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Polémique autour de la fête juive de Hanouka à l'Elysée, Emmanuel Macron dément tout

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, en train d'allumer la première bougie du candélabre pour Hanouka en présence d'Emmanuel Macron à l'Elysée. [DR]
Une cérémonie de Hanouka à l’Élysée crée la polémique / Le 12h30 / 1 min. / le 8 décembre 2023
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a critiqué vendredi le fait d'avoir célébré le début de la fête juive de Hanouka au palais présidentiel, en présence du chef de l'Etat Emmanuel Macron, qui a démenti toute entorse à la laïcité républicaine.

"Effectivement ce n'est pas la place au sein de l'Elysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux", a estimé Yonathan Arfi, président du Crif, au micro de Sud Radio.

Emmanuel Macron a reçu jeudi soir le prix annuel Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens (CER) qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses. A cette occasion, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, a allumé la première bougie du candélabre pour Hanouka.

La vidéo, largement diffusée et visionnée sur les réseaux sociaux, a suscité de vives critiques de toutes parts.

"Ce n'est pas traditionnellement le rôle d'une puissance publique d'accueillir une fête religieuse", a estimé Yonathan Arfi, qui s'est dit "surpris".

"La laïcité comme loi de protection"

"Je pense que c'est effectivement quelque chose qui à mon avis n'a pas vocation à se reproduire", a-t-il poursuivi. Selon lui, "les Français juifs ont toujours considéré la laïcité comme une loi de protection et une loi de liberté. Et tout ce qui affaiblit la laïcité affaiblit les Juifs de France".

En retour, Emmanuel Macron a dit ne pas regretter "du tout" cette célébration, effectuée "dans un esprit qui est celui de la République et de la concorde".

"Si le président de la République s'était prêté à un geste cultuel, ou avait participé à une cérémonie, ce ne serait pas respectueux de la laïcité. Mais ça ne s'est pas passé" ainsi, a fait valoir Emmanuel Macron.

"Signal de soutien"

Plaidant pour "donner de la confiance" à "nos compatriotes de confession juive" , dans un contexte de montée de l'antisémitisme depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, le chef de l'Etat a également plaidé pour "du bon sens et de la bienveillance".

Avant lui, la Première ministre Elisabeth Borne est aussi montée au créneau pour démentir toute entorse à la laïcité, un sujet toujours politiquement et socialement très sensible en France où prévaut un régime de séparation entre les cultes et l'Etat.

Le président a avant tout voulu envoyer un "signal" de "soutien" à la "communauté juive" face à la "montée de l'antisémitisme", a-t-elle plaidé.

Le président respecte "toutes les religions" et il n'y a "nulle violation de la laïcité", a quant à lui assuré sur la radio Franceinfo son ministre de l'Intérieur, également chargé des Cultes, Gérald Darmanin.

La fête de Hanouka commémore l'une des grandes victoires de l'histoire juive quand, au IIe siècle avant notre ère, un petit groupe de Juifs reprit le Temple profané de Jérusalem. La minuscule fiole qu'ils trouvèrent alors pour rallumer le candélabre, qui devait tenir un jour, en dura en fait huit. Pendant huit jours, à la tombée de la nuit, les fidèles allument une flamme sur un chandelier appelé "hanoukkia", placé dans l'encadrement de la porte ou de la fenêtre.

agences/kkub

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