"Intervenant sur un réseau islamiste", les autorités autrichiennes ont arrêté quatre personnes samedi, a indiqué dimanche le ministère autrichien de l'Intérieur. Un porte-parole a ensuite indiqué que parmi ces quatre, trois restaient détenues dans l'attente d'investigations complémentaires.
Citant "un risque accru", la police a par ailleurs renforcé les contrôles, notamment autour des églises, cérémonies religieuses et marchés de Noël dans la capitale. "Il n'y a pas de menace immédiate d'attaque à Vienne", a néanmoins précisé le porte-parole de la police.
Samedi, la police autrichienne avait indiqué dans un communiqué que "des agents terroristes en Europe appellent à mener des attaques contre des évènements chrétiens, spécialement autour du 24 décembre".
En Allemagne, la cathédrale de Cologne sous haute surveillance
En parallèle, les autorités allemandes ont annoncé avoir renforcé les mesures de sécurité autour de la cathédrale de Cologne notamment, l'une des plus visitées du pays, en raison d'un risque de sécurité lié à une menace qualifiée d'"islamiste". Un impressionnant dispositif a ainsi été mis en place samedi: après la messe du soir, la police allemande a fouillé l'édifice avec des chiens renifleurs. Ces fouilles n'ont pas abouti à la découverte d'objets suspects.
Dimanche, les fidèles se rendant aux services religieux de Noël doivent aussi se soumettre à de stricts contrôles à l'entrée. "La situation en matière de sécurité est tendue en Allemagne et en Europe, c'est pourquoi nous avons décidé d'aller de l'avant avec l'opération", explique Wolfgang Baldes, porte-parole de la police de Cologne, dimanche dans le 19h30.
Les services de sécurité restent en alerte, alors qu'un "avis de danger" a été émis pour la Saint-Sylvestre. "Nous prenons la menace terroriste islamiste très au sérieux et sommes extrêmement vigilants", a également affirmé la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser dans la presse régionale.
Arrestations également en France
En France, quatre jeunes hommes interpellés lors d'une opération antiterroriste en Meurthe-et-Moselle (nord-est) vendredi ont été relâchés samedi soir, mais la garde à vue d'un cinquième a été prolongée. Une enquête pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" doit "vérifier s'il y avait un projet terroriste, quel était son état d'aboutissement et, cas échéant, la ou les cibles", selon une source proche des investigations.
Les suspects interpellés, âgés de 20 à 23 ans, sont soupçonnés d'avoir fait des repérages sur un marché de Noël de Strasbourg (est), l'un des plus vieux et des plus fréquentés d'Europe, dans le but d'y commettre un attentat. Une source proche du dossier a indiqué que leurs domiciles ont été perquisitionnés le 9 décembre. Les enquêteurs y auraient trouvé une vidéo tournée sur le marché, dans laquelle ils ont pu entendre: "Et là, on tire".
Pas de menace concrète en Suisse
En Suisse, le Service de renseignement de la Confédération rassure: la menace reste "élevée", mais son évaluation n'a pas changé. D'autres Etats sont davantage exposés, notamment ceux qui sont perçus comme "particulièrement islamophobes".
>> Lire à ce sujet : Le SRC n'a "aucun indice" de planification concrète d'attentats en Suisse
"Depuis les attentats de Paris en 2015, la coopération entre les services de renseignement européens est meilleure. Si le SRC indique qu'il n'y a pas de menace directe, ils tiennent probablement cette information de la coopération internationale et des services de renseignement des cantons", précise Jean-Marc Rickli, directeur des risques globaux au centre de politique de sécurité de Genève (GCSP).
jop avec agences
Sujet TV: Olivier Dessibourg et Tamara Muncanovic
Un groupe afghan à la manoeuvre?
Selon le site du tabloïd allemand Bild samedi, des services de sécurité en Autriche, Allemagne et Espagne auraient reçu des indications selon lesquelles un groupe islamiste voudrait commettre plusieurs attentats en Europe, possiblement à la Saint-Sylvestre et à Noël, notamment à Cologne, Vienne et Madrid.
D'après Bild, les personnes arrêtées sont des Tadjiks soupçonnés d'avoir voulu perpétrer des attaques au nom de l'Etat islamique au Khorassan (EI-K), branche locale de l'EI en Afghanistan.
En juillet, une cellule d'islamistes présumés de l'EI-K avait été démantelée en Allemagne et aux Pays-Bas. Les personnes arrêtées en Allemagne étaient soupçonnées de vouloir commettre une attaque dans le pays.