Cette stratégie ne serait pas utilisée pour la première fois à Gaza. En 2015, l’Egypte avait déjà fait de même au sud de l'enclave palestinienne pour mettre fin à de la contrebande souterraine à sa frontière.
A l’époque, l’opération avait fait une dizaine de morts. Mais aujourd'hui, les conséquences pourraient être bien plus graves, notamment au niveau des ressources en eau potable, comme l’explique dans La Matinale Stefan Deconinck, consultant, chercheur en géopolitique de la pénurie de l’eau.
Eaux contaminées
"L’une des conséquences principales sur le long terme serait la contamination des eaux souterraines de Gaza. Les eaux souterraines pour les habitants de Gaza sont la principale source d’eau potable. Injecter beaucoup d’eau salée dans les terres aurait pour conséquence que l’eau de mer pollue ces eaux souterraines".
Une situation désastreuse pour les Gazaouis dont les sources surexploitée sont déjà polluées par de l'eau salée qui s'infiltre par la mer. S’ajoute encore le blocus mené par Tel-Aviv: sur les trois conduites israéliennes qui fournissent de l’eau potable à Gaza, l’une est arrêtée et les deux autres fonctionnent de manière réduite.
Quelles conséquences pour les Gazaouis?
Selon l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens, environ 70% de la population boit de l'eau salée et contaminée, ce qui cause déshydratation et maladies. Mais pour Stefan Deconinck, il y aura aussi des effets sur l’agriculture.
"L’autre conséquence importante est bien sûr la pollution des terres agricoles. Quand vous mettez de l’eau salée dans des terres agricoles, les champs sont aussi impactés. Et c’est aussi quelque chose qui durera sur du long terme. Il sera très dur de faire pousser des cultures sur des champs plein de sels."
Enfin, selon le Wall Street Journal, des officiers américains ont exprimé leur inquiétude quant à la mise en oeuvre de ce plan du fait que des otages israéliens sont toujours retenus dans les souterrains de Gaza.
Sujet radio: Virginie Gerhard
Texte web: furr