La plateforme de vente en ligne Temu accuse dans sa plainte le géant de la fast fashion Shein de retenir ses marchands, de les enfermer dans des bureaux, de leur confisquer leur téléphone et de les menacer pour obtenir des informations sur leurs relations commerciales avec Temu.
Depuis plusieurs années, les deux groupes chinois se reprochent tour à tour des pratiques douteuses devant des tribunaux américains.
Un cinquième du marché de la fast fashion
Shein, société chinoise spécialiste de la mode ultra bon marché, produit et commercialise principalement des vêtements ainsi que quelques bijoux, des produits de beauté et des accessoires de maison. Son modèle d'affaires est basé sur une présence très forte sur les réseaux sociaux, une capacité à adapter la production très rapidement et une réduction maximale des coûts.
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Le géant excelle sur le très juteux marché américain, sur lequel il est arrivé en 2017. En quelques années, Shein s'est propulsé au rang des applications les plus téléchargées et le groupe s'arroge aujourd'hui près d'un cinquième du marché mondial de la fast fashion, devant Inditex - qui détient entre autres Zara, Bershka et Pull and Bear - et loin devant le suédois H&M.
Shein rattrapé par Temu
Mais la croissance supersonique de Temu est venue bousculer le tableau de cette ascension commerciale et la plateforme d'achat fait aujourd'hui de l'ombre à son rival. Le site met en lien les consommateurs et les fournisseurs, ces derniers étant établis pour la plupart en Chine d'où sont expédiés les colis.
Sa gamme de produits est plus large que celle de Shein. On y retrouve des vêtements, mais aussi des objets divers à très bas prix. Là encore, le modèle d'affaires repose sur des prix cassés et un marketing agressif.
En moins d'une année, les ventes américaines de Temu ont dépassé celles de Shein. Dans le même laps de temps, la valorisation de Shein a reculé d'un tiers, passant d'une centaine de milliards de dollars à moins de 70 milliards, alors même que le groupe souhaite faire son entrée en Bourse l'année prochaine afin de financer son développement aux Etats-Unis et sur d'autres marchés convoités.
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Katja Schaer/iar