qui émettent beaucoup de CO2, comme la Chine et les Etats-Unis, doivent contribuer" aux efforts, a souligné Felix Wertli. De son côté, la délégation suisse travaille à l'adoption de décisions concernant l'abandon du charbon d'ici 2040 et du pétrole et du gaz d'ici 2050, a-t-il indiqué.

Il estime qu'un autre point important des négociations réside dans le fonds pour compenser les dégâts climatiques - dit de "pertes et dommages" - dont les contours avaient été esquissés lors de la COP27 en Egpyte l'année dernière. "Le financement doit être basé sur le principe du pollueur-payeur et le fonds doit bénéficier en particulier aux pays vulnérables et particulièrement touchés par le changement climatique", a déclaré Felix Wertli.

Parmi les engagements volontaires dont pourrait accoucher le sommet figurent les objectifs de tripler la capacité des renouvelables et de doubler l'efficacité énergétique dans le monde à l'horizon 2030.

>> Voir aussi l'interview de Felix Wertli dans La Matinale :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Felix Wertli, nouvel ambassadeur de la Suisse pour l'environnement
L'invité de La Matinale (vidéo) - Felix Wertli, nouvel ambassadeur de la Suisse pour l'environnement / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 12 min. / le 6 novembre 2023

Objectifs non atteints

Les enjeux de la conférence climatique sont de taille, selon le négociateur qui estime que "pour l'instant, les objectifs ne sont pas atteints". Si aucune décision efficace n'est prise à l'issue de la COP, "il sera encore plus difficile d'atteindre l'objectif de 1,5 degré", prévient-il.

Les conseillers fédéraux Alain Berset et Albert Rösti se rendront également à Dubaï. Le président de la Confédération participera à la réunion des chefs d'État qui ouvrira la conférence vendredi et aux discussions sur le financement climatique notamment. Pour sa part, le ministre de l'environnement sera présent sur place dès le vendredi 8 décembre pour participer aux négociations ministérielles et au processus décisionnel de la conférence.

>> Les explications dans La Matinale :

La Suisse défendra une sortie du pétrole et du gaz d'ici 2050 et du charbon d'ici 2040. [KEYSTONE - RAFIQ MAQBOOL]KEYSTONE - RAFIQ MAQBOOL
Ouverture de la COP28: la Suisse défendra une sortie du pétrole et du gaz d'ici 2050 et du charbon d'ici 2040 / La Matinale / 1 min. / le 30 novembre 2023

Le guide sur le dérèglement climatique

Les idées reçues sur le climat

La COP28, qui se tient du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, sera la 28e édition du grand rendez-vous international annuel sur le climat sous l'égide de l'ONU.

Pour cette occasion, RTSinfo plonge au coeur des idées reçues sur le dérèglement climatique, démêlant les faits des mythes pour mieux comprendre la crise climatique.

>> En lire plus : Les idées reçues sur le climat et La FAQ sur le climat

>> En lire plus: La FAQ sur le climat

La COP28 à Dubaï

De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement présents

La COP28 est la 28e réunion annuelle des Nations unies sur le climat. Elle se tient à Dubaï, aux Emirats arabes unis, à partir de ce jeudi et jusqu'au 12 décembre.

Plus de 70'000 visiteurs accrédités, du jamais vu, sont attendus pour ce sommet. Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement vont faire le déplacement de Dubaï, notamment le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, les Premiers ministres britannique Rishi Sunak, espagnol Pedro Sanchez, italienne Giorgia Meloni ou les chefs d'Etat brésilien Lula et ukrainien Volodymyr Zelensky.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron. [Keystone - Gonzalo Fuentes / EPA]
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président français Emmanuel Macron. [Keystone - Gonzalo Fuentes / EPA]

Avec le pape et le roi Charles, mais sans Joe Biden et Xi Jinping

Le roi britannique Charles III, le roi de Jordanie Abdullah II, le prince saoudien Mohammed bin Salman, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen seront aussi présents, alors que la Suisse est représenté par le président de la Confédération Alain Berset et le ministre de l'Environnement Albert Rösti. Le pape François a annulé au dernier moment pour raisons de santé.

En revanche, ni Joe Biden ni Xi Jinping, les présidents américain et chinois, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde, n'ont prévu de se déplacer. L'ancien secrétaire d'Etat américain John Kerry et la vice-présidente des Etats-Unis Kamala Harris seront néanmoins présents.

Deux jours de sommet puis une dizaine pour les négociations

La COP28 est lancée par une cérémonie d'ouverture le 30 novembre, suivie par deux journées de sommet au cours desquelles près de 140 chefs d'Etat et de gouvernement doivent s'exprimer, en prélude à une dizaine de jours de négociations.

>> Voir le sujet du 19h30 sur l'ouverture de la COP28 :

La 28e Conférence de l'ONU sur le climat s'ouvre jeudi à Dubaï. L'occasion de dresser un premier bilan des accords de Paris.
La 28e Conférence de l'ONU sur le climat s'ouvre jeudi à Dubaï. L'occasion de dresser un premier bilan des accords de Paris. / 19h30 / 2 min. / le 29 novembre 2023

La date de fin de la COP28 reste théorique, car des dépassements d'un ou deux jours sont fréquents.

En marge de ces négociations se réunissent divers lobbyistes, des hommes d'affaires, des représentants d'ONG ou des membre d'organisations internationales, qui y multiplient les annonces et engagements volontaires.

C'est Dubaï, aux Emirats arabes unis, qui accueille la COP28. [afp - Jakub Porzycki / NurPhoto]
C'est Dubaï, aux Emirats arabes unis, qui accueille la COP28. [afp - Jakub Porzycki / NurPhoto]

Les enjeux

Limiter le changement climatique et s'y préparer

Les dirigeants du monde entier se retrouvent à Dubaï pour discuter de la manière de limiter le changement climatique et de s'y préparer. Et les attentes sont immenses à la fin d'une année au cours de laquelle les phénomènes météorologiques extrêmes se sont succédé et de nombreux records climatiques ont été battus. Et 2023 devrait être l'année la plus chaude jamais enregistrée.

Au menu de cette réunion apparaissent en premier lieu deux grandes batailles autour de la finance et des énergies fossiles, dont l'utilisation massive pousse l'humanité vers des précipices climatiques.

>> Les explications dans La Matinale :

Plus de 70'000 personnes, dont des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, sont attendues dès jeudi à Dubaï, aux Emirats arabes unis, pour la 28e réunion annuelle des Nations unies sur le climat. [KEYSTONE - RAFIQ MAQBOOL]KEYSTONE - RAFIQ MAQBOOL
Ouverture de la COP28 à Dubaï: quels enjeux? / La Matinale / 2 min. / le 30 novembre 2023

Tirer un bilan de l'accord de Paris

L'une des décisions les plus attendues de la COP28, à adopter formellement par consensus, doit tirer le premier "bilan" de l'accord de Paris sur le climat de 2015. Un rapport technique publié au début septembre a fait sans surprise le constat d'une action très insuffisante et mis sur la table la question des énergies fossiles.

Les 200 pays qui participent à la réunion doivent adopter une décision tirant les leçons de ce bilan technique. Mais des dizaines d'entre eux veulent qu'y figure un appel explicite à réduire les fossiles, ce qu'aucune COP n'a jamais réussi.

Les engagements actuels des pays placent le monde sur la trajectoire périlleuse d'un réchauffement de 2,5 à 2,9 degrés au cours du siècle, selon les calculs de l'ONU. Un autre rapport onusien, diffusé à la mi-novembre, conclut que les engagements nationaux actuels mènent à 2% de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43% préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5 degré par rapport à la période pré-industrielle.

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres a prié les dirigeants de "redoubler d'efforts de façon spectaculaire, avec des ambitions records, des actions records et des réductions des émissions records".

>> Voir aussi l'interview de Kari De Pryck, politologue à l'Université de Genève, dans La Matinale :

Ouverture de la COP28 à Dubaï: interview de Kari De Pryck (vidéo)
Ouverture de la COP28 à Dubaï: interview de Kari De Pryck (vidéo) / La Matinale / 5 min. / le 30 novembre 2023

Sortie des énergies fossiles et fond pour les "pertes et dommages"

Un certain nombre de questions épineuses seront donc abordées dans le décor clinquant de l'émirat, sur fond de divisions internationales sur l'Ukraine et de guerre entre Israël et le Hamas.

"Si je devais retenir deux choses phares de cette COP, c'est la question de la sortie des fossiles et celle des pertes et dommages", résume Lola Vallejo, directrice du programme climat de l'Iddri, un groupe de réflexion français.

Sur les énergies fossiles, principales responsables du changement climatique, le charbon n'avait été cité pour la première fois qu'en 2021 à la COP26 de Glasgow. Cette année, le sujet sera central, mais les nuances seront importantes, par exemple sur un éventuel calendrier de sortie ou la place laissée aux techniques controversées de captage et de stockage du carbone.

Point important: les ONG demandent des engagements sur les fossiles dans une "décision formelle" de la COP, donc un texte contraignant sous l'égide de l'ONU.

Autre sujet explosif: la création d'un fonds pour les "pertes et dommages" climatiques des pays vulnérables, dont la COP27 l'an dernier en Egypte avait fini par acter la création, au terme de vives tensions nord-sud. Un fragile compromis a été trouvé au début novembre pour loger le fonds provisoirement à la Banque mondiale. Mais des questions cruciales devront encore tranchées à Dubaï: combien d'argent? Qui l'alimentera? Qui en bénéficiera?

La polémique

Des négociations à Dubaï, un émirat pétrogazier

Les pourparlers de la COP28 se tiennent à Dubaï, un émirat pétrogazier aux ambitions environnementales souvent qualifiées de peu claires et l'un des dix premiers pays producteurs de pétrole au monde. De nombreux défenseurs de l'environnement dénoncent une provocation, mais d'autres observateurs y voient une opportunité de parler enfin concrètement des énergies fossiles. En outre, tout consensus devra réunir près de 200 pays, dont ceux du Golfe.

En début de semaine, la polémique a enflé à la suite de révélations de la BBC. La chaîne publique britannique a dévoilé, documents à l'appui, que les autorités des Emirats arabes unis avaient l'intention de profiter de ce sommet pour signer des contrats pétroliers et gaziers.

Le président de la COP28 Sultan Al Jaber a utilisé des rencontres préparatoires pour la COP28 avec des dirigeants du monde entier pour faire avancer, entre autres, les affaires de la compagnie pétrolière des Emirats Adnoc, dont il est le patron, affirme aussi la BBC.

Les dirigeants de l'émirat n'ont pas nié cette information, affirmant que les "réunions privées sont privées". Un porte-parole de la COP28 a toutefois rétorqué que "les documents évoqués dans l'article de la BBC sont inexacts et n'ont pas été utilisés par la COP28 lors de réunions".

>> Les précisions de Tout un monde :

Le président de la COP28 Sultan Al Jaber. [Keystone - EPA/Ali Haider]Keystone - EPA/Ali Haider
Les Emirats comptent profiter de la Cop 28 pour signer des contrats fossiles / Tout un monde / 6 min. / le 28 novembre 2023

Mélange des genres

Ce mélange des genres entre des sujets concernant la COP et le climat et des discussions d'opportunités pétrolières dans des réunions avec des dirigeants mondiaux met au centre de l'attention et des critiques le président de la réunion Sultan Al Jaber. Cet homme d'affaires de 50 ans cumule en effet les fonctions de patron de la compagnie pétrolière émiratie Adnoc, de ministre de l'Industrie et des Technologies avancées des Emirats arabes unis, d'émissaire pour le climat et donc de président de la 28e conférence de l'ONU sur le climat.

Sultan Al Jaber dit tomber des nues quand il entend des écologistes l'accuser de duplicité sur le climat. "Les gens qui m'accusent de conflit d'intérêts ne connaissent pas mon parcours", a-t-il dit à l'AFP en juillet, lors d'un rare entretien. "J'ai passé la majorité de ma carrière dans le développement durable, la gestion de projets et les énergies renouvelables."

Des appels à la démission

Etre un homme du gaz et du pétrole est son défaut, disent les centaines d'ONG et de parlementaires américains et européens qui ont appelé à sa démission d'Adnoc ou de la COP28. "Al Jaber a clairement indiqué que l'industrie pétrogazière aurait une place de choix à la COP", a ainsi souligné le sénateur américain démocrate Sheldon Whitehouse.

Interrogés mardi dans Tout un monde, plusieurs observateurs avisés de cette COP 28 se disent loin d'être étonnés. Ainsi, Amnesty international dénonce depuis plusieurs mois ce qu’elle voit comme une ironie de la part des Emirats Arabes unis. La porte-parole suisse de l'ONG de défense des droits humains Nadia Boehlen relève qu'alors que le but est de parvenir à un abandon rapide des énergies fossiles, il est "curieux" que la COP28 soit présidée par Sultan Al Jaber. Et d'ajouter: "On savait que sa position représentait un conflit d'intérêts flagrant et que cela compromettait la réussite de la COP28."

De son côté, Amy Dahan, directrice de recherche au CNRS et personnalité renommée dans le domaine des négociations climatiques, se dit "révoltée", mais pas étonnée. "C'était relativement prévu: la façon dont les pays fossilistes ont pris la main sur les négociations sous prétexte qu'il n'y avait pas d'autres candidats leur permet de gagner du temps. Ils savent que le pétrole est condamné, mais ils veulent gagner 30 ans." Or, à ses yeux, gagner 30 ans signifie continuer à gagner beaucoup d'argent malgré l'urgence du dérèglement climatique.

>> Lire aussi : Les Emirats accusés de profiter de la COP28 pour signer des contrats fossiles

Retour historique

Les COP marquantes

COP signifie conférences des parties ("conference of the parties" en anglais). Elle réunit les 198 "parties", c'est-à-dire les 197 Etats et l'Union européenne signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Celle-ci est l'une des trois conventions de Rio de Janeiro, adoptées lors du "Sommet de la Terre de Rio" en 1992, deux ans après un premier rapport alarmant du Giec sur le climat. Le but est de restreindre l'émission dans l'atmosphère de gaz tenus pour responsables de l'effet de serre qui provoque un réchauffement de la planète.

La première COP a ensuite lieu à Berlin en 1995. Puis les COP se sont tenues chaque année dans une ville différente, avec généralement une alternance de continent. Lors de certaines éditions, les discussions entre dirigeants n'ont abouti à rien de majeur, mais d'autres ont en revanche marqué l'histoire plus positivement,

En 1997, la troisième COP se tient à Kyoto et permet le lancement du protocole du même nom. C'est le premier accord international sur le climat, avec des objectifs contraignants de réduction des gaz à effet de serre (5%) pour les pays industrialisés (sauf les Etats-Unis qui ne l'ont pas ratifié). Mais le protocole n'a pas permis de contenir l'explosion des émissions.

>> L'archive consacrée à l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto :

La tour d'une église est visible entre des cheminées fumantes (image d'illustration). [AP/Keystone - Frank Augstein]AP/Keystone - Frank Augstein
L'archive du jour - Le 16 février 2005, le protocole de Kyoto entre en vigueur / L'archive du jour / 3 min. / le 16 février 2023

En décembre 2009, la COP de Copenhague s'achève sur un âpre conflit entre pays du nord et du sud. Les Etats-Unis, soutenus par d'autres Etats, refusent que l'accord soit contraignant. La conférence se termine sans le pacte mondial espéré. Le texte fixe comme objectif de limiter la hausse de la température de la planète à 2 degrés par rapport à la Révolution industrielle, mais reste évasif sur les moyens d'y parvenir.

L'édition 2015 est la dernière à avoir véritablement marqué les esprits, car elle a donné naissance à l'accord de Paris, premier pacte engageant l'ensemble de la communauté internationale avec comme objectif de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale "bien en deçà de 2 degrés" par rapport à l'ère pré-industrielle et, si possible, de limiter la hausse à 1,5 degré.

Mais le premier bilan de l'accord, publié cette année, montre que les efforts fournis ne sont pas suffisants, l'ONU appelant à faire "beaucoup plus, maintenant, sur tous les fronts".

A l'issue de la COP26 à Glasgow, son président britannique, Alok Sharma, présente ses excuses au monde, en larmes, après avoir échoué à inscrire dans l'accord un objectif de sortie du charbon et du pétrole, l'Inde et la Chine ayant obtenu des changements de dernière minute. Avant d'entériner d'un coup de marteau l'adoption, Alok Sharma se dit, d'une voix émue et les larmes aux yeux, "profondément désolé" pour ce dénouement.

Une urgence climatique

Le monde pourrait se réchauffer de près de 3 degrés au cours du siècle

Avant l'ouverture de la COP28, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les dirigeants du monde à briser le "cycle meurtrier" du réchauffement climatique et de ses impacts dévastateurs.

En effet, les engagements climatiques pris par les pays du monde entier placent la planète sur une trajectoire de réchauffement catastrophique allant jusqu'à 2,9 degrés au cours de ce siècle, bien au-delà des limites fixées par la communauté internationale, a prévenu l'ONU la semaine passée, appelant les pays à des mesures plus ambitieuses.

Ce chiffre serait ramené à 2,5 degrés en intégrant leurs engagements conditionnels (par exemple conditionnés à l'obtention de financements ou à des efforts d'autres pays), selon la dernière mouture du rapport du Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE).

>> Lire aussi : Le monde pourrait se réchauffer de près de 3 degrés au cours du siècle, alerte l'ONU

Cette publication fait suite à un autre rapport de l'ONU, publié mi-novembre, qui concluait que les engagements actuels des pays mènent à 2% de baisse des émissions entre 2019 et 2030, au lieu des 43% préconisés pour limiter le réchauffement à 1,5 degré.

"Nous avons beaucoup de travail à faire parce que pour l'instant nous ne sommes pas du tout là où nous devrions être" et "nous devons réduire phénoménalement nos émissions de CO2", a affirmé Inger Andersen, la directrice exécutive du PNUE.

Des concentrations record de gaz à effet de serre

En outre, les concentrations de gaz à effet de serre, responsable du changement climatique, ont battu des records en 2022. Pour la première fois, les concentrations moyennes mondiales de dioxyde de carbone (CO2) ont dépassé de 50% les valeurs préindustrielles.

Une tendance qui n'est pas près de s'inverser, selon l'ONU. "Le niveau actuel des concentrations de gaz à effet de serre nous conduit vers une augmentation des températures bien supérieure aux objectifs de l'Accord de Paris d'ici à la fin du siècle", a estimé un représentant de l'Organisation météorologique mondiale.

>> Lire aussi : Les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint des sommets en 2022, alerte l'ONU

>> Revoir le débat d'Infrarouge consacré au dérèglement climatique :

Canicule, tempêtes, incendies: comment s'adapter au dérèglement?
Canicule, tempêtes, incendies: comment s'adapter au dérèglement? / Infrarouge / 62 min. / le 30 août 2023