Publié

Témoignage d'un Palestinien victime de la répression du Hamas

Bien avant la guerre, une ONG dénonçait les exactions du Hamas à Gaza. Des Palestiniens témoignent
Bien avant la guerre, une ONG dénonçait les exactions du Hamas à Gaza. Des Palestiniens témoignent / 19h30 / 2 min. / le 28 novembre 2023
Alors que le Conseil fédéral a décidé d'interdire le Hamas en Suisse, un rapport de l'ONG Humans Right Watch dénonçait déjà en 2018 les pratiques dictatoriales du mouvement islamiste. Malgré la censure et les pressions, la RTS a pu rencontrer des témoins et des victimes de la répression du Hamas depuis son accession au pouvoir en 2007. 

A Ramallah, la RTS a rencontré Heidar (prénom d'emprunt, ndlr), qui a été kidnappé et torturé par des membres du Hamas.

Tout a commencé par une banale altercation avec un membre du Hamas. "Je suis allé voir la police qui m'a dit que cet homme ne serait jamais inquiété par la justice. Ensuite, des membres du mouvement islamiste ont commencé à me menacer, je leur ai répondu et trois mois plus tard, j'étais kidnappé."

Torturé

"Ils m'ont sorti de ma voiture et poussé dans la leur. J'avais les mains attachées et ils ont mis un sac sur ma tête. Après ça, ils m'ont enfermé dans un conteneur", raconte-t-il dans le 19h30.

Ses ravisseurs le gardent éveillé, assis sur une chaise pendant trois jours. L'objectif: lui faire avouer des crimes qu'il n'a pas commis.

"Lors des interrogatoires, j'avais les yeux bandés et je devais rester debout, sur une seule jambe pendant qu'ils me frappaient. Lorsque je devais aller aux toilettes, il fallait que je les supplie. Je les suppliais aussi de me donner un matelas, je voulais m'allonger. À chaque fois, ils me répondaient 'ce n'est pas un hôtel ici'."

En 2018, Human Rights Watch faisait état de pratiques similaires depuis l'arrivée au pouvoir du Hamas. Dans son rapport, l'ONG s'appuie sur des dizaines de témoignages et dénonce "l'utilisation habituelle, délibérée et largement connue de la torture, utilisant des tactiques similaires au fil des ans sans aucune mesure prise par les hauts fonctionnaires [du Hamas] pour mettre fin à ces abus".

Gestion de Gaza critiquée

Ashraf Ajrami était lui un opposant politique du Hamas. Il a quitté la bande de Gaza en 2007. Aujourd'hui encore, il considère que l'autorité en place a mené une gestion catastrophique du territoire.

"Ils ne font que collecter de l'argent, toutes les taxes possibles sans jamais rien payer pour le peuple palestinien ni fournir aucun service. Ils ne donnent pas l'opportunité aux Gazaouis de vivre dans des conditions normales."

Mais actuellement, malgré la répression et une gestion de la bande de Gaza de plus en plus discutée, le Hamas, en guerre contre Israël, semble avoir retrouvé en partie les faveurs de l'opinion palestinienne.

>> Les précisions dans le sujet du 19h30 :

Le Hamas gagne en popularité en Cisjordanie après la libération de nombreux prisonniers palestiniens détenus en Israël
Le Hamas gagne en popularité en Cisjordanie après la libération de nombreux prisonniers palestiniens détenus en Israël / 19h30 / 1 min. / le 28 novembre 2023

Reportage TV: Hugo Smague

Adaptation web: lan

Publié