La première rencontre "s'est bien déroulée", a dit le négociateur du parti socialiste (PSOE), Santos Cerdan, avant de quitter Genève pour Madrid. Ce proche du Premier ministre Pedro Sanchez, cité par l'agence dpa, n'a pas fait de commentaires sur le contenu des discussions ni sur l'éventuelle présence de Carles Puigdemont.
Le lieu exact des négociations, près de la cité de Calvin, n'a pas non plus été officiellement indiqué. Mais la télévision nationale espagnole RTVE et le journal El País ont annoncé qu'elles se déroulaient au bout du Léman.
Loi controversée d'amnistie
Le secret entourant le lancement des négociations, en présence d'un médiateur international inconnu, provoque une vive controverse en Espagne.
En échange du soutien de ses députés à la reconduction au pouvoir mi-novembre de Pedro Sanchez, Junts per Catalunya a obtenu l'adoption prochaine d'une loi controversée d'amnistie pour les indépendantistes poursuivis par la justice mais aussi l'ouverture de négociations sur "la reconnaissance de la Catalogne comme nation".
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Et en raison de leurs "divergences profondes" sur cette question et de leur "méfiance mutuelle", Junts et les socialistes se sont dotés, mentionne leur accord, d'un "mécanisme (...) international ayant pour fonction d'accompagner, vérifier et suivre tout le processus de négociation".
Disant vouloir garder la plus grande discrétion, ni Pedro Sanchez ni Junts n'ont souhaité dévoiler l'identité du médiateur. Selon la RTVE, le médiateur serait le Centre Henry Dunant pour le dialogue humanitaire (CHD). Cette organisation privée, basée à Genève, avait déjà accompagné la dissolution de l'organisation séparatiste basque ETA en 2018.
Positions antagonistes
Les positions des indépendantistes et des socialistes sur l'avenir de la Catalogne seront toutefois difficiles à rapprocher tant elles sont antagonistes.
Carles Puigdemont réclame à cor et à cri l'organisation d'un référendum d'autodétermination, une ligne rouge pour les socialistes qui rejettent une telle consultation contraire à la Constitution espagnole.
Ils prônent pour leur part un renforcement de l'autonomie de la riche région du nord-est de l'Espagne, peuplée de près de 8 millions d'habitants et déjà dotée de larges compétences. L'opposition de droite, qui va encore descendre dans la rue dimanche à Madrid, dénonce elle la "soumission" de Pedro Sanchez aux indépendantistes catalans.
ats/asch