"Une éruption effusive a commencé à quelques kilomètres au nord-est de Grindavík", a annoncé l'IMO, précisant que le code couleur de l'aviation était passé au rouge, avant de rapidement repasser à l'orange en l'absence de nuage de cendres.
"L'éruption a commencé à 22h17 (GMT) à la suite d'un tremblement de terre vers 21h", a ensuite précisé l'institut météorologique qui note que "la longueur estimée de la fissure est d'environ 2,8 km, trois fois plus importante que lors de la dernière éruption, l'été dernier. L'éruption semble toutefois se stabiliser.
Selon les images des médias locaux, dont les caméras sont installées à proximité du volcan depuis des semaines, la lave orange incandescente jaillit vigoureusement d'une fissure qui semble en effet assez longue. "Nos pensées vont (...) à la population locale, nous espérons le meilleur, mais il est clair qu'il s'agit d'une éruption considérable", a écrit sur Facebook la cheffe du gouvernement islandais.
Aucune incidence sur les vols aériens
"Pour le moment, il n'y a aucune perturbation aux arrivées ou aux départs à l'aéroport de Keflavik", a précisé l'opérateur des aéroports islandais ISAVIA, le trafic étant relativement faible à cette heure tardive. Une grève des contrôleurs aériens prévue mardi devrait cependant avoir quelques incidences pour de nombreux voyageurs.
Pour sa part, la police locale a indiqué que la population ne courait pas de danger dans l'état actuel de l'éruption. Elle était déjà largement mobilisée depuis octobre et les signes d'un gonflement du sol, causé par une accumulation de magma détectés près du "Lagon bleu", célèbres bains chauds aux eaux turquoise très prisés des touristes. Le site avait partiellement rouvert dimanche devant l'accalmie apparente de la sismicité.
Un possible nouveau cycle d'activité volcanique
Jusqu'en mars 2021, la péninsule de Reykjanes, au sud de la capitale Reykjavik, avait été épargnée par les éruptions pendant huit siècles. Depuis, il y en a eu deux autres, en août 2022 et juillet 2023, signe, pour les volcanologues, d'une reprise de l'activité volcanique dans la région.
Ce nouveau cycle dans la péninsule pourrait durer des dizaines années. Au total, 33 systèmes volcaniques sont considérés comme actifs dans ce pays de feu et de glace, région la plus volcanique d'Europe.
Le 11 novembre, après la déclaration de l'état d'urgence, les habitants de Grindavik, pittoresque village de 4000 habitants, avaient été évacués par précaution après des centaines de séismes provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre, un signe potentiellement avant-coureur d'une éruption volcanique.
Ils n'étaient depuis autorisés à se rendre chez eux que dans le cadre de certains créneaux horaires en journée. "Aucun pays n'est mieux préparé aux catastrophes naturelles que l'Islande", a affirmé la Première ministre en novembre.
ats/vajo