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Les derniers militaires français ont quitté le Niger

Les derniers militaires français déployés au Niger ont quitté le pays vendredi matin. [AFP - Alain Jocard]
Les derniers militaires français quittent le Niger / La Matinale / 1 min. / le 22 décembre 2023
Les derniers militaires français déployés au Niger ont quitté le pays vendredi matin, a annoncé l'armée nigérienne lors d'une cérémonie à Niamey marquant la fin de leur présence, après dix ans de combat antidjihadiste français au Sahel. Ce départ marque la fin d'une politique d’influence de la France en Afrique.

"La date d'aujourd'hui (...) marque la fin du processus de désengagement des forces françaises au Sahel", a déclaré un lieutenant de l'armée nigérienne, Salim Ibrahim. La cérémonie a eu lieu dans la base aérienne de Niamey. Les derniers militaires français ont décollé à bord de deux avions, a constaté un journaliste de l'AFP. Leur destination n'a pas été renseignée.

Présente dans la région depuis 2013, la France avait déployé jusqu'à 5500 hommes au Niger. [AFP - Alain Jocard]
Présente dans la région depuis 2013, la France avait déployé jusqu'à 5500 hommes au Niger. [AFP - Alain Jocard]

La cérémonie a été conclue par la signature d'un "document conjoint" par le chef d'état-major de l'armée de terre du Niger, le colonel Mamane Sani Kiaou et le commandant des forces françaises au Sahel, le général Eric Ozanne, a affirmé le lieutenant Salim Ibrahim. La signature du texte s'est faite "en présence du Togo et des Etats-Unis", respectivement "représentés par le chef d'état-major général des armées" et "l'attaché militaire de Défense", a-t-il ajouté.

Le lieutenant Ibrahim a précisé qu'au cours du processus de désengagement des militaires français, "145 vols" ont été effectués, "15 convois terrestres" ont eu lieu et "environ 1500 militaires ont été désengagés". "On se félicite du bon déroulement" du désengagement, car "aucun incident majeur n'a été enregistré", a-t-il affirmé.

Perte d'influence occidentale

Après un bras de fer de deux mois avec les nouvelles autorités à Niamey, qui avaient dénoncé plusieurs accords militaires avec Paris, le président français Emmanuel Macron avait annoncé le 24 septembre que les troupes françaises seraient parties du Niger "d'ici la fin de l'année".

>> Relire : Après deux mois de bras de fer, la France va se retirer du Niger

En quittant le Niger, après le Mali et le Burkina Faso, la France entérine la fin d'un modèle de contre-terrorisme au Sahel. Présente dans la région depuis 2013, la France avait déployé jusqu'à 5500 hommes au sein de l'opération antidjihadiste Barkhane, en coopération avec les armées malienne, burkinabè et nigérienne.

Une pluie de coups d'Etats plus tard, les trois capitales ont réclamé le départ des Français, qui, par ricochet, actent une profonde perte d'influence occidentale dans la région.

Au Niger, le gros des effectifs français étaient déployés à Niamey et le reste sur deux postes avancés dans la zone dite des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, considérée comme un repaire de groupes liés à Al-Qaïda et l'Etat islamique (EI).

ats/edel

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