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Le dialogue reprend à Pékin entre la Chine et l'Union européenne

Ursula von der Leyen, Charles Michel et Josep Borrell le 7 décembre 2023 lors du sommet UE-Chine à Pékin. [AFP/European council press service - Dario Pignatelli]
Coup d'envoi à Pékin du sommet entre la Chine et l'Union européenne / La Matinale / 1 min. / le 7 décembre 2023
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a appelé jeudi à résoudre "les déséquilibres et différends" entre Chine et Union européenne à l'occasion du premier face-à-face Chine-UE en plus de quatre ans, un événement qui suscite assez peu d'attentes.

Le président chinois Xi Jinping, de son côté, a appelé à "répondre ensemble aux défis mondiaux et travailler ensemble pour promouvoir la stabilité et la prospérité dans le monde" lors de sa rencontre avec Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel. "La Chine et l'UE devraient être des partenaires dans le cadre d'une coopération mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté, soulignant l'importance de la "confiance politique" entre les deux partenaires.

Peu après leur entrevue, la présidente de la Commission européenne s'est déclarée "satisfaite" d'être tombée d'accord avec le président chinois sur la nécessité de relations commerciales plus équilibrées entre l'Union européenne et la Chine.

Charles Michel a pour sa part assuré que l'UE souhaitait "une relation stable et mutuellement profitable avec la Chine". Mais "très naturellement, nous allons promouvoir aujourd'hui nos valeurs européennes y compris les droits humains et la démocratie", a-t-il assuré.

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L'économie reste le désaccord principal

Ce sommet survient à un moment de reprise des échanges diplomatiques entre Bruxelles et Pékin, au sortir de la pandémie de Covid-19 qui avait isolé la Chine du reste du monde. Mais les sujets de division restent nombreux entre l'UE et son premier partenaire économique, qu'il s'agisse de l'important déficit commercial ou encore de la guerre en Ukraine, deux sujets qui devraient être au coeur des discussions jeudi.

Lors d'une rencontre dans l'après-midi avec le Premier ministre Li Qiang, Ursula von der Leyen a réitéré ses inquiétudes quant au "déséquilibre" des échanges commerciaux. "Nous devons nous attaquer aux causes profondes de cette situation et gérer l'impact qui en résulte", a-t-elle déclaré. Selon ses chiffres, le déficit commercial de l'Union européenne avec la Chine a doublé en deux ans pour atteindre le chiffre record de 390 milliards d'euros en 2022.

"Nous espérons pouvoir parler du rééquilibrage de ces relations économiques. Nous pensons qu'il est important, pour nous qui voulons développer notre autonomie stratégique, de réduire un certain nombre de dépendances et de vulnérabilités", a ajouté Charles Michel, disant espérer "avoir un débat franc et direct sur ces sujets".

Sur fond de ralentissement économique prononcé en Chine, l'Union craint que Pékin augmente sa capacité industrielle via des subventions en tout genre, afin de soutenir sa croissance en berne. Bruxelles met en garde contre une surcapacité de production dont elle pourrait – in fine – faire les frais. Car de leur côté, les Etats-Unis continuent de limiter l’accès à leurs marché via les taxes de l’ère Trump.

Dans La Matinale, le correspondant de la RTS en Chine relève que Pékin rejette ces critiques et fustige les élans qualifiés de protectionniste. Ainsi, la Chine ne digère toujours pas l'annonce d'une enquête européenne relative aux subventions à l’industrie des véhicules électriques. La réalité, c’est que le modèle économique chinois repose sur ce soutien financier étatique des industries stratégiques, résume Michael Peuker. Et avec la crise de l’immobilier, les crédits des banques d’Etat se reportent sur d’autres secteurs, comme notamment les énergies renouvelables.

>> Sur le sujet : La Chine accroît son pouvoir économique et l'Allemagne sa dépendance

"Nouvelles Routes de la soie" critiquées

L'objectif de la Chine lors de ce sommet est de "protéger son image d'acteur mondial et de rassurer les acteurs européens sur l'orientation que prend l'économie chinoise", estime Grzegorz Stec, un analyste du groupe de réflexion sur la Chine Merics. Mais quelques jours seulement avant le sommet, elle a appris une mauvaise nouvelle, avec le retrait de l'Italie des Nouvelles Routes de la soie.

Ce vaste projet d'infrastructures est critiqué par ses opposants comme un cheval de Troie destiné à obtenir une influence politique. En réaction, Pékin a fustigé jeudi le "dénigrement" de son projet, lancé en 2013 sous l'impulsion de Xi Jinping.

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Position chinoise sur l'Ukraine ambiguë

La guerre entre Israël et le Hamas et l'offensive russe en Ukraine devaient aussi figurer à l'ordre du jour du sommet. Pékin a régulièrement été critiqué par les Occidentaux sur le dossier ukrainien, car si la Chine appelle au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu Ukraine comprise -, elle n'a jamais condamné publiquement Moscou.

>> Lire à ce sujet : Pourquoi la position de la Chine reste si ambiguë face à la guerre en Ukraine

Les tensions autour de l'île autonome de Taïwan devaient également être au menu des discussions (lire encadré). Sur fond de négociations sur le changement climatique à Dubaï pour la COP28, les dirigeants européens entendent aussi pousser la Chine, premier producteur mondial de gaz à effet de serre, à redoubler d'efforts pour le climat.

Enfin, les dirigeants européens devaient évoquer le dossier des voitures électriques produites en Chine, visées par une enquête de la Commission européenne sur des subventions jugées illégales.

>> Lire à ce sujet : L'UE ouvre une enquête sur des subventions chinoises aux voitures électriques

agences/vic

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L'UE met en garde contre les "graves conséquences" d'une escalade à Taïwan

Le président du Conseil européen Charles Michel a déclaré jeudi espérer que la Chine soit consciente des "graves conséquences" d'une escalade dans le détroit de Taïwan ou en mer de Chine méridionale.

"Nous sommes préoccupés par les tensions croissantes" dans cette région, a affirmé Charles Michel après avoir rencontré des responsables chinois à Pékin.

Pékin, de son côté, s'est bornée à indiquer, sans s'exprimer explicitement sur Taïwan, que la Chine et l'UE ne devraient pas se considérer comme des rivales ou s'engager dans une confrontation en raison de leurs systèmes politiques différents.